Sans enfant et très heureux ? Comment ces adultes vivent le fait de n'avoir jamais été parent
Avoir des enfants reste aujourd’hui une norme, car la majorité des adultes en ont, et surtout parce que la nécessité supposée d’en avoir est profondément ancrée dans les mentalités.
Pourtant, le mouvement « childfree » (« sans enfants » en français) a émergé ces dernières années : il désigne les individus qui décident volontairement de ne pas avoir d’enfants.
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Un sondage réalisé par l’institut IFOP pour le magazine Elle a révélé qu’en France, trois femmes sur dix en âge de procréer ne souhaitent pas avoir d’enfants. Une proportion élevée qui révèle une tendance majeure dans la société !
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« En 2021, une étude du Pew Research Center a montré qu’environ 44 % des Américains adultes âgés de 18 à 49 ans qui n’ont pas encore d’enfants déclarent ne pas avoir l’intention d’en faire », indique Courrier international. Une proportion comparable en Grande-Bretagne, selon une étude de l’institut YouGov, citée par le même média.
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Une étude de l’université du Michigan, citée par le média Madmoizelle, a révélé, sur la base d’un échantillon représentatif de la population adulte, que 27 % des Américains s’identifient comme « childfree ».
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Psychologue et co-auteur de l’étude, Zachary Neal a indiqué que son équipe n’avait « pas trouvé de différences au niveau de la satisfaction dans la vie » entre les personnes avec enfants, les personnes « childfree » et les personnes « childless » (sans enfants de manière involontaire).
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Mais comment les individus « childfree » vivent-ils le fait de rester sans enfants ? Et comment se confrontent-ils au regard (parfois négatif) que la société porte sur leur choix ?
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Slate a recueilli de nombreux témoignages d’adultes sans enfants. Certains font part d’un véritable bien-être psychologique, comme Charlotte, 48 ans, qui déclare garder une « légèreté que les parents n'ont pas ».
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Pour Aurore, 47 ans, la difficulté est de ne pas être perçue comme une adulte à part entière : « Je suis toujours considérée comme un peu immature, une éternelle adolescente qui n'aurait pas le sens des responsabilités, alors que je suis tout le contraire », confie-t-elle.
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La relation avec les parents est également déterminante, selon Marinette, 49 ans, « quand on ne devient pas parent à son tour et qu'on peut rester cantonné à une place d'enfant ».
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Cette femme estime par ailleurs que d’autres adultes devenus parents attribuent son choix à une forme d’égoïsme adolescent. Une impression confirmée par Gabriel, 46 ans, qui déclare avoir été « adulescent avant même que le mot soit à la mode ».
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Pour Jean-Noël, 45 ans, le plus frappant est l’impression de décalage avec les personnes du même âge : « J'ai l'impression qu'ils pourraient être mes parents. C'est assez drôle et perturbant comme sentiment », confie-t-il.
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Alors que le choix de ne pas avoir d’enfants peut être motivé par des raisons politiques, comme le féminisme ou l’écologie, certaines personnes « childfree » trouvent que les autres deviennent plus conservateurs une fois devenus parents.
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« Je trouve qu'elles deviennent plus conformistes, plus conservatrices, presque réac', comme si en endossant des responsabilités nouvelles, elles enfilaient un costume de daron », décrit Camille, toujours pour Slate.
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De son côté, Aurore met en avant la différence de vécu entre parents et non-parents : « J'ai grandi, je vieillis, j'avance, je me construis au fil des années comme tout le monde. Je ne suis évidemment pas la même que quand j'avais 20 ans. Des expériences autres que la maternité m'ont fait évoluer. Expériences que je n'aurais peut-être pas eues en devenant mère ».
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Plusieurs femmes sans enfants témoignent aussi d’une forme d’exclusion subtile par rapport aux adultes qui ont des enfants, ayant l’impression de ne « pas faire partie du club ».
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« Passé un certain âge, ne pas avoir d'enfant isole beaucoup », d’après Charlotte, 45 ans : « Les gens se rencontrent autour de leurs gosses. Alors quand tu n'en as pas, tu ne rencontres personne et, de toute façon, tu ne partages ni leur emploi du temps ni leurs loisirs. »
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Quoi qu’il en soit, ne pas avoir d’enfants soi-même n’empêche pas d’avoir des liens proches avec d’autres, comme le décrit Virginie : « J'adore être tata de mes nièces, passer du temps avec elles, participer à leur éducation et les rendre ensuite à leurs parents. »
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D’autres investissent affectivement dans leurs animaux de compagnie, comme Adeline, qui pense avoir « un peu transféré la maternité » sur son chat, ou Arnaud, qui fait un lien entre le fait de s’entourer de chats et de ne pas avoir d’enfants.
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La mode du « pet parenting » (se considérer comme le parent de son animal domestique) s’installe d’ailleurs en France, comme en témoigne le succès du livre « Pourquoi j'ai choisi d'avoir un chien (et pas un enfant) » d’Hélène Gâteau, paru l’an dernier chez Albin Michel.
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Le sentiment de liberté est en tout cas régulièrement évoqué par les adultes qui ont renoncé volontairement à la parentalité. Citées par Slate, Gloria et Émilie évoquent respectivement « l'impression d'avoir une liberté immense par rapport aux gens qui ont des enfants » et « l'espace pour faire des choses en grand » offert par le temps disponible.
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