Santé, éducation, natalité, mortalité : quel a été l’impact à moyen terme de la pandémie et des confinements ?
La pandémie de Covid-19 est derrière nous, et avec elle les confinements destinés à contrer la propagation du virus. Mais quel a été l’impact à moyen terme de ces politiques sur la démographie, la santé et l’éducation ? Notre analyse en images.
Dès juillet 2021, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait prévenu que la pandémie aurait un impact « à long terme », notamment en ce qui concerne la santé mentale des populations.
« De l'anxiété liée à la transmission du virus, à l'impact psychologique des confinements et de l'auto-isolement, aux conséquences liées au chômage, aux difficultés financières et à l'exclusion sociale, tout le monde est affecté d'une manière ou d'une autre. », avait indiqué l’organisation dans un communiqué.
La pandémie a tué plusieurs millions de personnes dans le monde. L’OMS a estimé entre 13,3 et 16,9 millions le nombre de décès liés directement ou indirectement au virus en 2020 et 2021.
Dans les pays de l’Union européenne, le taux de mortalité avait augmenté de 19 % en décembre 2022 par rapport à la moyenne sur la période 2016-2019. Mais pas toujours directement à cause du Covid.
En effet, chez certains individus, la pandémie a exacerbé les maladies sous-jacentes, notamment cardio-vasculaires ou respiratoires.
Comme l’analyse ‘Euronews’, la pandémie a « perturbé les systèmes de soins de santé, rendant plus difficile l'accès aux soins médicaux pour d'autres pathologies. Cela peut avoir entraîné une augmentation du nombre de décès dus à des causes non liées au Covid, telles que les maladies cardiaques ou le cancer. »
Malgré le reflux du Covid-19, une surmortalité élevée a été constatée fin 2022 dans certains pays – avec un chiffre incroyable de 37,3 % en Allemagne, selon Eurostat. Une conséquence indirecte des restrictions liées à la pandémie.
Selon Dmitry Kobak, un chercheur à l’université de Tübingen, cité par ‘Euronews’, « il est possible que la population soit aujourd'hui moins immunisée contre la grippe qu'avant la mise en place du programme Covid-19, car très peu de personnes ont contracté la grippe au cours des deux dernières années en raison de la distanciation sociale et du port de masques. »
Facteurs de hausse de la mortalité, la pandémie et les restrictions adoptées par les États ont aussi entraîné une baisse de la natalité. Une étude citée par la ‘BBC’ a fait état d’une chute de 14,1 % de la natalité en Europe en janvier 2021, soit environ neuf mois après le début des confinements.
Dans le détail, la France et l’Espagne se situaient autour de cette moyenne de 14 %, tandis que des pays comme la Roumanie et la Lituanie ont vu le nombre de grossesses diminuer respectivement de 23 % et 28 %.
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Comme l’indique cette étude, « les mesures de distanciation sociale, les craintes liées au virus et les crises sociale et économique provoquées peuvent être des facteurs indirects ayant orienté la décision des couples vers un report de grossesse. »
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« Plus le confinement était long, moins il y avait de grossesses au cours de cette période, même dans les États n'ayant pas été gravement touchés par la pandémie. », a indiqué Léo Pomar, sage-femme échographiste au centre hospitalier universitaire de Lausanne, cité par ‘Slate’.
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Depuis, les naissances ont retrouvé leur rythme normal, sans compenser pour autant la chute enregistrée durant la pandémie. « Cela pourrait avoir des conséquences démographiques sur le long terme, notamment en Europe occidentale où la population est vieillissante. », toujours selon Léo Pomar.
Selon une enquête de la DREES, un institut français de statistiques, la pandémie a entraîné une hausse des troubles dépressifs majeurs, qui touchaient 5 % de la population française fin 2020, contre 4 % en 2019. Les femmes, les jeunes et les personnes seules sont les plus concernés.
Toujours d’après cette enquête, 12,1 % de la population âgée de 15 ans ou plus en France déclarait prendre « des médicaments en lien avec des problèmes d'anxiété, de sommeil ou de dépression » en novembre 2020, contre 10 % en mai de la même année.
D'après une autre enquête réalisée en lien avec Santé Publique France, 30 % des 4 000 personnes interrogées déclaraient avoir augmenté leur consommation de t a b a c durant le premier confinement. Une hausse de 14 % pour la consommation d’alcool.
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Autre impact à moyen terme de la pandémie et des restrictions : les conséquences éducatives des fermetures d’écoles. Qu’en est-il réellement ?
Selon Jaime Saavedra, le responsable éducation à la Banque mondiale, cité par ‘Ouest France’, la « perte de connaissances » subie par les élèves aura des « effets dévastateurs sur la productivité, les revenus, et le bien-être de cette génération d’enfants et de jeunes, leurs familles et les économies du monde entier ».
Les inégalités éducatives auraient par ailleurs été renforcées, car le confinement aurait entraîné des ruptures d’apprentissage plus fortes chez les enfants issus de milieux défavorisés ou en difficulté scolaire.
Même si la pandémie est terminée, ses dégâts à moyen terme n’ont pas fini de se faire sentir. Pour l’avenir, les conséquences de nouveaux événements de ce type pourront être adoucies en misant sur la prévention éducative et sanitaire.