Le recyclage du plastique par une enzyme : une solution miracle pour réduire drastiquement la pollution ?
Une solution miracle a-t-elle été trouvée pour recycler le plastique ? Des avancées scientifiques et technologiques récentes invitent en tout cas à l’optimisme. Voici tout ce qu’il faut savoir en images.
Selon l’OCDE, près de la moitié des 400 millions de tonnes annuelles mondiales de déchets plastiques sont mis en décharge, dans des conditions qui ne sont pas toujours respectueuses de l’environnement et de la santé des populations.
Toujours selon l’organisation internationale, seuls 10 % des déchets plastiques sont recyclés dans le monde. Un chiffre insuffisant lorsqu’on connaît les dégâts que cette pollution inflige aux écosystèmes.
Alors, quelle est l’innovation qui favoriserait largement le recyclage ? Il s’agit d’une enzyme capable de biodégrader des matières plastiques jusqu’alors non décomposables.
La ‘BBC’ mentionne une première expérience menée au Japon par la chercheuse Sintawee Sulaiman, de l’université d’Osaka, qui a été chargée d’expérimenter une enzyme récemment découverte, le LCC (« leaf-branch compost cutinase »).
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La scientifique a laissé pendant une nuit des morceaux d’emballage en plastique en contact avec des échantillons de LCC. Le lendemain, leur aspect avait déjà changé. « Le morceau de plastique présentait des trous ou des dégradations. », a-t-elle indiqué, citée par la ‘BBC’.
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La mise en place de ce procédé a été accélérée en France, où des chercheurs de l’université de Toulouse ont remodelé le LCC (désormais appelé LCCICCG) pour le rendre plus efficace.
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« L'enzyme est désormais si efficace qu'elle peut décomposer complètement le polymère PET en ses monomères constitutifs - les produits chimiques dont les producteurs ont besoin pour fabriquer du nouveau plastique. », indique la ‘BBC’.
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La phase d’application est déjà lancée : à Clermont-Ferrand, l’entreprise Carbios dispose d’une usine dont la plus grosse machine traite des vêtements en polyester, un matériau très utilisé dans l’industrie textile.
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Après avoir déchiqueté les vêtements, la machine en introduit les morceaux dans un autre appareil qui les transforme en granulés souples. L’augmentation induite de la surface du matériau affaiblit les liaisons moléculaires du plastique.
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Carbios ne compte pas s’arrêter là : la société française prévoit d’ouvrir une autre usine dans le nord-est de la France d’ici à 2025, dont la capacité de recyclage sera de 50 000 tonnes de déchets par an, ce qui équivaut à 300 millions de t-shirts ou 2 milliards de bouteilles.
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L’entreprise compte par ailleurs céder des licences d’exploitation à d’autres sociétés pour développer rapidement l’activité. Elle a déjà formé un consortium avec de grands groupes comme Nestlé, L'Oréal et PepsiCo.
Ce type de recyclage se développe ailleurs dans le monde. ‘Planetark’ rapporte qu’en Australie, Samsara Eco a mis au point une technologie semblable qui réduit les plastiques à leurs éléments individuels, les monomères, utilisés ensuite pour fabriquer de nouveaux produits.
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Ce procédé permet un recyclage à l’infini des plastiques. D’ici à 2030, l’entreprise a pour objectif de recycler plus de 1,5 million de tonnes de déchets plastiques et textiles par an, soit environ 2,5 millions de tonnes d'émissions de CO2 économisées.
Ces innovations favorisent l’essor d’une économie circulaire, où les matériaux sont réutilisés en permanence. La baisse de la consommation permettra également de réduire le prix des matières premières.
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Tous les plastiques peuvent-ils être concernés par le recyclage enzymatique ? Selon Andy Pickford, du Centre d'innovation enzymatique de l'université de Portsmouth, cité par la ‘BBC’, certains types pourraient ne jamais être recyclables et devraient être abandonnés.
Quoi qu’il en soit, ces innovations vont permettre de consommer moins de ressources et de réduire progressivement la pollution à base de plastiques. Un grand pas vers un développement plus durable !
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