Mortalité au plus haut, hôpitaux saturés : l’épidémie de grippe bat son plein en France
L’épidémie de grippe bat son plein en France ! Nombre de cas et de décès, situation des hôpitaux, vaccins : on fait le point.
Cité par la radio Ici (ex-France Bleu), le dernier bulletin hebdomadaire de Santé publique France fait état d’une « sévérité marquée de l'épidémie », qui a atteint un « niveau d'intensité élevé dans toutes les classes d'âge ».
Durant la semaine du 6 janvier, 611 personnes sont décédées de la grippe sur le territoire, soit le niveau le plus haut depuis 2019, l’année qui avait précédé la pandémie de Covid-19.
Durant la même semaine, la part des cas liés à la grippe dans le total des décès a été de 7 % dans l’ensemble de la France, atteignant même plus de 12 % en Bourgogne-Franche-Comté et plus de 9 % dans les régions Grand Est et Provence-Alpes-Côte-d’Azur.
Comme le relève Libération, la dynamique de l’épidémie diverge selon les classes d’âge : « la grippe a progressé en médecine de ville chez les moins de 65 ans, en particulier les enfants, mais a ralenti légèrement chez les personnes de 65 ans et plus. »
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Ce quotidien rappelle que les personnes de 65 ans et plus représentent 67 % des hospitalisations et 93 % des décès liés à la grippe.
L’Insee a fait état d’un excès de mortalité dans la dernière semaine de 2024 et la première de 2025 chez les adultes âgés de 15 à 84 ans, et d’un excès « marqué » chez les 85 ans et plus, « probablement lié à l’épidémie de grippe », souligne Libération.
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Par ailleurs, les passages aux urgences et hospitalisations pour grippe ou syndrome grippal continuent d’augmenter pour les enfants de moins de cinq ans. Pour les autres classes d’âge, ils sont en baisse, tout en restant à un niveau élevé.
Face à l’afflux de patients souffrant de grippe, des « plans blancs » (déprogrammations d’interventions non urgentes, rappels de soignants en congé) ont été activés dans une centaine d’hôpitaux français.
« Brancards qui s’accumulent aux urgences, lits hospitaliers saturés, directions sur le pied de guerre… » : voici comment Libération décrit la situation des établissements qui subissent actuellement une pression intense.
« On a ouvert une quarantaine de lits supplémentaires, parfois dans les couloirs des services pour décharger les urgences. Ça ne suffit pas. On en est à déprogrammer des bilans de santé, à l’exception des chimios, pour faire de la place », a indiqué la direction du CHU d’Orléans, citée par ce journal.
« On est calibrés pour accueillir 58 passages par jour. En ce moment, on a 120 personnes qui attendent en permanence », déplore de son côté la docteure Stéphanie Robert, urgentiste au CHU de Grenoble.
L’une des raisons de l’intensité de l’épidémie cette année est l’insuffisance de la couverture vaccinale, qui n’était que de 35,2 % chez l'ensemble des personnes ciblées par la vaccination et de 41 % chez celles âgées de 65 ans et plus au 30 novembre, selon Ici.
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Le syndicat de médecins MG France réclame l’autorisation de stocker des doses de vaccin. « On a des frigos et on est capables de faire ça. On pense que ce serait une mesure utile », a déclaré sur France Info Jean-Christophe Nogrette, le secrétaire général adjoint de ce syndicat.
Ce sont « des questions réglementaires légales qui nous empêchent de détenir des stocks de vaccins grippaux dans nos frigos », a-t-il ajouté, soulignant la nécessité d’avoir « le vaccin sous la main pour le faire, pour l'administrer immédiatement ».
Face à la circulation toujours rapide du virus de la grippe, le ministère de la Santé a appelé à « une grande vigilance » pour « protéger les plus vulnérables », indique France Info.