Un soulèvement en Biélorussie est-il imminent ? Si besoin, la Russie aiderait Loukachenko à défendre son pays
Vladimir Poutine soutiendra Alexandre Loukachenko en cas de soulèvement populaire armé contre le dirigeant, selon le secrétaire de presse du Kremlin, Dmitri Peskov.
''La Biélorussie est notre voisin. Il s'agit d'un allié et d'un État fraternel'', a expliqué Dmitri Peskov aux journalistes de 'RIA Novosti'.
''Naturellement, la Fédération de Russie a l'obligation d'assurer la sécurité de la Biélorussie, ce que nous ferons face à une menace aussi évidente'', a poursuivi Dmitri Peskov.
Les déclarations de Dmitri Peskov visaient très probablement à apaiser les craintes d'un soulèvement populaire armé en Biélorussie, après qu'un général de haut rang a évoqué cette possibilité en Pologne.
Lors d'un entretien avec 'Polsat News', l'ancien commandant des forces terrestres polonaises a déclaré que son pays se préparait à un soulèvement biélorusse, d'après les propos du journal 'The New Voice of Ukraine'.
Le général Waldemar Skrzypczak a ajouté que si la contre-offensive de l'Ukraine réussissait, les soldats biélorusses de l'armée ukrainienne finiraient par utiliser leurs compétences pour libérer leur pays.
''Nous nous préparons à un soulèvement en Biélorussie parce qu'il est imminent'', a expliqué le général Skrzypczak à 'Polsat News'.
Le général Skrzypczak a laissé entendre que la Pologne devait être prête à soutenir toute unité militaire menant des opérations contre Alexandre Loukachenko, sans donner toutefois beaucoup de détails à ce sujet.
''La préparation d'un soulèvement en Biélorussie est cruciale. Nous avons des raisons d'aider les opposants, tout comme nous l'avons fait avec les Ukrainiens'', a affirmé l'ancien commandant des forces terrestres polonaises.
Selon le journal 'Ukrainska Pravda', le général Skrzypczak pense que le peuple biélorusse soutiendra les volontaires qui se battent en Ukraine s'ils reviennent défier Alexandre Loukachenko.
Le général Skrzypczak a expliqué que le président biélorusse n'avait plus la capacité militaire d'empêcher un soulèvement et que Vladimir Poutine ne l'aiderait pas beaucoup en raison de ses propres problèmes.
Dans ses propos, le secrétaire de presse du Kremlin, Dmitri Peskov, a qualifié la Pologne d'État ''hostile'' et a poursuivi en affirmant que le pays était "englouti dans une hystérie russophobe".
Si les déclarations des deux dirigeants peuvent sembler n'être qu'un nouveau coup géopolitique, ils révèlent tout de même la situation très dangereuse dans laquelle le monde se trouve aujourd'hui après plus d'un an de guerre.
Le 25 mai 2023, Vladimir Poutine a mis en œuvre son plan de déploiement d'armes nucléaires en Biélorussie, annoncé en mars par le président, selon un rapport de l'agence Reuters.
Bien que les armes nucléaires transférées en Biélorussie ne soient que de nature tactique et n'aient pas la même puissance de destruction que des dispositifs plus traditionnels, elles n'en demeurent pas moins inquiétantes.
''Nous devons tout faire pour empêcher le projet de Vladimir Poutine de déployer des armes nucléaires en Biélorussie, car cela garantirait le contrôle de la Russie sur le pays pour les années à venir'', a déclaré Svetlana Tikhanovskaïa Sviatlana, chef de l'opposition biélorusse en exil auprès de l'Associated Press.
''Cela compromettra davantage la sécurité de l'Ukraine et de toute l'Europe'', a ajouté Svetlana Tikhanovskaïa. On ne sait pas encore ce qui va se passer. Mais on ne peut jamais exclure la possibilité que ces armes soient utilisées contre les forces biélorusses pro-démocratiques.