Tensions avec la Russie : quelles sont les interventions militaires françaises à l’étranger depuis 1945 ?
Va-t-on vers une escalade du conflit entre la Russie et les pays occidentaux ? Le président français, Emmanuel Macron, a déclaré qu’il n’excluait plus l’envoi de troupes au sol afin d’aider l’Ukraine face à l’envahisseur.
Quoi qu’il décide en accord avec ses alliés, le chef de l’État peut en tout cas s’appuyer sur l’expérience de l’armée française, forte d’un riche passé d’interventions militaires depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Une rétrospective en images.
Vaincue en 1940 et occupée par l’Allemagne nazie, la France a malgré tout combattu les forces de l’Axe du côté des Alliés, à la fois à travers la Résistance intérieure et l’Armée française libre, sous le commandement du général De Gaulle.
Immédiatement après la guerre, la puissance coloniale française est défiée en Asie du Sud-Est. La défaite militaire cuisante de Diên Biên Phu conduit à l’indépendance du Vietnam, du Laos et du Cambodge en 1954.
En 1956, la France intervient aux côtés du Royaume-Uni et d’Israël afin de reprendre le contrôle du canal de Suez, nationalisé par le leader égyptien Nasser. Les pressions soviétiques puis américaines mettent cependant un terme à l’opération.
Dès la fin de la Guerre d’Indochine, en 1954, c’est au tour des Algériens de lutter pour leur indépendance. La France lance une opération de répression par la force militaire, considérée alors comme une mesure d’ordre intérieur.
Pendant huit ans, le conflit franco-algérien secoue aussi bien les territoires colonisés que la métropole. Revenu au pouvoir avec une promesse de retour à l’ordre, Charles De Gaulle accorde l’indépendance à l’Algérie en signant les accords d’Évian en mars 1962.
Si les anciennes colonies d’Afrique subsaharienne accèdent à l’indépendance dans les années 1960, la France reste le gendarme de l’Afrique de l’Ouest dans les décennies suivantes. Son armée intervient régulièrement dans des États comme le Tchad ou la Côte d’Ivoire afin de stabiliser des gouvernements menacés par des putschs ou des rébellions.
Au début des années 1990, l’ex-Yougoslavie est déchirée par la guerre entre ses différents peuples. En 1995, la France prend la tête d’une coalition contre la Serbie formée dans le cadre de l’ONU et de l’OTAN, qui permet de libérer la Bosnie et de mettre un terme au conflit.
Quatre ans plus tard, en 1999, l’armée française participe également à l’opération de l’OTAN au Kosovo, un territoire dont la population albanaise est menacée par le pouvoir serbe de Slobodan Milošević.
Paris a participé à la coalition internationale déployée en Afghanistan à la suite des attentats du 11 septembre 2001 afin de renverser le régime des Talibans. Les forces armées françaises sont restées dans le pays jusqu’en 2014.
Mais, en 2003, le président français, Jacques Chirac, a pris la tête avec l’Allemagne du front du refus à l’invasion de l’Irak par les États-Unis. De nombreux autres États occidentaux ont pourtant participé à cette opération très contestée.
Dans les années 2000, la France a mené l’opération « Licorne » en Côte d’Ivoire, un pays touché par une guerre civile. La présence militaire française, effective jusqu’en 2011, a permis de stabiliser la démocratie ivoirienne.
Toujours en 2011, la France présidée par Nicolas Sarkozy décide d’intervenir en Libye contre l’armée du colonel Kadhafi, qui menace sa propre population dans le contexte du printemps arabe. Une décision justifiée à l’époque par l’urgence de la situation, mais qui est restée controversée par ses conséquences dans une grande partie de l’Afrique.
Pour contrer l’avancée des forces islamistes au Mali, le président François Hollande lance l’opération « Serval » (devenue ensuite « Barkhane ») en 2013. Les troupes françaises se sont retirées une dizaine d’années plus tard.
Face à l’ampleur du terrorisme dans la région, l’armée française a renforcé sa présence au Sahel, qui a subi une série de coups d’États ces dernières années. Elle est notamment intervenue en Centrafrique.
Confrontée à une série d’attentats sur son sol revendiqués par l’État islamique en 2015, la France a participé à la coalition internationale contre ce groupe terroriste au Moyen-Orient, en effectuant en particulier des frappes aériennes.
Longtemps concentrée sur la stabilisation de l’Afrique de l’Ouest et la lutte contre les forces islamistes, la France fait désormais face, comme toute l’Europe, à une nouvelle menace à l’est. Les prochains mois nous diront jusqu’où Paris est prêt à aller pour soutenir l’Ukraine !