Les combattants de Wagner se sont-ils procurés des armes nucléaires ?
Un mois s'est écoulé depuis qu'Evgueni Prigojine a mis fin à sa mutinerie contre les dirigeants russes et, depuis l'effondrement de la rébellion, de nombreuses questions se posent sur ce qui s'est réellement passé, et sur les raisons pour lesquelles les rebelles ont été laissés en liberté.
Suite à la rébellion, de nombreuses interrogations ont été soulevées par les observateurs, en particulier concernant les causes à l'origine de celle-ci. À ce jour, certaines de ces questions demeurent toujours sans réponse, notamment celles liées à la capture d'une base nucléaire.
Les détails de ce qui s'est passé le 24 juin, lorsqu'un contingent de véhicules militaire des forces rebelles de Wagner s'est détaché pour se diriger vers une base russe fortifiée abritant des armes nucléaires, sont obscurs, mais voici l'essentiel de ce qui s'est passé d'après les rapports.
Tout ce que nous savons avec certitude, c'est qu'un groupe de soldats Wagner et leurs véhicules ont quitté la colonne principale qui avançait vers Moscou et se sont dirigés vers l'est, en direction d'une base militaire connue pour abriter certaines des armes nucléaires tactiques de la Russie, selon l'agence Reuters.
Ces informations sont basées sur des vidéos publiées en ligne et sur des témoignages des habitants de la région, mais Reuters rapporte que la trace des mercenaires s'est perdue dès qu'ils ont atteint des zones plus rurales, à environ 100 kilomètres de la base de l'armée.
La suite des événements n'a pas été confirmée et, alors que les responsables occidentaux ont affirmé que le stock nucléaire n'avait jamais risqué de tomber entre les mains du groupe Wagner, des sources ukrainiennes et pro-ukrainiennes ont affirmé que les mercenaires avaient pris le contrôle de la base.
Kyrylo Budanov, chef du renseignement militaire ukrainien, a expliqué dans un entretien exclusif avec Reuters que le contingent de soldats qui s'est détaché en direction de la base militaire Voronezh-45 a réussi à prendre le contrôle partiel de la base.
"C'était l'un des principaux lieux de stockage de ces sacs à dos", a expliqué M. Budanov à Reuters, faisant référence à la petite taille des armes nucléaires qui, selon lui, étaient stockées sur la base militaire russe.
Photo : Twitter / @ReneDuba
Selon Kyrylo Budanov, leur objectif était d'acquérir une arme nucléaire plus petite datant de l'ère soviétique afin de "faire monter les enchères" dans leur mutinerie contre les dirigeants russes à Moscou, bien que Reuters ait noté que le chef des services de renseignements ukrainiens n'a fourni aucune preuve de ses affirmations.
"Si vous êtes prêt à vous battre jusqu'au dernier homme debout, c'est l'un des facteurs clés qui augmentent considérablement les enjeux", a expliqué Budanov, ajoutant que le groupe n'a pas été en mesure de mettre la main sur une arme, mais qu'il s'en est approché de très près.
Le seul obstacle entre les soldats et leurs forces nucléaires était les portes de l'installation : "Les portes de l'entrepôt étaient fermées et ils n'ont pas pu pénétrer dans la section technique", a déclaré Budanov, une affirmation corroborée par une source proche du Kremlin, selon Reuters.
Cette source a déclaré à Reuters que le contingent Wagner "a réussi à pénétrer dans une zone d'intérêt particulier, ce qui a provoqué l'agitation des Américains parce que des munitions nucléaires y sont stockées". Cette version des faits a toutefois été contestée par les autorités russes.
En réponse aux affirmations de Budanov, le secrétaire de presse du Kremlin, Dmitry Peskov, a déclaré qu'il ne disposait pas d'informations sur les allégations selon lesquelles les forces du groupe Wagner avaient pu s'emparer de Voronezh-45 et a émis l'hypothèse que ces allégations avaient été falsifiées, selon Politico.
Les autorités américaines ont également démenti cette information. "Nous ne sommes pas en mesure de corroborer ce rapport", a déclaré à Reuters Adam Hodge, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, interrogé à ce sujet.
Photo : Twitter / @NSC_Spox
"Nous n'avons eu à aucun moment l'impression que des armes ou des matières nucléaires étaient en danger", a ajouté le porte-parole du Conseil national de sécurité. Alors que faut-il penser de ce que le chef du renseignement militaire de Kiev a déclaré à l'agence Reuters ? Budanov travaillait-il à discréditer la Russie ?
Le Telegraph a noté que Budanov aimait se jouer de la Russie et a souligné qu'il avait déjà fait des déclarations mensongères au sujet de la santé de Vladimir Poutine.
Pour l'instant, on sait donc seulement que des soldats du groupe Wagner se sont dirigés vers Voronezh-45, une base de l'armée russe qui, selon le Telegraph, est l'un des 12 sites de stockage nucléaire de ce type en Russie. Ce qu'il s'est passé ensuite ? La vérité éclatera peut-être un jour...