La "Porte de l'enfer" au Turkménistan, un phénomène qui perdure
La fosse de Darvazah, plus connue sous le nom de Porte de l'enfer, est béante et brûle depuis un demi-siècle dans le pays d'Asie centrale qu'est le Turkménistan.
Situé dans le désert du Karakoum, ce cratère de 70 mètres de large et d'environ 30 mètres de profondeur est l'une des principales attractions touristiques de la région.
Cependant, le président du Turkménistan, Serdar Berdimuhamedow, cherche un moyen d'éteindre le feu qui s'élève de cette terre aride. Il veut refermer la porte de l'Averne.
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Parmi les raisons invoquées par le président figurent la santé des populations proches du désert du Karakoum et la façon dont la chaleur extrême constante affecte l'environnement.
Les autorités affirment que la perte constante de gaz naturel, due à la combustion, constitue un gaspillage de ressources naturelles qui peuvent être utilisées de nombreuses manières.
Le cratère de gaz de Darvazah (le nom signifie "portail" en turkmène) date des années 1970. C'est du moins ce que l'on pense.
La version la plus répandue dans le pays fait référence à une expédition soviétique qui, en 1971, à la recherche de gaz, a foré dans la mauvaise zone, faisant exploser une poche de gaz qui a créé le cratère et trois dolines.
Pour éviter que les gaz de méthane ne soient expulsés dans l'atmosphère, les experts géologues ont choisi d'y mettre le feu. Un geste que l'on peut considérer comme une erreur, car cela a prolongé un feu qui ne s'éteint plus.
Les géologues pensaient que le gaz brûlerait pendant quelques semaines et finirait par s'éteindre. Résultat : le gaz s'échappe toujours et le feu est toujours actif, plus de 50 ans après.
Cependant, l'explorateur canadien George Kourounis, qui a visité la région lors d'une expédition pour le National Geographic, reconnaît qu'il n'est pas possible de connaître l'origine réelle de ce cratère. Il n'a trouvé aucune information, aucun document, ni aucun voisin en connaissant l'origine.
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George Kourounis a même affirmé, en voyant le cratère en personne, que "c'était le genre d'endroit d'où Satan lui-même pourrait sortir". Il est certainement approprié de le qualifier de Porte de l'enfer.
La question est de savoir comment fermer ce cratère géant. Selon le quotidien national officiel Neytralny Turkmenistan, l'ex-président Gurbanguly Berdimuhamedow avait déjà mis les scientifiques locaux au travail pour trouver une solution, et s'ils n'en trouvent pas, ils n'hésiteront pas à faire appel à des consultants étrangers pour trouver un moyen plausible de fermer définitivement cette porte infernale.
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Bien que la Porte de l'Enfer soit devenue un lieu incontournable pour les touristes au Turkménistan, le président turkmène est clair : sa fermeture est la meilleure solution.
La raison en est que, quel que soit le nombre de touristes que ce feu diabolique attire, l'argent perdu inutilement par le pays en raison du gaz qui s'échappe en permanence par le cratère est bien plus important.
Le chercheur Jeronim Perovic a estimé, comme le cite la BBC, que la quantité de gaz naturel qui peut s'échapper du cratère est d'environ 16 000 mètres cubes par an - équivalent à "ce que la Suisse utilise en un an".
Cependant, pour l'instant, il n'existe aucune spécification technique ni aucun plan précis pour fermer ce gouffre infernal, qui montre ses flammes au milieu d'un territoire désertique du Turkménistan.