Qui va gouverner la France ? Une situation politique toujours aussi floue
Alors que le second tour des élections législatives du 7 juillet dernier n’a pas permis à la France de disposer d’une majorité claire à l’Assemblée nationale, la situation reste toujours aussi floue à la mi-juillet.
Découvrez en images un aperçu des principaux événements politiques de la semaine passée ainsi que les différents scénarios possibles pour la formation du futur gouvernement français.
Dans une lettre adressée aux Français mercredi 10 juillet, le président de la République, Emmanuel Macron, est finalement sorti du silence. Il a rappelé que « personne ne l’a emporté » dans les urnes.
En effet, « aucune force politique n’obtient seule une majorité suffisante et les blocs ou coalitions qui ressortent de ces élections sont tous minoritaires », a ajouté le chef de l’État.
Le choix est donc aujourd’hui à faire entre un gouvernement instable disposant d’une majorité très relative, et une coalition plus large incluant des partis issus de différents blocs politiques.
Emmanuel Macron a demandé « à l’ensemble des forces politiques se reconnaissant dans les institutions républicaines, l’État de droit, le parlementarisme, une orientation européenne et la défense de l’indépendance française, d’engager un dialogue sincère et loyal pour bâtir une majorité solide, nécessairement plurielle, pour le pays ».
L’extrême-droite du Rassemblement national étant exclue par le reste de la classe politique, les discussions se déroulent actuellement entre les forces de gauche, du centre et de droite modérée.
Arrivé premier avec 182 sièges sur 577, le Nouveau Front populaire (NFP), qui regroupe les principaux partis de gauche, revendique le gouvernement et l’application complète de son programme depuis le soir du second tour.
Cependant, les divisions internes au NFP, notamment entre le Parti socialiste (PS) et la France insoumise (LFI), n’ont pas permis de faire émerger un nom qui fasse consensus pour le poste de Premier ministre.
Premier parti de gauche à l’Assemblée nationale (75 députés), LFI a souhaité un Premier ministre issu de ses rangs. Ce parti a proposé plusieurs noms, dont celui de Jean-Luc Mélenchon, un repoussoir pour une grande partie de la classe politique.
Du côté du PS, le premier secrétaire du parti, Olivier Faure, a été évoqué pour Matignon. Le nom de l’ancien président de la République redevenu député, François Hollande, a également circulé.
Aucun accord n’ayant été trouvé entre les partis de gauche, le nom d’Huguette Bello a fini par émerger. Il s’agit de la présidente du conseil régional de la Réunion, en outre-mer, une figure peu connue du grand public en dehors de l’île.
Cependant, l’intéressée a fini par refuser le poste, prenant acte dans un communiqué du fait que sa candidature « ne fait pas l’objet d’un consensus entre toutes les composantes du NFP, et notamment qu’elle n’est pas soutenue par le Parti socialiste », comme l’indique Le Monde.
En effet, certains considèrent « que le parti qui a gagné les élections européennes à gauche, c’est le Parti socialiste. Le parti qui est le plus en dynamique dans ces élections législatives, qui a augmenté son groupe de 110 %, c’est le groupe socialiste », a déclaré Olivier Faure, cité par France Info.
Le patron du PS a donc jugé légitime la revendication d’un Premier ministre issu de son parti en lieu et place d’Huguette Bello. Les tensions entre socialistes et insoumis sont encore montées d’un cran en ce début de semaine.
Une autre hypothèse est celle d’une coalition de centre-droit, formée de l’ancienne majorité présidentielle, des Républicains (LR) et de leurs alliés. Ces partis disposent à eux tous de 231 députés, soit une majorité qui reste relative, mais qui est supérieure au nombre d’élus du NFP.
Les ténors de l’aile droite du camp présidentiel, comme Édouard Philippe ou Gérald Darmanin, ont appelé à la formation d’une telle alliance, se déclarant même favorables à ce que Matignon revienne à une personnalité des Républicains.
Certains dirigeants de LR, comme la candidate à la présidentielle de 2022 et présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, l’ancien patron du groupe parlementaire, Olivier Marleix, et le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, ont accepté la main tendue par l’ancienne majorité.
Cependant, le nouveau président du groupe LR à l’Assemblée nationale, Laurent Wauquiez, qui lorgne sur la présidentielle de 2027, a refusé catégoriquement une telle coalition. Le président du Sénat, Gérard Larcher, ne s’est guère montré plus enthousiaste.
Quoi qu’il en soit, la démission du gouvernement Attal, d’abord refusée à l’issue des élections, va être acceptée par Emmanuel Macron à l’issue du dernier conseil des ministres, ce mardi 16 juillet.
En attendant la nomination d’un nouvel exécutif, le gouvernement Attal ne sera plus de plein exercice. Il sera simplement chargé des affaires courantes, comme l’application de lois et de décrets adoptés précédemment.
Par ailleurs, la nouvelle Assemblée nationale commencera à siéger à partir de jeudi 18 juillet. Les ministres élus ou réélus députés sont en principe tenus de quitter leur poste, car la Constitution interdit à un membre du gouvernement de siéger au Parlement.
Le 18 juillet sera aussi le jour de l’élection du nouveau président de l’Assemblée nationale. Issue de l’ancienne majorité présidentielle, Yaël Braun-Pivet va tenter de conserver son poste. Le centriste Charles de Courson, le plus ancien député (il est élu sans discontinuer depuis 1993), a également annoncé sa candidature.
Qu’il s’agisse de la composition du gouvernement, du programme qu’il appliquera ou de la répartition des postes-clé à l’Assemblée nationale, la semaine qui s’ouvre s’annonce aussi incertaine que la précédente. Restez avec nous pour ne rien manquer de la vie politique française !