Les Latinos sont-ils bruyants ?
"Les Latinos sont bruyants" : voici un stéréotype courant que l'on retrouve dans plusieurs films et séries télévisées, comme le personnage de l'actrice Sofía Vergara, Gloria, dans "Modern Family".
Un fait scientifique ?
Simple cliché, diront certains. Cependant, une récente étude linguistique suggère que ce stéréotype pourrait avoir un fondement scientifique.
La force de la voix influencée par la température
Selon une étude publiée en décembre 2023 dans la revue en ligne PNAS Nexus, les températures influenceraient l'intensité de la voix.
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Une voix plus forte dans les pays chauds
Selon le linguiste Søren Wichmann, de l'université de Kiel, en Allemagne, la façon de parler dans les pays chauds est généralement plus sonore que dans les pays froids.
La température de l'air affecte la façon dont nous entendons et parlons
Selon Phys.org, les mots que nous prononçons sont transmis sous forme d'ondes sonores dans l'air qui nous entoure. Les propriétés physiques de l'air influencent donc la facilité avec laquelle nous pouvons parler et entendre.
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L'air chaud absorbe les fréquences élevées
"D'une part, la sécheresse de l'air froid pose un problème pour la production de sons vocaux, qui nécessitent une vibration des cordes vocales. D'autre part, l'air chaud tend à limiter les sons non vocaux en absorbant leur énergie à haute fréquence", a expliqué Søren Wichmann à Phys.org.
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Une base de données linguistiques
Pour vérifier si ces facteurs ont un réel effet sur le développement des langues, les chercheurs ont utilisé la base de données de l'Automated Similarity Judgment Program (ASJP), qui contient actuellement le vocabulaire de base de 5 293 langues différentes.
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Des langues plus fortes sous les tropiques
Les experts ont constaté que les langues parlées sous les tropiques, en particulier autour de l'Équateur, ont une sonorité moyenne plus élevée. Les peuples d'Amérique latine ne sont donc pas les seuls à être bruyants : c'est aussi le cas de certains pays d'Afrique et d'Asie, ainsi que de la moitié de l'Océanie.
Les volumes les plus élevés en Afrique et en Océanie
En réalité, les langues à la sonorité la plus élevée ne sont pas celles de l'Amérique latine, mais celles d'Afrique et d'Océanie, a indiqué l'étude.
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Les langues les plus douces sur la côte nord-ouest de l'Amérique du Nord
D'autre part, les langues aux sonorités les plus basses au monde sont les langues salish de la côte nord-ouest de l'Amérique du Nord (en Colombie-Britannique et en Alaska).
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Des exceptions
Mais la règle a ses exceptions, ont constaté les chercheurs. Certaines langues d'Amérique centrale et d'Asie du Sud-Est ont par exemple une sonorité plutôt faible, bien qu'elles soient parlées dans des régions très chaudes.
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Une corrélation nette entre température et volume sonore
Cependant, il existe une "relation claire" entre la sonorité moyenne des familles de langues et la température annuelle moyenne des régions où elles sont pratiquées, a déclaré Søren Wichmann à Phys.org.
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Une explication pour les cas particuliers
Selon ce linguiste, les exceptions suggèrent que les effets des températures se manifestent lentement et ne façonnent les sonorités d'une langue qu'au fil des siècles, voire des millénaires.
Comment l'environnement façonne les langues
Cette étude a apporté une contribution essentielle au débat scientifique sur la manière dont l'environnement façonne les langues.
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Les croyances antérieures remises en cause
Auparavant, on partait du principe que les langues se développent de manière autonome et qu'elles ne subissent aucune influence de l'environnement social ou naturel, indiquent les chercheurs.
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Un éclairage neuf sur les sociétés humaines
Selon les scientifiques, l'étude apporte un éclairage neuf sur les sociétés humaines. Concernant les migrations, par exemple, des recherches plus approfondies pourraient permettre de découvrir quelles langues ont précédé les autres.
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