Présidentielle 2022 : tout ce que vous devez savoir sur les résultats du premier tour
Au terme d’une campagne marquée par la pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine et ce que certains ont considéré comme une absence de débat, les Français étaient appelés à voter au premier tour de l’élection présidentielle ce dimanche 10 avril. On vous dit tout ce que vous devez savoir sur les résultats !
Les événements récents ont conduit à un « vote utile » de nombreux électeurs pour le président sortant afin de ne pas changer de capitaine dans la tempête. Mais le rejet que suscite le chef de l’État dans une partie de l’opinion a conduit à un « contre-vote utile » pour ses deux principaux concurrents. Résultat : trois candidats au-dessus de 20% et tous les autres en-dessous de 10%.
Candidat à sa réélection, Emmanuel Macron est parvenu en tête du premier tour avec 27,6% des voix, soit trois points de plus que lors du premier tour de 2017. Critiqué pour sa non-participation aux débats présidentiels, le président de la République a bénéficié de la légitimité de la fonction en période de crise.
Malgré son résultat satisfaisant, Emmanuel Macron a appelé à la mobilisation des Français pour battre Marine Le Pen. Plusieurs de ses concurrents (Valérie Pécresse, Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Fabien Roussel) ont appelé à voter pour lui au second tour. Mais « rien n’est joué » selon le chef de l’État, compte tenu des scores élevés de l’extrême-droite.
Arrivée en deuxième position avec 23,4% des voix, Marine Le Pen va en effet affronter Emmanuel Macron au second tour, dans un remake de la finale de 2017. La patronne du Rassemblement national a elle aussi amélioré son score par rapport à l’élection précédente. Malgré la concurrence d’Éric Zemmour, elle a su inverser la tendance en axant sa campagne sur le pouvoir d’achat, l’une des principales préoccupations des Français.
Les premiers sondages donnent le président sortant vainqueur contre Marine Le Pen, mais sur un score beaucoup plus faible qu’en 2017 et avec l’inconnue de l’abstention. La fille de Jean-Marie Le Pen semble croire en ses chances et a appelé « tous ceux qui n’ont pas voté » Macron à lui donner leurs suffrages au second tour.
Candidat pour la troisième et dernière fois à l’élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon a bénéficié d’un vote utile des électeurs de gauche malgré la dispersion des candidatures. Avec 22% des voix, il améliore aussi son score par rapport à il y a cinq ans. Les Français ont donc consolidé le trio de tête cette année.
Sans appeler explicitement à voter pour Emmanuel Macron avec lequel il a de profondes divergences, le chef de file de la France insoumise a indiqué que voter pour l’extrême-droite n’était pas envisageable. « Pas une voix pour Madame Le Pen », a-t-il répété à plusieurs reprises devant ses militants.
Après une percée fulgurante dans les sondages l’automne dernier, la campagne d’Éric Zemmour a marqué le pas, notamment depuis le début de la guerre en Ukraine. Avec seulement 7% des voix, son projet d’« union des droites » s’éloigne. Le polémiste a échoué à convaincre au-delà de sa base militante et une partie de son électorat potentiel s’est reportée sur Marine Le Pen, pour laquelle il a appelé à voter au second tour.
Mais la chute la plus spectaculaire concerne Valérie Pécresse. Investie par un des deux grands partis traditionnels, donnée initialement à plus de 15% dans les sondages, la candidate LR a payé son meeting raté du mois de janvier et a souffert d’un transfert massif de ses électeurs vers Emmanuel Macron. Avec 4,8% des voix, elle est même sous le seuil de remboursement des frais de campagne. Elle a appelé à voter pour Emmanuel Macron afin de battre Marine Le Pen.
Malgré l’urgence climatique qui préoccupe de plus en plus l’opinion, le candidat écologiste Yannick Jadot n’a pas réalisé de percée notable et termine sixième à 4,6%. Le vote utile en faveur de Jean-Luc Mélenchon, dont le programme est aussi très axé sur l’écologie, a empêché la candidature Jadot de véritablement décoller.
Député des Pyrénées-Atlantiques et candidat sans grand mouvement politique derrière lui, Jean Lassalle est tout de même parvenu à réaliser un score de 3%. Avec plus du double de voix qu’en 2017, il arrive devant plusieurs candidatures réputées plus solides (Anne Hidalgo, Fabien Roussel, Nicolas Dupont-Aignan).
Considéré comme une des révélations de la campagne, le candidat communiste Fabien Roussel a obtenu 2,3% des voix, soit mieux que la candidate socialiste. Mais le poids de la candidature Mélenchon l’a lui aussi empêché de réaliser un meilleur score.
Candidat pour la troisième fois, Nicolas Dupont-Aignan a rallié seulement 2,1% des électeurs, soit moins de la moitié de son score de 2017. Sa campagne très marquée par l’opposition aux mesures sanitaires et la concurrence d’Éric Zemmour et de Marine Le Pen ont détourné de lui une partie de son électorat.
Maire de Paris et investie par le Parti socialiste, Anne Hidalgo a obtenu un résultat historiquement faible, avec seulement 1,9% des voix. De toute évidence, elle n’a pas su convaincre les électeurs de la pertinence de sa candidature.
Candidat pour la troisième fois, le porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste est passé cette fois sous la barre des 1% des électeurs. Sa candidature n’a pas réussi à mobiliser les foules.
Également candidate pour la troisième fois, Nathalie Arthaud de Lutte ouvrière arrive bonne dernière avec 0,6% des suffrages. Aucune surprise pour un parti qui n’a pas vocation à parvenir au pouvoir par les urnes.
Le premier tour passé, la campagne pour le second tour s’annonce intense compte tenu de la faiblesse de l’écart entre les deux candidats. Si l’hypothèse d’une victoire du « front républicain » en faveur d’Emmanuel Macron est la plus probable, Marine Le Pen ne s’annonce pas vaincue. Une fois le résultat connu, il sera aussi intéressant de suivre la recomposition du paysage politique dans la perspective des élections législatives.