Les Canadiens gagnent mieux leur vie, mais ce n'est pas vrai pour tous ni partout, selon un nouveau rapport
L'argent ne circule plus autant qu'avant au Canada. Mais le principal problème pour les habitants, c'est surtout que, même en gagnant davantage, ils continuent de perdre de la valeur marchande car l'inflation est plus forte.
Le 19 août, Statistics Canada a publié un nouveau rapport détaillant quelques faits saillants concernant les salaires des travailleurs dans le pays, et ce que les résultats ont révélé est « déprimant », selon The DailyHive.
Selon Statistics Canada, le revenu familial médian après impôt est passé à 60 800 $ en 2022, soit une augmentation de près de 2,5 % par rapport au chiffre de 2021. Toutefois, cette augmentation n'en était pas vraiment une si l'on tient compte des données corrigées de l'inflation.
Lorsque les chiffres ont été ajustés pour tenir compte du taux d'inflation annuel de 6,8 %, le revenu familial médian après impôt s'est avéré inférieur de 4 % au chiffre de 2021. Et ce problème concerne l'ensemble du Canada.
Comme le rappelle Statistics Canada, « toutes les provinces et tous les territoires ont enregistré une baisse d'une année sur l'autre de leur revenu familial médian après impôt, corrigé de l'inflation, en 2022 ». Si certains des endroits les plus durement touchés étaient prévisibles, d'autres surprennent davantage.
» Les baisses les plus importantes ont été observées au Nunavut (-8,4 %), dans les Territoires du Nord-Ouest (-7,2 %) et en Nouvelle-Écosse (-5,6 %) », a indiqué Statistics Canada. Ce problème n'a pas non plus touché toutes les cohortes d'âge canadiennes de la même manière.
Les revenus des jeunes Canadiens ont été les plus durement touchés par l'inflation, en particulier ceux des familles monoparentales de moins de 25 ans. Ce groupe a vu son revenu familial médian diminuer de 15,1 % en 2021, pour atteindre 24 690 dollars en 2022.
« Parmi tous les groupes familiaux, les familles monoparentales dont le parent est âgé de moins de 25 ans ont enregistré la plus forte baisse du revenu familial médian après impôt », a indiqué Statistics Canada.
La deuxième catégorie la plus touchée est celle des Canadiens de moins de 25 ans qui ne sont pas rattachés à une famille. Ces personnes ont vu leur revenu diminuer de 9 % par rapport à 2021, pour atteindre 45 070 dollars en 2022.
Contrairement aux difficultés rencontrées par les jeunes Canadiens, les familles âgées du Canada (celles dont l'adulte le plus âgé a 65 ans ou plus) ont été relativement épargnées par la crise de l'inflation et ont subi les impacts les plus faibles selon les chiffres des revenus corrigés de l'inflation.
Le revenu médian après impôt de tous les ménages âgés n'a diminué que de 1,8 % par rapport à 2021, pour s'établir à 49 820 $ en 2022. Le revenu médian après impôt des familles âgées biparentales et monoparentales a diminué de 1,4 % pour s'établir à 74 200 $ et à 69 880 $.
Le revenu médian après impôt des seniors ne faisant pas partie d'un ménage plus large a légèrement diminué en 2022. Cette cohorte a vu son revenu diminuer de 1,2 % pour atteindre 30 820 $.
« Les différences entre les familles plus jeunes et plus âgées continuent d'être évidentes lorsqu'on examine les taux de bas revenus », a indiqué Statistics Canada avant de fournir au moins une raison pour laquelle les familles canadiennes plus jeunes souffraient plus que leurs compatriotes plus âgés.
« Il convient de noter que la probabilité que des personnes issues de familles plus jeunes vivent avec un faible revenu est plus élevée, car les jeunes sont plus susceptibles d'être au chômage ou à l'école, et leur revenu est souvent inférieur à la moitié de la médiane canadienne », explique le rapport.
La raison pour laquelle ces données sont importantes n'est pas difficile à comprendre. Les Canadiens semblent gagner plus d'argent, mais cet argent est moins bien réparti qu'auparavant. C'est un problème qui pourrait contribuer à expliquer le retard de l'économie du pays et sa faible croissance.
« Les Canadiens gagnant moins d'argent dans un contexte de crise du coût de la vie, il n'est pas étonnant qu'ils se retrouvent ruinés à un rythme effréné », écrit The DailyHive, qui renvoie à un précédent rapport montrant que les insolvabilités de consommateurs au deuxième trimestre 2024 étaient en hausse de 12,4 % par rapport à 2023.