Melania Trump défend le droit à l'avortement en pleine campagne électorale de son mari
L'ex-Première dame des États-Unis a rarement exprimé ses idées politiques en public. Aujourd'hui, cependant, Melania Trump révèle des opinions qui ne sont pas du tout dans la même lignée d'idées que celles de son mari et du Parti républicain.
L'ex-Première dame des États-Unis Melania Trump soutient fermement le droit à l'avortement dans ses mémoires parues le 8 octobre, selon The Guardian, une prise de position inattendue sur un sujet aussi brûlant pour la présidentielle, à laquelle son mari Donald Trump est candidat.
Les femmes doivent être "libres de toute intervention ou pression de la part du gouvernement", insiste l'épouse de Donald Trump dans son autobiographie.
Par ailleurs, les menaces de Donald Trump à l'encontre des droits reproductifs des femmes ont joué un rôle central dans sa campagne électorale et notamment dans le duel qui opposera le 5 novembre prochain l'ex-président républicain, qui compte sur le vote des conservateurs, à la vice-présidente démocrate Kamala Harris, cette dernière défendant elle activement le droit à l'interruption volontaire de grossesse (IVG).
Face aux critiques des démocrates et des républicains, JD Vance, le colistier de Donald Trump, a déclaré qu'il soutiendrait une interdiction nationale de l'avortement, ce que l'épouse de son patron n'approuverait manifestement pas.
Donald Trump, quant à lui, s'est contredit sur la question. Le candidat républicain a essayé de se présenter comme favorable aux droits reproductifs sans perdre pour autant son électorat évangélique, ce qui a de quoi provoquer l'ire des conservateurs. L'ancien président des États-Unis a d'ailleurs récemment déclaré qu'il ne signerait pas une interdiction nationale de l'avortement.
"Restreindre le droit d'une femme à choisir d'interrompre une grossesse non désirée est identique au fait de lui interdire de contrôler son propre corps. J'ai eu cette conviction pendant toute ma vie d'adulte", ajoute-t-elle, selon le journal britannique The Guardian.
En 1973, l'arrêt Roe v Wade accordait aux Américaines le droit d'avorter sur tout le territoire, mais les États dirigés par des républicains ont depuis lors instauré des interdictions draconiennes des IVG.
Selon une étude récente publiée par le réseau pédiatrique JAMA, l'année qui a suivi l'interdiction de l'avortement au Texas, en 2021, la mortalité infantile a augmenté de 12,9 %, contre une hausse de 1,8 % dans le reste du pays.
"De nombreuses femmes optent pour l'avortement pour des raisons médicales personnelles. Considérez, par exemple, la complexité inhérente à la décision de savoir si une jeune fille enceinte doit risquer sa propre vie pour donner naissance à un enfant", explique Melania Trump dans ses mémoires.
Melania Trump a également défendu le droit à l'interruption volontaire à un stade plus avancé de la grossesse, une procédure que son mari a diabolisée à plusieurs reprises, allant même jusqu'à prétendre à tort que Tim Walz, le vice-président choisi par Kamala Harris, était d'accord avec "l'avortement au 9ᵉ mois" et "l'exécution après la naissance" lors du débat télévisé qui l'opposait à la candidate démocrate le 10 septembre dernier.
"Historiquement, la plupart des avortements pratiqués au cours des derniers stades de la grossesse résultaient d'anomalies fœtales graves qui auraient probablement conduit à la mort de l'enfant. Peut-être même au décès de la mère", écrit l'épouse de Donald Trump.
Melania Trump est également allée exprimer son empathie et sa solidarité avec les militants pro-choix, une autre grande surprise étant donné l'énorme désapprobation de Donald Trump au s e i n du mouvement.
L'ex-Première dame des États-Unis a écrit dans son livre que le slogan "By body, my choice" est "typiquement associé aux militantes", alors qu'il devrait correspondre en réalité à toutes les femmes "désireuses de prendre une décision indépendante concernant leur propre corps".
Selon Tresa Undem, une enquêtrice qui interroge les gens sur l'avortement depuis plus de vingt ans, il est possible que le lancement du livre, si près des élections, soit une action de campagne visant les électeurs républicains qui soutiennent les droits à l'avortement.
Cependant, Tresa Undem reconnaît également que Melania Trump semble avoir les idées bien arrêtées et que les électeurs de Donald Trump "sont convaincus qu'elle n'a aucune influence sur son mari", a-t-elle déclaré au journal britannique.