Remaniement ministériel envisagé en France : qui va quitter et qui va rejoindre le gouvernement ?
Un peu plus d’un an après la réélection d’Emmanuel Macron, la majorité présidentielle semble plus fragile que jamais. Le gouvernement ne dispose que d’une majorité relative à l’Assemblée nationale et l’épisode de la réforme des retraites a laissé des traces.
Les médias français ont récemment évoqué un possible remaniement qui pourrait intervenir au début de l’été. Le président de la République serait tenté par un rapprochement avec Les Républicains, car le parti de droite est la seule force d’opposition à négocier régulièrement des compromis avec la majorité.
Issue de la gauche et fortement contestée, la Première ministre Élisabeth Borne est sur la sellette à Matignon. Va-t-elle pouvoir conserver son poste au-delà des prochaines semaines ?
Ce n’est pas ce qu’espère la majorité des Français : selon un sondage réalisé par Odoxe et Backbone Consulting, cité par ‘Le Figaro’, 63 % des personnes interrogées souhaitent qu’elle démissionne, contre 35 % favorables à son maintien.
Les noms pressentis pour la remplacer sont des poids lourds anciens ou actuels du gouvernement : Gérald Darmanin (Intérieur, sur la photo), Sébastien Lecornu (Défense) et Julien Denormandie, l’ancien ministre de l’Agriculture.
Outre Élisabeth Borne, plusieurs ministres sont décriés, y compris au sein de la majorité, à cause de polémiques ou pour la faiblesse de leur poids politique et de leur présence médiatique. Lesquels pourraient faire les frais d’un éventuel remaniement ?
Visé par une enquête pour prise illégale d’intérêts et pris dans des polémiques régulières (comme le geste obscène adressé à des députés de l’opposition), Éric Dupond-Moretti n’est pas certain de rester ministre de la Justice.
Appréciée par le chef de l’État, la ministre de l’Économie sociale et solidaire Marlène Schiappa a aussi été impliquée dans plusieurs polémiques récemment, notamment sur la gestion du fonds Marianne. Un épisode qui pourrait lui coûter prochainement son poste.
L’arrivée à l’Éducation nationale de l’universitaire Pap Ndiaye avait été accueillie avec enthousiasme en 2022. Mais malgré ses qualités techniques, le ministre souffre d’un déficit d’image : « On ne l'entend pas, il n'imprime pas. Je trouvais le profil très bon, mais il ne s'est pas révélé. », déplore un député de la majorité, cité par ‘France Info’.
Un autre profil recruté pour ses compétences, mais qui peine à s’imposer dans le monde implacable de la politique : le ministre de la Santé François Braun. Selon une conseillère ministérielle, également citée par ‘France Info’, il ferait partie des « cibles faciles pour des députés en manque de lumière et qui veulent être ministres ».
Nommé au poste prioritaire de la Transition écologique, l'ancien maire d’Angers Christophe Béchu a lui aussi du mal à se faire entendre. De quoi le mettre dans la charrette des ministres bientôt évincés ?
Lui aussi ancien élu local, le ministre du Logement Olivier Klein a déçu depuis sa nomination, au point d’être qualifié de « catastrophe » par un membre de la majorité, toujours cité par ‘France Info’.
D’autres membres du gouvernement risquent de ne pas survivre à un prochain remaniement, comme le ministre du Travail, Olivier Dussopt, ou la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Sylvie Retailleau.
D’autres membres de la majorité, notamment des parlementaires, pourraient tirer leur épingle du jeu d’un remaniement pour entrer au gouvernement. C’est le cas d’Aurore Bergé, figure historique du macronisme et présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale.
Le nom de Guillaume Kasbarian, le président de la commission des Affaires économiques à l’Assemblée, est lui aussi régulièrement cité.
Président d’une autre commission à l’Assemblée nationale, celle des Lois, Sacha Houlié pourrait aussi entrer prochainement au gouvernement.
Ingénieure dans le nucléaire et élue députée seulement en 2022, Maud Bregeon pourrait bientôt faire partie de l’équipe ministérielle, à 32 ans.
C’est aussi le cas de Marie Lebec, une autre figure montante de la majorité au Parlement. Quoi qu’il arrive, les prochaines semaines nous permettront d’en savoir davantage sur la composition du futur gouvernement de la France.