Poutine et un dirigeant de l'OTAN ont discuté des conditions d'une « paix durable »
Le chancelier allemand Olaf Scholz s'est entretenu au téléphone avec le président russe Vladimir Poutine, dans une démarche que Reuters a décrite comme mettant fin à près de deux ans d'isolement pour le Kremlin.
Selon Reuters, Olaf Scholz a exhorté Poutine à retirer ses troupes d'Ukraine et à entamer des pourparlers avec Kyiv afin de construire une « paix juste et durable », lors d'une conversation qui a duré près d'une heure.
Selon le site d'information Politico, le chancelier allemand a dit au président russe que le recours à des soldats nord-coréens contre l'Ukraine constituait une grave escalade et une expansion du conflit qui ne pouvait être ignorée.
L'agence de presse allemande DW écrit que Scholz affirme avoir « souligné l'engagement inébranlable de l'Allemagne à soutenir l'Ukraine dans sa lutte défensive aussi longtemps que nécessaire » au cours de l'appel téléphonique.
Reuters révèle que l'appel téléphonique a été organisé à la demande du gouvernement allemand et que Poutine a exigé que les intérêts de la Russie en matière de sécurité soient pris en considération.
Ce n'est pas la seule demande émanant du Kremlin. Selon Reuters, Poutine a déclaré que toute nouvelle paix devrait refléter les « nouvelles réalités territoriales » entre l'Ukraine et la Russie.
Politico a écrit que le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait critiqué l'appel téléphonique, arguant qu'Olaf Scholz ouvrait ainsi la « boîte de Pandore », alors qu'il était crucial de maintenir Moscou aussi isolée que possible.
Toutefois, Politico souligne également que Zelensky a déclaré qu'il souhaitait que la guerre prenne fin en 2025, par des moyens diplomatiques.
DW suppose que le moment choisi pour cet appel téléphonique ne semble pas avoir été un hasard, puisqu'il a eu lieu quelques semaines seulement après l'élection de Donald Trump au poste de président des États-Unis.
L'ancien et prochain pensionnaire de la Maison-Blanche a promis qu'il cesserait d'envoyer des fonds à Kyiv et affirme qu'il pourrait mettre fin à la guerre en Ukraine en 24 heures.
Cependant, toute politique est locale : il faut rappeler que l'Allemagne organise des élections anticipées le 23 février, au cours desquelles Olaf Scholz et son gouvernement de coalition dirigé par les sociaux-démocrates risquent d'être évincés. La gestion de la guerre est donc clairement un sujet politique à traiter actuellement dans le pays.
Les partis politiques allemands d'extrême droite et d'extrême gauche affirment que M. Scholz et son gouvernement n'en ont pas fait assez pour tenter de trouver une solution diplomatique au conflit entre la Russie et l'Ukraine. Cet appel constitue-t-il une tentative réelle de mettre fin à la guerre ou s'agit-il d'un simple mouvement politique, destiné à rassurer les électeurs allemands ?