Les villes peuvent-elles être finalement un atout pour l’environnement et la biodiversité ?

Laisser la nature envahir les villes
Une population majoritairement urbaine
Une tendance croissante
Des problèmes écologiques
Les bienfaits des villes
Une concentration salutaire
Des économies d’énergie
Et moins de pollution liée aux transports
La préservation de la nature
Des avantages pour la biodiversité
De nombreuses espèces
La ville-nature
Une extinction évitée
Encore mieux que les réserves naturelles
La biodiversité préservée par la taille
Une action nécessaire
La sélection naturelle
Un environnement plus protecteur
Des impacts négatifs
Une compétition accrue
L’exemple des abeilles
Vers une perte de biodiversité
Une inversion de la tendance ?
Laisser la nature envahir les villes

L'environnement urbain est traditionnellement associé au bruit, à la pollution, à la foule... Difficile dans ce contexte d'imaginer que les villes puissent être un foyer de biodiversité, qui puisse abriter de nombreuses espèces et favoriser la nature.

Sur cette photo, on imagine ce que pourrait être Paris envahi par la nature, grâce au projet artistique et revendicatif de Gad Weil, qui a transformé les Champs-Élysées à Paris en un jardin géant, dans une œuvre d'art intitulée « Nature Capitale » (2010).

Une population majoritairement urbaine

Rappelons que si l’immense majorité de la population mondiale a longtemps vécu à la campagne, le monde actuel est composé principalement d’urbains. Selon ‘Our world in data’, 56,6 % de l’humanité vivait en ville en 2023.

Une tendance croissante

Selon les pronostics de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), cette proportion pourrait s’élever à 85 % à la fin du siècle. Un seuil déjà dépassé dans certains pays.

Des problèmes écologiques

Pollution, maladies, hygiène insuffisante… les villes ont longtemps eu mauvaise presse par rapport à une campagne parfois idéalisée comme un havre de préservation de la nature.

Les bienfaits des villes

Et pourtant, les villes comptent une grande variété de bienfaits, en termes d’infrastructures, de productivité économique et de liberté pour les individus. Mais aussi, de manière plus surprenante, sur le plan écologique.

Une concentration salutaire

Le journal allemand ‘Die Welt‘ rappelle que les villes ne couvrent que 0,5 % environ des terres émergées sur la planète. Une concentration salutaire pour l’environnement dans son ensemble.

Des économies d’énergie

En effet, la concentration de la population sur de faibles espaces permet de réduire la consommation d’énergie par habitant, car les besoins en électricité sont plus faibles et parce que des habitations concentrées nécessitent moins de chauffage que des maisons isolées.

Et moins de pollution liée aux transports

Par ailleurs, la concentration des lieux de vie et de travail, ainsi qu’une offre abondante de transports en commun, diminuent fortement la pollution liée aux transports.

La préservation de la nature

Enfin, la concentration des habitations permet de préserver des espaces naturels autour des villes, tandis que les faibles prix des terrains favorisent la prolifération des constructions à la campagne.

Des avantages pour la biodiversité

Un autre bienfait inattendu des villes pour l’environnement : la préservation de la biodiversité. Les oiseaux ont par exemple de nombreux endroits pour nidifier dans le dédale des bâtiments urbains.

@ Hoyoun Lee / Unsplash

De nombreuses espèces

‘Die Welt’ indique ainsi que les hirondelles et les moineaux se trouvent désormais majoritairement dans les zones urbaines, où certaines mouettes ont également élu domicile.

@ Tobias Roth / Unsplash

La ville-nature

Le média allemand cite l’écologue Josef Reichholf, auteur du livre « Stadt Natur » (« Ville-nature » en français), qui indique que les rossignols préfèrent les villes aux réserves naturelles, tout comme les papillons qui fuient la campagne où ils ne trouvent presque plus de nectar.

@ James Thomas / Unsplash

Une extinction évitée

Longtemps menacé d’extinction, le faucon pèlerin a, lui aussi, réussi à proliférer de nouveau en s’installant dans les villes, dont Reichholf dit qu’elles sont devenues pour lui « des îles salvatrices ».

@ Vincent Van Zalinge / Unsplash

Encore mieux que les réserves naturelles

Le scientifique ajoute qu’entre les deux tiers et les trois quarts des espèces d’oiseaux présentes en Allemagne comptent des individus à Berlin (une proportion qui serait supérieure à celle des aires de protection des oiseaux). La capitale abrite aussi la totalité des chauves-souris du pays.

La biodiversité préservée par la taille

Cela n’a rien d’étonnant lorsqu’on sait que la taille des villes est aussi un atout pour préserver la biodiversité. « Plus la ville est grande, plus la biodiversité est riche », résume Josef Reichholf.

Une action nécessaire

L’action humaine peut également soutenir la biodiversité. ‘La Tribune’ rappelle que la ville de Bordeaux a entrepris l’aménagement d’une « boucle verte » reliant l’ensemble de ses espaces verts, afin de favoriser la circulation des espèces animales.

La sélection naturelle

La sélection naturelle et l’évolution permettent de survivre dans un environnement nouveau et pas toujours accueillant. Ainsi, les insectes capables d’éviter la lumière survivent mieux en ville, tandis que les oiseaux chantent plus haut pour couvrir le bruit de la circulation.

Un environnement plus protecteur

Mais les villes peuvent former un environnement plus protecteur que la campagne : les animaux n’y sont pas chassés, et les parcs et les terrains en friche offrent des possibilités de nutrition plus diverses que des zones rurales en monoculture.

@ Antonio Castellano / Unsplash

Des impacts négatifs

Cependant, les milieux urbains ont aussi une série d’impacts négatifs sur le vivant. S’appuyant sur plusieurs études scientifiques, ‘La Dépêche vétérinaire’ relève que les villes favorisent l’homogénéisation des espèces.

@ Shubham Sharan / Unsplash

Une compétition accrue

Par ailleurs, elles accroissent la compétition entre espèces pour les ressources alimentaires et les habitats, au profit d’espèces dominantes ou envahissantes et au détriment d’espèces locales moins compétitives.

@ David Clode / Unsplash

L’exemple des abeilles

‘La Dépêche vétérinaire’ mentionne le cas de la prolifération des abeilles en ville, liée au développement de l’apiculture urbaine, qui a « entraîné une concurrence accrue pour les ressources alimentaires florales avec les autres insectes pollinisateurs ».

@ Kai Wenzel / Unsplash

Vers une perte de biodiversité

Ce média conclut que l’urbanisation va conduire à une perte de biodiversité à l’horizon 2050, du fait de l’accroissement de la population et de la consommation de ressources.

@ Zhu Yunxiao / Unsplash

Une inversion de la tendance ?

Cependant, la baisse progressive de la population et la meilleure prise en compte des enjeux environnementaux pourraient inverser la tendance dans la deuxième partie du siècle.

@ Erik Mclean / Unsplash

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