Ron DeSantis, l'actuel gouverneur de la Floride qui pourrait rivaliser avec Trump
Il n'y a pas si longtemps, les sondages faisaient de Donald Trump le favori des Républicains dans la course à la Maison-Blanche de 2024.
Selon un sondage de l'Université du New Hampshire publié en juillet 2023, 39 % des personnes interrogées soutiennent DeSantis, contre 37 % pour Trump. Il semble que Ron DeSantis a gagné du terrain et pourra rivaliser avec Trump lors de sa candidature à la présidence.
Cela a incité de plus en plus de personnes à s'informer sur le gouverneur républicain de Floride, et à découvrir qui est l'homme qui continue de progresser auprès des électeurs conservateurs du pays.
À 43 ans, le temps joue en faveur de Ron DeSantis. Il a confirmé en mai 2023 une candidature à la présidence pour 2024.
"DeSantis a très soigneusement construit une campagne présidentielle pour 2024 afin de vaincre Donald Trump aux primaires...", explique le stratège républicain et auteur Rick Wilson au journal d’information britannique "The Guardian".
Il semble que DeSantis soit en pleine ... collecte de fonds, établit des relations, sort et murmure tranquillement : ‘Il est fou, je ne le suis pas, je suis plus jeune, je suis plus intelligent, je suis plus mince, je suis plus beau. Je peux vous apporter plus que le vieux fou orange’", d’après Wilson.
Il est né en 1978 à Jacksonville, en Floride, dans une famille de classe moyenne. La mère de Ron DeSantis travaillait comme infirmière et son père installait des boîtes d'audimat Nielsen.
DeSantis, scolarisé dans une école catholique, a eu une enfance ordinaire et a bien réussi, tant sur le plan scolaire que sportif. De plus, au début des années 1990, le jeune homme s'est mesuré à des équipes du monde entier lorsque son équipe de baseball s'est qualifiée pour les Little World Series (tournoi de baseball annuel pour les enfants).
Photo de DeSantis vers 1991
Photo : capture d'écran, YouTube, Tampa Bay Times
Ron DeSantis a été le capitaine de l'équipe de baseball de la prestigieuse école lorsqu'il étudiait l'histoire à l'université de Yale.
Photo : Twitter@nextlevelbaseball
Depuis des générations, Harvard a formé des présidents, des procureurs et des juges de la Cour suprême. C'est là que DeSantis a étudié le droit, après avoir enseigné l'histoire dans un lycée de Géorgie. Il a obtenu son diplôme en étant le premier de sa classe.
Ron DeSantis a commencé à se faire un nom au sein de la Federalist Society, un réseau influent d'avocats conservateurs, comme nous le rapporte "Politico" (média politique américain basé à Washington, D.C).
Il s'est distingué par son engagement envers ses principes et ses idéaux, même si dans un premier temps, il n'a pas développé un grand intérêt pour la politique.
Avec ses références impressionnantes, DeSantis aurait probablement pu travailler dans certains des meilleurs cabinets d'avocats du pays. Mais il décide de prendre les armes pour son pays. Et c'est ça, la principale différence entre lui et Donald Trump.
Photo : Twitter@govrondesantis
Ron DeSantis s'est inspiré du personnage de Tom Cruise dans "Des hommes d'honneur" pour entamer sa carrière d'avocat dans la Marine, comme il l'a confié à certains journaux, tels que le “HuffPost”.
Photo : Twitter@govrondesantis
DeSantis a même servi à Guantánamo Bay, un endroit qu’il connaît bien grâce (également) à son film préféré, "Des hommes d'honneur". Quelque temps auparavant, lors de son affectation à Jacksonville, en Floride, il rencontre celle qui est devenue sa femme, une animatrice de télévision locale nommée Casey Black.
Photo : Instagram@flgovrondesantis
DeSantis est ensuite affecté en Irak, où il est chargé de conseiller les soldats sur les règles d'engagement militaire, c'est-à-dire quand ils sont autorisés à tirer, et où est-ce qu'ils ont le droit de se déplacer. Pour son service, il reçoit un honneur généralement réservé aux officiers supérieurs, une "Bronze Star".
En 2010, Ron DeSantis décide de combiner son amour des Pères fondateurs et son dédain pour la philosophie politique de l'ancien président Barack Obama, qu'il a qualifié de gauchiste européen, dans un livre, qu'il commence à écrire alors que son service militaire prend fin.
"Dreams from Our Founding Fathers : First Principles in the Age of Obama" (Les Rêves de nos Pères Fondateurs : les Principes Premiers à l'ère d'Obama) est publié en 2011.
Si à l'époque il n'était pas très connu, les contacts universitaires de DeSantis viennent à sa rescousse, et il gagne avec 38 % des voix lorsqu'il se présente aux élections pour représenter un district fortement républicain près de Jacksonville en 2012.
Pendant cinq ans, Ron DeSantis fait preuve d'une profonde cohérence dans son idéologie, occupant son poste de député durant les présidences d’Obama et de Trump.
DeSantis a montré son attachement au conservatisme fiscal et a voté contre l'aide aux États démocrates du nord-est qui avaient subi les foudres de l'ouragan Sandy.
Pendant le mandat de Trump, Ron DeSantis est devenu un champion de ce dernier, le défendant dans les enquêtes qui cherchaient à démontrer que Trump avait reçu de l'aide du gouvernement russe pour sa campagne. C'est à cette fin que DeSantis a formé le “Freedom Caucus” en 2015, un groupe de législateurs ultraconservateurs.
Peut-être qu'au travers de sa défense véhémente de Trump, Ron DeSantis cherchait à attirer l'attention de Donald Trump et de sa base électorale ?
Ron DeSantis est doué pour trouver des sujets brûlants d'actualité qui finissent par lui valoir des interviews sur Fox News, selon ses anciens employés, qui en ont informé les médias.
Photo : capture d'écran Fox News
Toujours selon "Politico", les collègues de DeSantis à Capitol Hill ont tendance à le décrire comme "distant". Le député DeSantis n’est pas particulièrement populaire à Washington.
Certains disent qu'il ne se préoccupait que de son objectif : devenir gouverneur de la Floride. Et pour cela, il devait avant tout passer à la télévision et gagner le respect de Trump. Les clés de son succès…
DeSantis a rempli son objectif et recueilli un soutien précoce de Trump dans sa course à la gouvernance en 2018, remportant l'élection primaire.
Photo : FoxNews13
En devenant gouverneur de la Floride, Ron DeSantis est passé du statut de personne relativement inconnue à celui de personne bien connue, pour son fervent soutien à Trump : il ne s'est jamais caché de ses opinions politiques et s'est battu avec tout le monde, de Disney aux journalistes en passant par la "gauche éveillée" (the "woke left").
Ron DeSantis n'a pas hésité à assouplir les restrictions pour les entreprises et les écoles, malgré les directives fédérales contraires lors de la pandémie de Covid-19. Il a également passé outre les responsables locaux qui voulaient garder l'obligation du port du masque.
DeSantis a fait adopter divers projets de loi conservateurs avec l'aide de l'assemblée législative de Floride contrôlée par les républicains, dans la plus pure tradition MAGA, qui signifie "Make America Great Again" (soit : "Rendre sa grandeur à l'Amérique").
Parmi les projets de loi adoptés par DeSantis, il y a : la formation d'une "police" électorale chargée d'enquêter sur les fraudes électorales présumées ; l'établissement de nouvelles limites de vote ; l'interdiction de l'avortement à 15 semaines ; et la loi "don't say gay", qui interdit aux enseignants de discuter de l'identité de genre avec des enfants.
DeSantis a mis son veto à la carte du Congrès et a préféré introduire sa propre carte, qui éliminait deux districts à majorité noire et offrait quatre sièges supplémentaires aux républicains, usurpant ainsi le processus de redécoupage de l'assemblée législative de l'État de Floride.
DeSantis est plus jeune, plus compétent, plus efficace et plus impitoyable, et certains craignent donc que DeSantis soit plus dangereux que Trump s'il accède à la présidence.