Quels sont les lauréats du Prix de la « France moche » qui dénonce la pollution visuelle par la publicité ?
Les lauréats 2023 du Prix de la « France moche » ont été dévoilés à l’occasion du concours participatif annuel organisé par l’association Paysages de France.
Cette remise des prix ironique ne vise pas à stigmatiser les communes concernées, mais à alerter sur un processus d’enlaidissement progressif du territoire par la construction et la publicité.
Paysages de France précise que les maires des quatre communes « récompensées » ont été informés quelques jours avant la publication des résultats.
@ Andrei Ianovskii / Unsplash
Quatre lieux ou communes ont été épinglés à l’occasion de cette édition 2023. Découvrez avec nous lesquels ont eu le privilège douteux d’être récompensés !
La zone commerciale de Chavelot, dans les Vosges, a reçu le Prix de la « Tripotée d’enseignes, et sans concession ». Sa densité excessive d’enseignes a attiré l’attention du jury.
@ site web - Paysages de France
Les alignements du Ménec, à Carnac, en Bretagne, ont remporté le Prix « Obélix 2.0 » pour leur « alignement bien rectiligne, avec des menhirs parfaitement identiques, sans aucune végétation pour les dissimuler », comme le précise le communiqué de l’association.
@ site web - Paysages de France
L’entrée de ville de Honfleur, en Normandie, a gagné le Prix peu enviable de la « Foire à l’enseigne », du fait de l’abondance des panneaux publicitaires qui s’y trouvent.
@ site web - Paysages de France
Curieusement, la célèbre Place des Vosges, dans la capitale, s’est vu décerner le Prix de la « Mise en valeur du patrimoine ». En effet, une affiche publicitaire géante y est installée sur la façade de monuments historiques.
@ site web - Paysages de France
« Dommage qu’ici, la vue sur la pub soit gâchée par un arbre », a commenté l’association non sans humour dans son communiqué en ligne.
Ces différents prix ont été attribués à partir d’une sélection de photos réalisées et envoyées par les adhérents de l’association.
L’an dernier, les heureux élus avaient été les communes de Moussac, Villard-de-Lans (sur la photo), Aubière et Saint-Paul. Paysages de France indique sur son site internet que deux des quatre installations dénoncées ont disparu depuis.
Fondée en 1992, l’association est indépendante et « agréée dans le cadre national au titre (…) du Code de l’environnement », comme l’indique son site web. Elle se présente comme un interlocuteur régulier des pouvoirs publics.
Le but du concours qu’elle organise est de dénoncer la pollution visuelle et l’inaction des municipalités face à l’enlaidissement d’une partie de leur territoire.
Comme l’indique ‘Géo’, l’association se donne également pour but de valoriser les paysages urbains et ruraux qui constituent, selon elle, une « part essentielle du patrimoine commun de la nation ».
@ Léonard Cotte / Unsplash
Paysages de France rappelle que les élus disposent de plusieurs leviers pour remédier à la situation : instauration ou modification d’un règlement local de publicité, utilisation du pouvoir de police pour appliquer le Code de l’environnement, et refus de l’installation de publicités en tenant compte du paysage.
« Gageons que ces prix 2023 continueront d'ouvrir les yeux de ceux et celles qui semblent se voiler la face au nom du progrès et de la modernité devant des zones commerciales tentaculaires, des rues saturées de panneaux publicitaires ou une bétonisation galopante », se félicite le communiqué de l’association.