Selon un rapport, seuls 13 pays pouvaient se féliciter d'une bonne qualité de l'air en 2022
Selon un nouveau rapport, seuls 13 des pays et territoires du monde ont bénéficié d'une qualité de l'air "saine" l'année dernière, alors que la pollution atmosphérique a atteint des niveaux alarmants en 2022.
Le rapport d'IQAir, une société qui surveille la qualité de l'air dans le monde entier, a révélé que la pollution atmosphérique annuelle moyenne dans environ 90 % des pays analysés dépassait les lignes directrices de l'Organisation mondiale de la santé.
Seuls l'Australie, l'Estonie, la Finlande, la Grenade (une île des Antilles), l'Islande et la Nouvelle-Zélande, ainsi que sept territoires du Pacifique et des Caraïbes, dont Guam et Porto Rico, ont respecté les lignes directrices de l'OMS, qui prévoient un niveau moyen de pollution de l'air inférieur ou égal à 5 microgrammes par mètre cube.
L'étude s'est penchée tout notamment sur les particules fines, ou PM2.5, qui sont les plus petits polluants au monde, mais aussi les plus dangereux.
Lorsqu'elles sont inhalées, les PM2.5 s'installent profondément dans les tissus pulmonaires, allant jusqu'à pénétrer dans la circulation sanguine.
Les PM2.5 proviennent de sources telles que les combustibles fossiles, les tempêtes de poussière et les incendies de forêt. Elles ont été associées à un certain nombre de problèmes de santé, notamment l'asthme, les maladies cardiaques et autres pathologies respiratoires.
Des millions de personnes meurent chaque année de problèmes de santé liés à la pollution atmosphérique.
En 2016, environ 4,2 millions de décès prématurés ont été associés aux particules fines, selon l'OMS.
L'OMS a resserré ses lignes directrices annuelles en matière de pollution atmosphérique en septembre 2021, ramenant la quantité acceptable de particules fines de 10 à 5 microgrammes par mètre cube.
L'OMS a constaté que près de 3,3 millions de décès liés à la pollution ont été évités.
En 2022, le Tchad était le pays où la qualité de l'air était la plus mauvaise au monde. Il recensait 18 fois plus que le seuil de sécurité de cinq microgrammes, selon les lignes directrices de l'OMS.
Après le Tchad, viennent ensuite l'Irak, le Pakistan, le Bahreïn, le Bangladesh, le Burkina Faso, le Koweït, l'Inde, l'Égypte et le Tadjikistan. Ces dix états sont tous des pays en voie de développement.
Le rapport souligne également le manque de stations de surveillance dans les pays en développement d'Afrique, d'Amérique du Sud et du Moyen-Orient, ce qui entraîne un manque de données sur la qualité de l'air dans ces régions.
Glory Dolphin Hammes, la directrice générale de la société IQAir, a déclaré à la chaîne CNN que chaque nouvel état ajouté à la liste, qui ne disposait pas de données sur la qualité de l'air, comme ce fut le cas pour le Tchad en 2021, se retrouvait en tête de la liste des pays les plus pollués au monde.
Selon Hammes, l'Afrique est probablement le continent le plus pollué de la planète, mais il n'y a pas assez de données pour le prouver.
Aux États-Unis, le rapport indique que la pollution s'est nettement améliorée en 2022 par rapport à 2021, en raison d'une saison des feux de forêt relativement clémente, mais de nombreuses villes ne respectent toujours pas les lignes directrices de l'OMS en matière de qualité de l'air.
Columbus, dans l'Ohio ! Ses niveaux de pollution étaient 2,6 fois supérieurs au seuil de sécurité fixé par l'Organisation mondiale de la santé.
On peut citer Atlanta, Chicago, Indianapolis, Dallas, Baltimore, L.A., Sacramento, Houston et Détroit.
Le rapport constate que les récents incendies de forêt ont aggravé la qualité de l'air aux États-Unis au cours de la dernière décennie.
"Les incendies de forêt sont en grande partie liés au réchauffement climatique et créent des conditions dangereuses", a déclaré la directrice générale de IQAir à la chaîne CNN.
Les pays qui prennent des mesures spécifiques pour abandonner les industries polluantes au profit de l'énergie solaire et/ou éolienne, ont plus de chance d'améliorer la qualité de l'air.