Tentative de coup d'État en Corée du Sud : point sur la situation à Séoul en ce moment
La Corée du Sud est souvent perçue de l'extérieur comme une démocratie moderne et libérale et comme l'une des puissances culturelles et économiques de l'Asie, de sorte que personne ne s'attendait à ce qu'elle entre dans une crise politique du jour au lendemain.
Tout a commencé le 2 décembre, lorsque le président sud-coréen Yoon Suk-Yeol est apparu à la télévision nationale pour une annonce imprévue, déclarant la loi martiale pour « écraser les forces anti-étatiques qui ont fait des ravages », comme le cite la BBC.
Le président a notamment accusé le Parti démocrate, principale faction de l'opposition dans le pays, d'être des sympathisants de la Corée du Nord et d'œuvrer à l'affaiblissement de son gouvernement.
Le président sud-coréen a également appelé à un régime militaire, avec des soldats et des policiers déployés dans le bâtiment de l'Assemblée nationale.
Cependant, quelques heures plus tard, il est apparu que ce qui avait été décrit comme une tentative de coup d'État de la part de Yoon Suk-Yeol avait échoué, ce qui a contraint le président à revenir sur sa décision.
C'est la première fois que la loi martiale est décrétée par le gouvernement de Séoul depuis le début des années 1980, ce qui rappelle certains des chapitres les plus sombres de l'histoire de la Corée du Sud.
Al Jazeera écrit que des milliers de citoyens sud-coréens sont alors descendus dans la rue pour protester, immédiatement après la décision du président. En effet, le souvenir de l'époque où la junte militaire dirigeait le pays est toujours bien présent.
Toutefois, malgré la forte présence militaire autour de l'assemblée législative sud-coréenne, aucune violence n'a éclaté entre les militaires et les manifestants.
Au même moment, les législateurs sud-coréens ont réussi à franchir les barricades et à voter contre la loi martiale.
Au total, 190 législateurs sud-coréens (sur 300) ont voté à l'unanimité contre le décret proposé par le président Yoon Suk-Yeol.
La condamnation législative de la loi martiale a été votée non seulement par des membres du parti démocratique, la principale force d'opposition du pays, mais aussi par des représentants du Parti du pouvoir du peuple, le parti du président en fonction.
À la suite de ces événements, CNN rapporte que le ministre sud-coréen de la Défense, Kim Yong-hyun (centre-droit), a présenté sa démission après des appels à la destitution pour avoir recommandé l'application de la loi martiale.
Selon CNN, six partis politiques sud-coréens de l'opposition ont déposé un projet d'amendement pour la destitution de Yoon Suk-Yeol, qui sera soumis au vote dans le courant de la semaine.