L'Ukraine a arrêté une taupe russe qui tentait de rejoindre la police pour espionner l'armée
Les cyberunités du service de sécurité ukrainien ont réussi à mettre fin à une tentative d'infiltration de la police nationale ukrainienne et d'espionnage des forces armées du pays par la Russie. Voici ce que nous savons.
Le Service fédéral de sécurité russe (FSB) a tenté de faire entrer une taupe au sein de la police nationale ukrainienne avec pour mission d'espionner les forces armées ukrainiennes s'il parvenait à intégrer les services de police.
"En cas d'inscription réussie, il était censé recueillir des informations sur les unités chargées de l'application de la loi - celles de l'initiative de la garde offensive du ministère de l'Intérieur", a indiqué un rapport ukrainien.
"L'agent espérait pouvoir collecter des données sur le personnel militaire et l'équipement des forces armées ukrainiennes", poursuit le rapport, ajoutant que les informations devaient être utilisées pour diriger les frappes aériennes.
Les prétendues frappes aériennes devaient être lancées contre les positions des forces de défense ukrainiennes sur les lignes de front. Mais pour s'assurer de la loyauté de l'homme recruté pour la mission, plusieurs tests lui ont été administrés.
Il a été demandé à l'agent de surveiller plusieurs sites autour de Kiev. Il s'agissait notamment d'hôpitaux, d'usines de défense et d'aérodromes militaires. Mais ce n'est pas la seule chose qui lui a été demandé.
Le FSB a également demandé à son agent de recueillir autant d'informations que possible sur les brigades mécanisées des forces armées ukrainiennes. Pour accomplir cette mission, il a loué un appartement à une femme dont le fils a été tué sur la ligne de front.
Des agents du service de sécurité ukrainien ont documenté les actions de l'homme et ont arrêté l'agent russe dans l'appartement qu'il louait. Au moment de son arrestation, l'homme avait déjà demandé à rejoindre la police nationale.
Photo : Service de sécurité de l'Ukraine
La taupe russe potentielle résiderait dans le district de Brovary et aurait été recrutée par le FSB à la fin de l'année 2023. Des commentaires pro-Kremlin sur Telegram ont attiré l'attention des services de renseignement russes sur cet homme.
Le service de sécurité ukrainien a indiqué qu'afin de mener à bien les tâches qui lui avaient été confiées, l'homme s'était rendu en voiture dans les zones demandées et avait relevé les coordonnées des cibles. Il a ensuite transmis ces informations à ses supérieurs.
Le FSB a payé son agent potentiel à l'aide d'une carte bancaire. Lors d'une perquisition au domicile du suspect, un téléphone portable a été découvert, révélant d'autres preuves de communication avec ses supérieurs.
Photo : Service de sécurité de l'Ukraine
Les enquêteurs ont inculpé l'homme pour des crimes équivalents à la haute trahison et il risque désormais la prison à vie pour avoir aidé la Russie. Mais ce n'est pas le seul cas récent.
Le service de sécurité ukrainien publie quotidiennement des rapports sur les traîtres et les agents russes qu'il capture et qui travaillent à saper la défense du pays. Par exemple, un rapport du 22 mars a mis à jour les lecteurs sur un autre homme accusé de crimes similaires en juillet 2022.
Cet agent russe fournissait aux services de renseignement militaire russes les coordonnées géographiques d'emplacements défensifs et suivait l'emplacement et les mouvements des forces ukrainiennes. Il a été condamné à quinze ans de prison.
Un autre article, publié le 26 mars, révèle la capture de deux agents du FSB qui ont tenté de faire exploser une voie ferrée à Poltava pour entraver l'effort de guerre. Les hommes n'ont pas réussi, mais leur mission a révélé une réalité inquiétante de la guerre.
Photo : Service de sécurité de l'Ukraine
L'Ukraine est confrontée non seulement à la pression extérieure de la Russie, mais aussi à des menaces internes qui apparaissent quotidiennement et qui visent à faire tout ce qui est possible pour aider Moscou à gagner la guerre.
Photo : Service de sécurité de l'Ukraine