L'île de Mayotte dévastée après le passage du cyclone Chido

Ce samedi 14 décembre, l'île de Mayotte a été frappée de plein fouet par le cyclone tropical Chido, avec des rafales observées à plus de 200 km/h, selon Météo France. Ses conséquences sont dévastatrices pour l'ensemble de son territoire et sa population.

Un bilan provisoire datant du mardi 17 décembre fait état de 22 morts et 1 373 blessés, selon le ministère de l'Intérieur. Mais le chiffre réel pourrait être bien plus élevé. Selon le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, le nombre de morts pourrait atteindre "quelques centaines, voire quelques milliers".

Les images satellites illustrent l'ampleur des dégâts matériels. Rien n'a été épargné par le cyclone. Les bidonvilles ont été entièrement détruits, tandis que de nombreux commerces, écoles et bâtiments publics ont été dévastés. Des arbres déracinés et des poteaux électriques effondrés ont bloqué les routes, rendant la circulation impossible.

D'après l'Agence France Presse, les hôpitaux et infrastructures de santé ont également subi de lourds dommages, tout comme la tour de contrôle de l'aéroport de Pamandzi, paralysant ainsi l'atterrissage des avions commerciaux.

"La situation est chaotique", témoigne une habitante de Mamoudzou, la capitale locale, auprès de nos confrères du magazine Le Point. "L'eau n'est toujours pas revenue, depuis vendredi. Nous vivons sur les quelques bouteilles que nous avions gardées, mais tout le monde court partout pour chercher de l'eau", explique-t-elle. Elle ajoute : "La nourriture commence à manquer. Ce qu'on avait dans les congélateurs commence à se gâter. Les lignes électriques ne sont pas rétablies, et le téléphone commence à peine à se normaliser."

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La dégradation des structures médicales expose désormais la population locale à des risques sanitaires. En effet, les catastrophes naturelles créent des conditions de vie précaires qui favorisent la propagation des épidémies, notamment en raison de la promiscuité dans les zones d’hébergement temporaire.

Une aide aux habitants de Mayotte est en train d'être déployée. Selon les autorités françaises, près de 120 tonnes de nourriture, d'eau et d'aide médicale seront distribuées sur les deux îles mahoraises ce mercredi et un navire militaire avec 180 tonnes de fret à bord est attendu dans les prochains jours. Par ailleurs, les forces armées françaises ont organisé un pont aérien avec La Réunion, située à 1 400 km de Mayotte, pour évacuer les personnes les plus fragiles.

"Nous avons envoyé du matériel de survie, des équipements de premier secours et de quoi générer de l’électricité. Ensuite, nos moyens ont permis d’acheminer les premières nécessités : bâches, couvertures de survie, tentes et eau", a indiqué le colonel Guillaume Vernet, porte-parole de l’état-major des armées (EMA) dans Le Journal du dimanche.

De nombreuses associations, comme la Croix Rouge française, le Secours Populaire, Médecins du Monde ou Care France, entre autres, se mobilisent également en métropole et sur l'île pour venir en aide aux populations locales.

Suite à cette catastrophe, le président Emmanuel Macron a annoncé qu'il allait décréter un "deuil national". Le chef de l'État est attendu ce jeudi à Mayotte, a indiqué l'Élysée.

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