Un monde de moins en moins démocratique ? Ces statistiques le prouvent !

Le déclin actuel de la démocratie
Un niveau moyen en baisse
Cinq critères d’évaluation
Une classification en quatre catégories
Les démocraties défaillantes
Les régimes non démocratiques
Moins de pays démocratiques
Le trio de tête
Plus de régimes autoritaires
Les pays les moins démocratiques
Des données confirmées par d’autres classements
Une tendance à l’autoritarisme
Moins d’individus dans des pays libres
Une population plus nombreuse dans les États autoritaires
L’érosion des droits dans certains pays
Un virage autoritaire plus fréquent
Et qui concerne plus d’individus
Une image globale de stagnation et de régression
Les démocraties occidentales en danger
Un soutien faible de l’opinion
Les exemples passés
Une tendance réversible
Le déclin actuel de la démocratie

La démocratie est-elle en danger dans le monde ? Plusieurs études soulignent en tout cas une érosion à l’échelle globale des standards démocratiques. Le point en images.

Un niveau moyen en baisse

Selon l’indice annuel publié par The Economist Intelligence Unit (EIU), repris par Les Échos, la moyenne mondiale de démocratie était de 5,23 sur 10 en 2023, contre 5,29 l’année précédente. Le niveau le plus faible depuis la première publication de cet indicateur en 2006 !

Cinq critères d’évaluation

Les 167 États évalués le sont à partir de cinq critères : processus électoraux et pluralisme, fonctionnement du gouvernement, participation politique, culture politique et libertés civiles.

Une classification en quatre catégories

À partir de ces critères, l’EIU classe les pays en quatre catégories. La première est la « démocratie complète », à savoir les pays où « les libertés politiques et civiles fondamentales sont respectées » et où la démocratie est soutenue « par une culture politique propice à l'épanouissement des citoyens ».

Les démocraties défaillantes

La deuxième catégorie est celle de la « démocratie défaillante » : il s’agit d’États où des élections libres et équitables sont organisées et les libertés respectées, mais où certains défauts existent, comme des « atteintes à la liberté des médias ».

Les régimes non démocratiques

Enfin, les pays non démocratiques se divisent entre les « régimes hybrides », qui combinent des éléments démocratiques et autoritaires, et les « régimes autoritaires » au sens strict. Où en est-on à l’heure actuelle ?

Moins de pays démocratiques

Selon la classification de l’EIU, seuls 24 États du monde restent des démocraties complètes, alors que le nombre de démocraties défaillantes est passé de 48 à 50 entre 2022 et 2023.

Le trio de tête

La Norvège (9,81 sur 10), la Nouvelle-Zélande (9,61) et l’Islande (9,45) sont les trois nations les plus démocratiques au monde, d’après cette étude. Seuls le Paraguay et la Papouasie-Nouvelle-Guinée ont intégré le club des démocraties complètes en 2023.

Plus de régimes autoritaires

Par ailleurs, 34 pays sont à l’heure actuelle des régimes hybrides et 59 autres des régimes strictement autoritaires. Une tendance inquiétante !

Les pays les moins démocratiques

La Corée du Nord (1,08 sur 10), la Birmanie (0,85) et l’Afghanistan (0,26) se situent tout en bas du classement. Ayant tous deux subi un coup d’État en 2023, le Niger et le Gabon connaissent les plus fortes chutes, avec près de 30 places en moins chacun.

Des données confirmées par d’autres classements

Selon la classification de Regimes of The World (RoW), reprise par Our World in data, qui utilise une division équivalente en quatre catégories, 32 États étaient des « démocraties libérales » en 2023, contre 43 en 2008.

Une tendance à l’autoritarisme

Par ailleurs, 59 pays sont des « démocraties électorales » imparfaites, contre 48 en 2008. 54 autres sont des « autocraties électorales », tandis que le nombre d’« autocraties fermées » est passé de 23 à 34 entre 2008 et 2023.

Moins d’individus dans des pays libres

Par conséquent, moins d’individus bénéficient des droits démocratiques. Selon l’EIU, 7,8 % de la population mondiale vivait dans une démocratie complète en 2023, contre 8,9 % en 2015. Une évolution induite par le passage des États-Unis en « démocratie défaillante » en 2016.

Une population plus nombreuse dans les États autoritaires

Selon RoW, 1,05 milliard d’individus résident dans des « démocraties libérales », soit moins que dans les « démocraties électorales » (1,30 milliard), et encore moins que dans les « autocraties électorales » (3,5 milliards) et les « autocraties fermées » (2,18 milliards).

L’érosion des droits dans certains pays

Selon les données de la même étude, le nombre de personnes vivant dans une démocratie s’est effondré en quelques années : il est passé de 3,9 à 2,3 milliards entre 2016 et 2023, notamment sous l’effet de l’évolution politique de l’Inde, mais aussi de la Turquie et du Venezuela.

Un virage autoritaire plus fréquent

Cet indice note aussi une évolution plus fréquente des régimes politiques vers l’autocratie (42 États concernés en 2023) que vers la démocratie (18 États).

Et qui concerne plus d’individus

Par conséquent, moins de 400 millions d’individus vivent dans un pays en voie de démocratisation, contre plus de 2,8 milliards qui résident dans un pays touché par un virage autoritaire.

Une image globale de stagnation et de régression

Par ailleurs, l’EIU note que seuls 32 pays ont amélioré leur score (souvent de manière limitée) en 2023, alors que 68 ont vu leur niveau baisser et 67 autres n’ont pas connu de changement, « ce qui donne une image globale de stagnation et de régression ».

Les démocraties occidentales en danger

Concernant les démocraties occidentales, le rapport souligne qu’elles « luttent pour gérer les conflits politiques et sociaux à l'intérieur de leurs frontières, ce qui laisse à penser que le modèle démocratique développé au cours des huit décennies qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale ne fonctionne plus ».

Un soutien faible de l’opinion

« Le fait de disposer d'institutions démocratiques formelles, d'un État de droit et de normes de gouvernance élevées ne suffit pas à maintenir le soutien du public. En outre, les institutions démocratiques et les partis politiques sont devenus peu réactifs et peu représentatifs, même dans les démocraties les plus performantes », ajoute l’EIU.

Les exemples passés

Un motif d’espoir néanmoins : l’analyse citée par Our World in data rappelle que, dans les années 1930, et de nouveau dans les années 1960 et 1970, le monde avait déjà connu des périodes de durcissement politique avant de se redémocratiser.

Une tendance réversible

Qualifiant les basculements autoritaires de « temporaires », l’article rappelle que les peuples ont déjà lutté avec succès pour leurs droits et conclut de manière optimiste : « Nous l'avons déjà fait et nous pouvons le refaire. »

Chaque jour, nous vous proposons de nouveaux contenus captivants, cliquez sur "Suivre" pour ne rien manquer !

Et aussi