Les Canadiens estiment que Donald Trump a raison concernant les problèmes à la frontière canadienne
Les déclarations de Donald Trump sur Truth Social le 25 novembre ont provoqué une onde de choc au Canada et au Mexique. Il n'a pas mâché ses mots, avertissant que s'ils ne résolvaient pas leurs problèmes frontaliers, les États-Unis imposeraient des droits de douane de 25 % sur tous les produits en provenance de ces deux pays. De quoi inquiéter les gouvernements concernés.
Si ces pays veulent que les droits de douane soient supprimés, ils doivent empêcher les immigrants illégaux et les stupéfiants d'entrer aux États-Unis, a ajouté le président élu. On peut toutefois se demander si ces affirmations sont fondées.
Après que plusieurs médias canadiens ont tenté de comprendre la réalité du problème à la frontière nord, entre le Canada et les États-Unis, il est apparu que Donald Trump n'avait pas tort. Cependant, la question de la frontière mexicaine semble plus préoccupante que celle de la frontière canadienne.
Au cours des quatre dernières années, le nombre de patrouilles frontalières de la police américaine a augmenté au nord du Canada, selon les données de l'agence américaine des douanes et de la protection des frontières (U.S. Customs and Border Protection) citées par le journal canadien quotidien de langue anglaise Globe and Mail.
Entre octobre 2021 et septembre 2022, les services des douanes et de la protection des frontières des États-Unis ont effectué 2 238 contrôles à la frontière canadienne. Chiffre qui est passé à 10 021 en 2022-23 et à 23 721 en 2023-24. Une augmentation non négligeable.
Au cours de la même période, la frontière mexicaine a fait l'objet d'une moyenne allant de 2 206 436 à 1 530 523 contrôles, un nombre qui montre que la situation est plus grave à cette frontière. Pour ce qui est de la contrebande et du trafic de stupéfiants transfrontaliers, la tendance est la même.
Les quantités de stupéfiants saisis et introduits clandestinement aux États-Unis depuis la frontière avec le Canada sont bien inférieures à celles saisies depuis la frontière avec le Mexique, selon les données de l'agence américaine des douanes et de la protection des frontières.
À la frontière nord des États-Unis, 27 260 kilogrammes de stupéfiants ont été saisis en 2022 contre 5 260 kilogrammes en 2023.
L'agence américaine des douanes et de la protection des frontières a saisi à la frontière avec le Mexique 109 200 kilogrammes de stupéfiants durant la période 2022-23 contre 124 000 kilogrammes au cours de l'année 2023-24.
En ce qui concerne les affirmations de Donald Trump au sujet du fentanyl en particulier, les saisies en 2024 se répartissent comme suit : 19,5 kilogrammes à la frontière canadienne, soit trois fois plus qu'il y a deux ans, contre 10 tonnes à la frontière mexicaine.
Dans l'ensemble, les Canadiens sont d'accord avec l'évaluation de la situation du président élu, bien que les données montrent que le problème de l'immigration et des stupéfiants à la frontière canadienne est bien inférieur à celui de la frontière mexicaine.
En ce qui concerne les préoccupations de Donald Trump sur l'immigration et le problème des stupéfiants à la frontière canadienne, 29 % des Canadiens se disent d'accord avec les affirmations du président élu, selon une récente enquête de la firme de sondage canadienne Léger, qui note qu'ils sont encore plus nombreux à s'inquiéter des tarifs douaniers susceptibles d'être imposés par les États-Unis....
78 % des personnes interrogées ont déclaré qu'elles pensaient que les droits de douane entraîneraient une récession, tandis que 79 %, soit huit Canadiens sur dix, pensent que cette situation entraînera probablement une hausse de l'inflation.
Le sondage de l'entreprise Léger a également établi que seules 31 % des personnes interrogées ont déclaré avoir confiance dans la capacité du gouvernement fédéral à gérer les relations avec Donald Trump et ses tarifs douaniers. Il s'agit là d'un résultat assez préoccupant.
Selon le quotidien national canadien anglophone National Post, le vice-président de Léger, Andrew Enns, a déclaré : "ils ont du pain sur la planche. La question de la frontière offre en quelque sorte au gouvernement l'occasion de prendre de véritables mesures délibérées".
Andrew Enns a ajouté que "les Canadiens sont profondément mécontents du gouvernement. La popularité du premier ministre et de son parti est en baisse... Ils ne se sentent tout simplement pas confiants quant à la façon dont le premier ministre va se mesurer au futur président".