Pourquoi les États-Unis cherchent-ils à renforcer leur présence militaire au Japon ?
Les États-Unis et le Japon se sont mis d'accord sur une réorganisation des forces militaires américaines sur le territoire de la nation asiatique, dans un contexte de tensions croissantes dans la région indo-pacifique.
Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, et leurs homologues japonais, Minoru Kihara et Yoko Kamikawas, ont déclaré dans un communiqué commun que la région posait des défis stratégiques.
Les tensions en Asie se sont accrues ces dernières années, la Corée du Nord poursuivant son programme d'armement nucléaire et renforçant ses liens avec la Russie dans le contexte de la guerre en Ukraine.
La Chine s'est également rapprochée de la Russie, dont les besoins en armes augmentent en raison de sa longue et intense campagne militaire en Ukraine. Toutefois, ce n'est pas la seule menace que représente l'empire du milieu.
Selon AP News, la Chine suscite le malaise dans de nombreux pays de la région Asie-Pacifique, et ce, depuis des années. L'agence de presse affirme que la principale raison concerne ses revendications maritimes sur la mer de Chine du Sud.
Une autre source de tension est la revendication de la Chine sur Taïwan. Récemment, Pékin a effectué une série de manœuvres militaires autour de l'île, quelques jours avant un changement de gouvernement.
Selon AP News, le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a déclaré lors de la conférence de presse qui a suivi les discussions bilatérales sur la sécurité que la Chine "adoptait un comportement coercitif et tentait de modifier le statu quo".
La ministre japonaise des Affaires Étrangères, Yoko Kamikawa, a déclaré : "Nous nous trouvons à un tournant historique, car l'ordre international basé sur des règles, libre et ouvert est ébranlé dans ses fondements".
Selon CNN, les deux pays ont convenu d'améliorer les forces militaires et de moderniser leur alliance en les "reconstituant" sous la forme d'un commandement conjoint.
Selon AP News, l'armée américaine compte plus de 50 000 soldats sur le sol nippon. Le projet consiste à donner au quartier général des forces militaires au Japon des capacités accrues pour coordonner les bases dans le pays.
Cependant, les United States Forces Japan (USFJ) n'auront pas de chef direct ; elles répondront aux instructions du commandement américain Indo-Pacifique à Hawaï, qui a toujours été en charge des forces militaires au Japon.
Le programme comprendra probablement des équipements militaires, comme le souligne AP News. La déclaration conjointe indique que les États-Unis s'engageront à une "dissuasion élargie", ce qui inclut des armes nucléaires.
L'accord représente un changement dans la politique de défense japonaise. Selon CNN, le pays s'éloigne de la constitution pacifiste imposée par les États-Unis après la Seconde Guerre mondiale.
Un bon exemple est sa récente ouverture à la discussion sur les armes atomiques, une question sensible pour le seul pays au monde à avoir subi une attaque, alors que les menaces nucléaires de la Russie et de la Chine s'intensifient.
Selon CNN, le pays s'est également engagé à porter ses dépenses de défense à environ 2 % de son PIB d'ici à 2027 et à acquérir des capacités de contre-attaque.
Ce programme est le dernier d'une série d'accords visant à renforcer les liens bilatéraux entre le Japon et les États-Unis dans le domaine militaire. En avril, les deux pays ont décidé d'accélérer leur coopération dans le domaine de l'industrie de l'armement.