Pollution invisible : une pluie de microplastiques va s'abattre sur Paris !
Les prévisions météo annoncent un temps magnifique cette semaine à Paris et la deuxième semaine de Roland-Garros devrait être épargnée par la pluie. Pourtant, ce sont des précipitations d’un nouveau genre (une pluie de microplastiques !) qui devraient s’abattre sur la capitale française. On vous explique tout !
En réalité, le phénomène ne date pas d’aujourd’hui. Mais un nouveau type de bulletin météorologique, intitulé « The Plastic Forecast », a été publié pour informer sur les quantités de microplastiques qui tombent du ciel.
Les prévisions sont pour le moins inquiétantes, puisqu’elles indiquent la chute de milliards de particules. Et encore, seules les plus grosses d’entre elles (une taille d’au moins 50 microns) sont comptabilisées.
Au total, les pluies de microplastiques devraient représenter entre 40 et 48 kilogrammes par jour rien que pour l’agglomération parisienne (environ 2 500 kilomètres carrés), comme les auteurs de l’étude l’ont indiqué à l’Agence France Presse (AFP).
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Mais d’où viennent ces plastiques en suspension dans l’air ? Selon les scientifiques auteurs de ces travaux, il s’agirait majoritairement de résidus de nylon et de polyester, probablement issus de textiles. Et une partie d’entre eux seraient des résidus de pneus qui s’échappent notamment lorsque les véhicules freinent.
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Ce phénomène provoque une inquiétude croissante parmi la communauté scientifique, tant en raison des données collectées sur le sujet ces dernières années qu’à cause des dégâts qu’il entraîne pour la santé et l’environnement. En voici un bref aperçu.
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Les microplastiques se déversent partout dans l’environnement marin. Des traces en ont été découvertes des eaux glacées du Pôle Nord aux entrailles des poissons nageant en eau profonde dans les océans.
Selon des données citées par ‘Reporterre’, le nombre de fragments plastiques présents dans les océans était évalué à 24 400 milliards d’unités en 2021, soit un poids compris entre 80 000 et 580 000 tonnes. Ces estimations avaient été réalisées grâce aux analyses de milliers d’échantillons d’eau de mer.
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Cette prolifération aux quatre coins du globe représente une catastrophe pour la biodiversité. Selon le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), ces déchets causeraient chaque année la mort de plus d'un million d'oiseaux de mer et de 100 000 mammifères marins.
Les humains ne sont pas non plus épargnés puisque ces particules ont été détectées dans le sang, le lait maternel et le placenta. Les microplastiques présentent-ils un risque pour la santé publique ?
Les conclusions scientifiques fiables au sujet de leur impact sur la santé humaine sont encore insuffisantes. Mais certaines expériences menées sur des animaux ont révélé un lien entre les substances chimiques présentes dans les microplastiques et un risque accru de cancer, de problèmes reproductifs et de mutations de l'ADN.
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La consommation de produits de la mer serait un vecteur de transmission des plastiques aux humains. Le danger est particulièrement élevé avec les mollusques et crustacés qui se mangent en entier (estomac compris), contrairement aux poissons. Selon une étude belge citée par ‘National Geographic’, il est possible d’ingérer jusqu’à 11 000 particules par an en mangeant des moules.
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Selon Marcus Gover, responsable de la recherche sur les plastiques à la fondation australienne Minderoo, cité par ‘Géo’, « les particules de plastique se décomposent dans l'environnement et ce cocktail toxique finit dans nos corps, où il cause des dommages insoupçonnés à notre santé. »
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Son collègue, le pédiatre Christos Symeonides, a indiqué à l’AFP que les microplastiques peuvent « traverser nos membranes biologiques » et « pénétrer dans les tissus, y compris la barrière hémato-encéphalique » (qui sépare le sang du système nerveux). « Sur les risques sanitaires des microplastiques, nous commençons tout juste à sortir de la politique de l'autruche », conclut ce médecin.
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Alors, quelle réponse est apportée à cette nuisance ? Un traité sur la réduction de la pollution plastique est en cours de préparation. Les diplomates se sont réunis à Paris à partir du lundi 29 mai pour la deuxième session de négociation. C’est dans ce contexte que le premier bulletin de « météo plastique » a été publié.
En 2022, 175 pays se sont mis d’accord pour élaborer d’ici à 2024 un traité comportant des objectifs contraignants de réduction de ce type de pollution. De quoi espérer une inflexion globale et une limitation des dégâts pour la santé et l’environnement ?
C’est en tout cas ce qu’il faut espérer, car, selon les prévisions de l’OCDE, la production annuelle de plastique pourrait tripler d’ici 2060 pour atteindre 1,2 milliard de tonnes. Avec une hausse induite des émissions de déchets plastiques.
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Mais chacun peut lutter à son échelle contre la présence de microplastiques dans l’environnement. Pour Dominique Claveau-Mallet, professeure à Polytechnique Montréal, citée par ‘Le Devoir’, le plus important est de repenser sa consommation de vêtements.
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« Dans l’ordre des priorités, il ne faudrait plus acheter de vêtements du tout, et seulement réutiliser. », indique-t-elle. À défaut, il est recommandé de privilégier les fibres naturelles comme le chanvre et d’éviter le neuf en achetant en seconde main. Espérons que la prise de conscience récente entraînera des actions concrètes pour limiter le fléau des microplastiques !
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