Souffrez-vous du syndrome de l'imposteur ?
Avez-vous parfois ce sentiment insidieux que la situation va basculer à un moment donné et que quelqu'un va découvrir que vous n'êtes pas la personne la mieux placée pour faire le travail ? Ou vous sentez-vous anxieux et inquiet à l'idée de rater votre prochaine mission ou présentation importante ?
Vous n'êtes pas le seul à ressentir cela. Il pourrait d'ailleurs s'agir des signes du syndrome de l'imposteur.
Selon Psychology Today, le syndrome de l'imposteur est défini de la sorte : "ce sont des personnes qui croient qu'elles ne méritent pas leurs réalisations et la haute estime dans laquelle elles sont, en fait, généralement tenues".
Psychology Today souligne également que ces personnes sont souvent brillantes et bien éduquées. Pourtant, elles ne parviennent pas à se débarrasser du sentiment "qu'elles ne sont pas aussi compétentes ou intelligentes que les autres pourraient le penser - et qu'assez tôt, les gens découvriront la vérité à leur sujet".
Selon un article publié dans la revue ERIC, le syndrome de l'imposteur a été identifié par les psychologues Pauline Rose Clance et Suzanne Imes en 1978.
À l'origine, le duo pensait que l'anxiété était l'apanage des femmes. Ils ne voulaient pas utiliser le mot "syndrome" et l'ont appelé "phénomène de l'imposteur".
Dans l'article d'ERIC sur le syndrome de l'imposteur, Pauline Rose Clance s'est associée à Gail Matthews, professeur de psychologie à l'Université dominicaine de Californie, pour mener une enquête sur le "phénomène de l'imposteur" dans les années 1980.
Clance et Matthews ont découvert que le syndrome de l'imposteur n'était pas l'apanage des femmes. En outre, environ 70 % des personnes interrogées ont ressenti les symptômes du syndrome de l'imposteur, soit lorsqu'elles étaient encore jeunes étudiant(e)s, soit à un moment ou à un autre de leur carrière.
Un article sur le syndrome de l'imposteur publié dans le magazine Forbes souligne que le passage au travail à distance provoqué par la pandémie a entraîné le syndrome de l'imposteur chez de nombreux employés.
Selon Forbes, le passage au travail à distance s'est traduit par un "manque de feedback de la part de leur supérieur ou de la visibilité nécessaire pour valider leurs performances", ce qui a déclenché le syndrome de l'imposteur chez de nombreuses personnes.
L'article de Forbes identifie également neuf signes indiquant que vous pourriez souffrir du syndrome de l'imposteur.
Le premier est que vous travaillez trop. Il s'agit d'une conséquence naturelle du syndrome, car la personne a l'impression qu'elle doit travailler davantage pour se prouver qu'elle est à la hauteur.
Le signe suivant est que vous avez tendance à accorder peu d'importance à vos compétences, aptitudes et connaissances. Peu importe le nombre de qualifications que vous avez, vous n'avez jamais l'impression d'être assez bon ou assez qualifié.
Forbes souligne également que les personnes souffrant du syndrome de l'imposteur ont tendance à être perçues par les autres comme des perfectionnistes. Elles vérifient deux fois et trois fois leur travail parce qu'elles veulent être parfaites. Les erreurs, même les plus banales, ont tendance à donner aux personnes atteintes du syndrome un sentiment d'incompétence.
Si vous souffrez du syndrome de l'imposteur, vous serez constamment à la recherche de commentaires et de validation de la part des autres. La validation externe peut être le seul moyen pour vous de vous sentir à la hauteur.
En outre, les personnes atteintes du syndrome se comparent constamment à leurs collègues et amis et se sentent déçues lorsque les autres "font mieux" qu'elles, car elles veulent toujours être les meilleures.
Ce besoin d'être le meilleur va de pair avec un manque de confiance en soi. Les personnes souffrant du syndrome de l'imposteur ont souvent peur de dire ce qu'elles pensent, car elles craignent que les autres ne les trouvent ridicules.
Forbes ajoute également que ces personnes ont tendance à être moins performantes lorsqu'elles sont sous pression ou dans des circonstances extrêmes.
En outre, les personnes atteintes du syndrome de l'imposteur ont tendance à voir le monde en noir et blanc. Elles considèrent leur travail ou leurs performances soit comme brillants, soit comme des échecs, sans rien entre les deux.
Enfin, une personne souffrant du syndrome de l'imposteur sera très probablement une personne qui cherche à plaire à l'extrême, prête à faire ce que les autres veulent afin d'obtenir le soulagement d'une validation externe.
Heureusement, comme le rapporte Psychology Today, le syndrome de l'imposteur n'est pas une chose avec laquelle on doit vivre éternellement. Les personnes souffrant de ce syndrome devraient essayer de parler de leurs sentiments à un bon ami ou à un membre de leur famille. En outre, il est important de se rappeler tout ce que l'on a accompli et toutes les réussites que l'on a connues.
Toutefois, si vous continuez à lutter contre le syndrome de l'imposteur, il peut être bénéfique de suivre une thérapie. Une thérapie par la parole avec un psychologue ou un coach peut vous aider à changer vos schémas de pensée. Comme toujours, nous vous rappelons que nous ne sommes pas médecins. Si vous êtes aux prises avec des pensées dépressives ou des difficultés mentales, n'hésitez pas à demander de l'aide médicale.