Les Canadiens majoritairement lassés de la situation de leur pays
Les Canadiens étaient autrefois un peuple fier, mais ce n'est plus vraiment le cas aujourd'hui. Un sondage récent a révélé que la majorité d'entre eux sont très insatisfaits de leur pays. Découvrez pourquoi en images !
Le sondage réalisé par Ipsos pour Global News a révélé que 70 % des personnes interrogées pensent que le Canada est un pays brisé. Une accusation que Pierre Poilievre, le rival conservateur du Premier ministre Justin Trudeau, porte souvent contre son adversaire.
"Il capte un sentiment. Ce n'est pas quelque chose que Pierre Poilievre a créé", a déclaré Darrell Bricker, le PDG d'Ipsos. "Il identifie simplement l'état d'esprit de la population canadienne et il soulève les problèmes en les étiquetant."
Ipsos a interrogé 1 001 Canadiens entre le 12 et le 14 juin. L'institut a révélé que le pessimisme à l'égard du pays était le plus élevé parmi les participants âgés de 18 à 34 ans, dont 78 % pensaient que le Canada aurait besoin d'être réparé.
Darrell Bricker a déclaré à Global News que les résultats de ce sondage révèlent une véritable frustration des Canadiens à l'égard de leur pays. Selon lui, les gens ne croient pas vraiment que le Canada est brisé, mais plutôt que ses institutions ne fonctionnent plus.
"Les gens pensent-ils que leur pays est brisé ? Non. Ils pensent plutôt que leurs institutions sont brisées et qu'ils ont perdu le sens de l'unité", ajoute Darrell Bricker, qui note également que l'opinion publique n'a jamais été aussi inquiète sur ce point au cours des 35 dernières années.
"Les gens n'ont pas l'impression de réussir dans la vie comme ils devraient le faire", toujours selon Bricker. Ce sentiment a été confirmé par le sondage, qui a examiné une série d'indicateurs comparant l'opinion actuelle par rapport à il y a cinq ans.
Ipsos a constaté que 35 % des Canadiens se sentent moins fiers de leur pays qu'il y a cinq ans, tandis que trois sur dix ont déclaré qu'ils étaient moins susceptibles de participer à la fête nationale.
Plus préoccupant : le sondage a révélé que 27 % des Canadiens étaient moins enclins à parler positivement de leur pays aujourd'hui qu'il y a cinq ans. Par ailleurs, 20 % d'entre eux se sont déclarés moins susceptibles de s'informer sur le patrimoine autochtone du pays.
Heureusement, le sondage n'a pas été entièrement négatif. Darrell Bricker a souligné de bonnes nouvelles, comme le fait que les générations plus âgées sont un peu plus optimistes quant à l'avenir du pays. Mais il a ajouté que l'état d'esprit des jeunes pourrait avoir un impact sur la prochaine élection.
Photo : Marcos Paulo Prado / Unsplash
"Les Canadiens plus âgés tendent à être un peu plus optimistes quant à leur pays parce que cela a bien fonctionné pour eux. Mais les jeunes Canadiens… ce sont eux qui disent : 'Vous savez, ça ne marche pas pour moi'", a déclaré Darrell Bricker.
"Et par conséquent, ils cherchent un changement, et l'agent de ce changement dans cette situation particulière est pour eux le Parti conservateur", a ajouté Bricker. "Reste à voir si Pierre Poilievre et son parti gagneront le vote des jeunes, mais les vents politiques sont en train de tourner."
La récente défaite du Parti libéral lors de l'élection partielle de Toronto-St. Paul's a fait des remous au niveau national et les appels à un changement de direction de la part du Premier ministre et de son gouvernement semblent se multiplier.
David Coletto, le PDG de l'institut de sondages Abacus Data, a déclaré au Hill Times que l'élection partielle a confirmé une grande partie des sondages de l'année précédente. Ceux-ci suggéraient que les Canadiens étaient "profondément anxieux quant à l'état du Canada" et qu'ils souhaitaient un changement.
Coletto a ajouté que la victoire du candidat conservateur Don Stewart à Toronto-St. Paul's était "une autre preuve" que les Libéraux auront "vraiment du mal, à moins que la perception de l'opinion ne change profondément d'ici à la prochaine élection".
Global News relève que cette défaite surprise a également soulevé des questions sur l'avenir politique du Premier ministre. Une situation que certains Canadiens qui détestent Trudeau pourraient célébrer le jour de la fête du Canada l'année prochaine.