Le test de la semaine de quatre jours au Royaume-Uni est un succès : voici ce qu'il faut en retenir !

Une expérience menée au Royaume-Uni pendant six mois
2 900 salariés concernés
Des entreprises issues de différents secteurs
La mise en œuvre
Une réduction de temps de travail, mais pas du salaire
Les résultats de l'étude
Une meilleure santé mentale et physique
Moins de fatigue
Un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle
Une productivité égale ou meilleure
Un nouveau rythme de travail
Une augmentation du chiffre d'affaire
Moins de démissions
En résumé...
La prolongation de l'expérience
Un chef d'entreprise témoigne
Des économies pour les familles
Une solution pour lutter contre l'inflation ?
Une réduction de l'empreinte carbone
Certaines entreprises ont rencontré des problèmes
Et dans les autres pays ?
L'exemple de l'Islande
L'Espagne emboite le pas
En Belgique, une réduction de la semaine de travail... mais pas du nombre d'heures
Cumuler les heures pour en libérer plus tard
Des exemples concrets d'entreprises qui ont testé
Canon s'y est mis
Le mauvais exemple de Telefonica
Que nous réserve l'avenir ?
Une expérience menée au Royaume-Uni pendant six mois

Pendant six mois, une soixantaine d'entreprises britannique a instauré la semaine de travail de quatre jours pour ses salariés, dans le cadre d'une initiative baptisée "4 Day Week Global". Les conclusions de cette expérience, initiée par des chercheurs universitaires, ont été présentées aux parlementaires britanniques. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ces résultats sont assez impressionnants !

2 900 salariés concernés

Cette expérience a été menée de juin à décembre 2022, dans 61 entreprises volontaires. Au total, ce sont 2 900 salariés qui ont réduit leur temps de travail de 20%, en passant à 32 heures hebdomadaires pendant cette expérience.

Des entreprises issues de différents secteurs

Finance, marketing, restauration, ingénierie, organismes sans but lucratif... Plusieurs secteurs ont été représentés lors de cette expérimentation.

La mise en œuvre

Chaque entreprise a eu la liberté d'adapter la réduction du temps de travail comme elle le souhaitait. Certaines ont choisi de donner un jour de repos en plus à leurs salariés (le vendredi ou le lundi), d'autres ont préféré lisser la réduction de temps de travail sur l'année.  Pour cette deuxième alternative, le rapport donne l'exemple suivant : "Un restaurant dont l'activité est très saisonnière a choisi de piloter une semaine annualisée de quatre jours, avec des heures d'ouverture plus longues en été, compensées par des horaires d'ouverture plus courts en hiver."

Photos : Unsplash - Martin Adams

Une réduction de temps de travail, mais pas du salaire

Cette réduction de temps de travail n'a pas entrainé une baisse des salaires. Pendant cette expérience, les employés ont gardé leur salaire d'origine, dans son intégralité.

Photo : Unsplash - Charles Forerunner

Les résultats de l'étude

Après six mois d'expérimentation, les chercheurs de l'université de Cambridge, de l'université d'Oxford et du Boston College, qui sont derrière cette initiative, ont présenté leurs résultats dans un rapport de 69 pages. Concrètement, quel impact la réduction du temps de travail a-t-elle eue sur l'entreprise, et sur les employés ?

Photo : Unsplash - Shridhar Gupta

Une meilleure santé mentale et physique

Les résultats sont globalement très positifs pour les employés :  71 % des salariés se sont dits moins épuisés mentalement par leur travail, 39 % moins stressés et 48 % plus satisfaits de leur travail qu'avant l'essai. Leur anxiété a diminué, tandis que leur santé physique et mentale s'est améliorée. L'étude suggère d'ailleurs que "la semaine de quatre jours peut réduire les coûts liés aux soins de santé."

Photo : Unsplash - Jason Goodman

 

Moins de fatigue

La fatigue et les problèmes de sommeil des employés ont considérablement diminué pendant cette expérience. 46 % des employés ont signalé une réduction de la fatigue, et 40 % une réduction des troubles du sommeil.

Photo : Unsplash - K. Mitch Hodge

Un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle

L'étude démontre également que cette expérience a eu un impact positif sur la vie privée des employés. 60 % des salariés ont en effet déclaré qu'il était devenu plus facile pour eux de concilier travail et responsabilités familiales lors de cet essai.

Une productivité égale ou meilleure

Qu'en est-il de l'impact de cette expérience sur les entreprises ? Les chercheurs ont constaté qu'au bout de quatre mois d'études, 49 % des travailleurs affirmaient avoir amélioré leurs performances, tandis que 46 % confirmaient les avoir maintenues. En somme, 95 % des sondés ont confirmé une amélioration ou une stabilité de leurs performances, en travaillant 20 % de temps en moins.

Photo : Unsplash - Avi Richards

Un nouveau rythme de travail

Conséquence logique de la mise en place de la semaine de quatre jours, le rythme de travail a augmenté, comme l'indiquent 62 % des salariés interrogés. Mais leur charge de travail s'est maintenue, au détriment des temps morts qu'ils s'accordaient dans leurs journées.

Photo : Unsplash - Glenn Carstens-Peters

Une augmentation du chiffre d'affaire

Au cours de cet essai, 23 entreprises ont observé une augmentation de leur chiffre d'affaires, de 1,4 % en moyenne, tandis que 24 autres entreprises ont vu leur chiffre d'affaires augmenter de 34 % en moyenne, par rapport à la même période de l'année précédente.

Moins de démissions

L'étude souligne également que "dans les entreprises qui ont établi la semaine de quatre jours, la probabilité qu'un employé démissionne a considérablement diminué." En moyenne, cette diminution serait de l'ordre de 57 % par rapport à l'année précédente. Le nombre de congés maladie connait aussi une baisse significative de 65 % sur cette même période.

En résumé...

Plus de temps de repos, la possibilité de mieux concilier vie personnelle et vie pro, une plus grande efficacité au travail, un meilleur chiffre d'affaires et une baisse des congés maladie : voici les résultats les plus significatifs de cette expérience. Cependant, cela va encore plus loin.

Photo : Unsplash - Alex Robert

La prolongation de l'expérience

L'un des résultats les plus remarquables est que, deux mois après la fin cette expérience, 92 % des entreprises ont décidé de maintenir la semaine de travail de 4 jours.

Photo : Unsplash - Berkeley Communications

Un chef d'entreprise témoigne

"Quand vous voyez combien ce jour libéré vous a permis d’être détendu et reposé, et prêt à tout donner les quatre autres jours, vous vous dites que recommencer à travailler le vendredi serait une mauvaise idée. Ce serait stupide, en fait", a déclaré un dirigeant d'entreprise ayant participé à l'expérience.

Des économies pour les familles

Sur le plan économique, comme le rapporte la BBC dans un article, une famille avec deux enfants économiserait en moyenne 3 700 euros par an (308 euros par mois) avec cette journée de travail.

Photo : Unsplash - Emmanuel Ikwuegbu

Une solution pour lutter contre l'inflation ?

Cette économie, alors que l'inflation frappe les poches des familles dans de nombreux pays, pourrait être l'une des solutions les plus efficaces pour améliorer la situation financière des citoyens.

Photo : Unsplash - Mediensturmer

Une réduction de l'empreinte carbone

D'autre part, "4 Day Week Global" souligne que la journée de travail de 4 jours réduirait l'empreinte carbone du Royaume-Uni de 127 millions de tonnes par an, ce qui équivaut à retirer 27 millions de véhicules de la circulation.

Photo : Unsplash - Francesco Zivoli

Certaines entreprises ont rencontré des problèmes

Mais il n'y a pas que des bonnes nouvelles. Certaines entreprises, les moins modernes au sein du projet, ont avoué leurs difficultés à s'adapter à la nouvelle journée de travail. Des systèmes peu flexibles et obsolètes, ainsi que des postes nécessitant une couverture 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, ont rendu difficile la mise en œuvre de la semaine de 4 jours.

Photo : Unsplash - Museums Victoria

Et dans les autres pays ?

Malgré les cas exceptionnels, les résultats sont positifs pour les entreprises et les travailleurs et pourraient être le début d'un changement du système de travail actuel à court/moyen terme. D'ailleurs, le projet "4 Day Week Global" a également été mis en œuvre en Irlande, aux États-Unis, au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Israël.

Photo : Unsplash - Sean Pollock

L'exemple de l'Islande

D'autres pays ont déjà adopté de telles mesures. En Islande a mené une expérience similaire entre 2015 et 2019. Les résultats ont été si concluants que le dispositif a été généralisé. Aujourd'hui, 90 % de la population active islandaise bénéficie d'une réduction de temps de travail ou d'aménagements spécifiques.

Photo : Unsplash - Roman Bozhko

L'Espagne emboite le pas

En 2022, l'Espagne s'est lancée dans l'expérience de la semaine de travail de quatre jours. Pendant trois ans, les salariés de 200 petites et moyennes entreprises volontaires travailleront 32 heures par semaine, payées quarante heures.

En Belgique, une réduction de la semaine de travail... mais pas du nombre d'heures

Le parlement belge a adopté en septembre 2022 une réforme de travail prévoyant bien le passage de 5 à 4 jours de travail par semaine. Mais la réforme est critiquée par les syndicats car le nombre d'heures travaillées par semaine (entre 38 et 40 heures hebdomadaires) resterait le même.

Photo : Unsplash - Sol

Cumuler les heures pour en libérer plus tard

En effet, la Belgique offre la possibilité de travailler encore plus d'heures pendant une semaine pour compenser et cumuler des jours la semaine suivante, à condition de travailler en moyenne 40 heures par semaine. C'est le contraire de ce que propose "4 Day Week Global".

Photo : Unsplash - Timon Studler

Des exemples concrets d'entreprises qui ont testé

Du côté des entreprises, des sociétés telles que Dell aux Pays-Bas offrent la possibilité de réduire le temps de travail de 40 à 32 heures par semaine, avec une réduction proportionnelle du salaire de 20 %, comme le rapporte "The Register".

Photo : Unsplash - Dell

Canon s'y est mis

Canon, quant à elle, est l'une des entreprises qui a mis en œuvre la réduction du temps de travail sans toucher aux salaires des employés.

Photo : Unsplash - James Sutton

Le mauvais exemple de Telefonica

En Espagne, le géant des télécommunications Telefonica a proposé la semaine de quatre jours à ses salariés volontaires lors de l'été 2022, mais l'initiative n'en a pas convaincu un grand nombre. En effet, les employés qui choisissaient de travailler 32 heures par semaine perdaient environ 16 % de leur salaire. Un sacré manque à gagner !

Que nous réserve l'avenir ?

À l'heure actuelle, il semble difficile de savoir quelle direction prendront les conditions de travail actuelles des travailleurs du monde entier. Aujourd'hui, des initiatives telles que le "4 Day Week Global". paraissent augurer d'un changement qui pourrait intervenir plus tôt que prévu.

Photo : Unsplash - Noah Silliman

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