L'écologie : la grande perdante de la victoire de Donald Trump
Si Donald Trump mettait en œuvre la politique climatique prônée par la Heritage Foundation, qui a inspiré sa campagne, cela accroîtrait de plusieurs milliards de tonnes les émissions de CO2.
Et si le président américain élu renonçait aux objectifs climatiques des États-Unis, cela ruinerait de nombreux investissements dans les énergies propres et détruirait plus d'un million d'emplois. La vie sur Terre serait de plus en plus difficile.
Les perspectives pour la COP 29, le sommet mondial sur le climat qui a débuté ce lundi 11 novembre à Bakou, en Azerbaïdjan, se dégradent avec la victoire de Trump. Les États-Unis pourraient, comme lors de son premier mandat, se retirer de nouveau des accords de Paris.
L'association environnementale Germanwatch craint que Donald Trump ne relance principalement l'industrie pétrolière et gazière des États-Unis.
La réaction à ce retour en arrière des magnats américains des technologies vertes, dont fait partie son soutien et conseiller Elon Musk, reste la grande inconnue à ce stade.
Cependant, il existe un large mouvement favorable à la protection du climat aux États-Unis, alors que les incendies de forêt, les ouragans et les inondations frappent le pays en plein cœur.
Grâce à l'Inflation Reduction Act (IRA), les États-Unis ont considérablement accéléré le développement des technologies vertes sous la présidence de Joe Biden, à un rythme plus soutenu que l'Europe. Tesla, l'entreprise-phare d'Elon Musk, en a largement bénéficié.
Elon Musk doit diriger une "Efficiency Commission" ("commission pour l'efficacité" en français) pour le compte de Trump et s'engager ainsi pour une meilleure utilisation de l'énergie.
À Wall Street, les valeurs vertes ont cependant perdu dans la foulée de l'élection de Trump, tandis que les actions dans les énergies fossiles ont vu leurs cours remonter.
Théoriquement, Donald Trump peut, avec l'aide du Congrès et de la Cour suprême, faire annuler les politiques environnementales des États-Unis menées jusqu'à présent par les Démocrates. La seule raison de ne pas le faire serait de ne pas nuire au business associé à ces activités.
Certaines personnalités publiques comme Al Gore ou Jane Fonda essaient depuis des décennies de sensibiliser l'opinion à la crise climatique.
Cependant, certains des donateurs de Trump souhaitent que soit annulée une déclaration de l'Agence de protection de l'environnement (EPA), selon laquelle les émissions de dioxyde de carbone sont bel et bien nocives pour la santé.
Par le passé, Donald Trump avait qualifié la crise climatique de "grande escroquerie", bien que les États-Unis et leur économie souffrent eux-mêmes de ses conséquences et soient l'un des principaux émetteurs de CO2 au monde.
La militante allemande pour le climat Luisa Neubauer était récemment aux États-Unis pour tirer des leçons de la victoire de Trump en vue de la campagne électorale qui va débuter en Allemagne.
Cette activiste a étudié les stratégies de campagne électorale pendant deux mois et constaté que les théories du complot prospèrent aux États-Unis, même en ce qui concerne les catastrophes naturelles. Elle a donné de nombreuses conférences pour sensibiliser l'opinion américaine.
Ce qui va se passer maintenant aux États-Unis dépendra aussi des Américains. Beaucoup n'ont pas voté pour Trump par sympathie, mais par intérêt financier. En attendant la prochaine catastrophe naturelle ?