Les émojis sont désormais mieux décodés que les vraies expressions faciales de l'être humain !
Une étude récente a révélé que nous reconnaissons plus rapidement les émotions lorsque nous regardons des émojis plutôt que de vrais visages. Cette découverte pourrait avoir un certain nombre de conséquences surprenantes pour l'avenir du langage humain, à mesure que la fusion avec la technologie se poursuit...
Les chercheurs ont fait plusieurs autres découvertes étonnantes sur nos capacités à reconnaître les émotions exprimées par les émojis. Mais il est d'abord important de définir ces hiéroglyphes des temps modernes afin de mieux comprendre comment l'étude a été menée.
Les émojis sont des pictogrammes destinés à représenter une idée ou un concept lors d'une conversation dans le monde numérique. Selon le magazine américain Wired, l'idée d'une représentation des émotions a vu le jour dans les années 1990, avec les débuts d'Internet.
Aux prémices d'Internet et des réseaux sociaux, nous utilisions une combinaison de symboles tels que les deux points, les tirets et les parenthèses pour ajouter un peu d'émotion à nos conversations. Nous pouvions ainsi exprimer la joie, la frustration ou le sarcasme. Les premiers émojis que l'on connaît n'ont été créés qu'en 1999 !
L'artiste japonais Shigetaka Kurit a créé la première représentation numérique pour une société de téléphonie mobile au Japon, en réalisant 176 images qui ont rapidement gagné en popularité, car elles permettaient d'ajouter un contexte émotionnel aux messages.
Wired note qu'un message tel que "je comprends" peut sembler un peu froid et distant au destinataire, alors qu'un émoji cœur peut transmettre un "sentiment de chaleur et de sympathie". Le magazine écrit : "C'était le début d'un nouveau langage visuel".
Ce langage visuel est devenu un phénomène mondial qui surpasse désormais notre capacité à reconnaître les émotions sur de vrais visages humains, selon une nouvelle étude menée par un groupe de chercheurs italiens, qui ont publié leurs résultats dans la revue Social Neuroscience.
L'objectif de l'étude était d'examiner quelles parties du cerveau étaient utilisées par les participants lorsqu'ils identifiaient un émoji, ainsi que le temps qu'il leur fallait pour reconnaître le symbole alors qu'ils se livraient à une "tâche de catégorisation impliquant un paradigme de mots émotionnels", observent les experts.
Au total, 51 participants ont pris part à l'étude. Ces derniers ont dû regarder attentivement une série de quarante-huit émojis qui allaient de la joie à la tristesse, en passant par la surprise, la colère, la peur et le dégoût, tandis qu'autant d'expressions faciales et de catégories étaient présentées aux participants en tant que stimuli.
Les résultats ont révélé que les participants étaient capables d'identifier les expressions des pictogrammes plus rapidement que celles des visages réels : 92,7 % contre 87,35 %.
Les émojis de joie, de dégoût et de tristesse ont été plus facilement reconnus que les expressions faciales de la même émotion, tandis que les participants ont eu du mal à identifier la peur, à la fois dans les émojis et sur les visages. Mais d'autres résultats intéressants méritent d'être soulignés...
Le site internet Psy Post a souligné que les participants reconnaissaient mieux les visages heureux et plus lentement ceux en colère, tandis que la surprise et l'agressivité étaient perçues plus rapidement que toutes les autres émotions.
De plus, les participants ont répondu plus rapidement avec leur main droite qu'avec l'opposée et la plupart réagissaient 73 millisecondes plus vite lorsqu'ils voyaient un émoji plutôt qu'un visage humain, ce qui est une révélation assez intéressante.
Il convient de souligner que les participants étaient âgés de 18 à 35 ans et qu'il serait intéressant de voir si une cohorte plus âgée, qui n'a pas grandi en utilisant des émojis, obtiendrait le même temps de réaction et ces résultats.
Psy Post écrit que "l'étude met en lumière un aspect important des perceptions et des sentiments", mais déplore que la taille de l'échantillon soit bien trop faible et que les expressions faciales qui ont été montrées aux personnes ne soient pas des images d'individus ressentant réellement une émotion.
Les visages réels jouaient simplement les émotions, et c'est peut-être la raison pour laquelle les participants à l'étude ont identifié les émojis plus rapidement, selon Psy Post, qui ajoute : "l'information sur l'état émotionnel de la personne avec laquelle on communique n'est pas dérivée d'une photo statique dans la vraie vie".
Néanmoins, les résultats sont intéressants et pourraient être un signe de l'évolution de notre langage, à mesure que les êtres humains et leurs outils technologiques s'intégreront davantage dans une relation. Les échanges virtuels deviendront tout aussi importants que les interactions en face à face.