Une étude révèle que les personnes solitaires ont une vision unique du monde !
De nouvelles recherches menées aux États-Unis ont révélé que l'absence de liens sociaux peut avoir des effets significatifs sur le cerveau humain.
La solitude est un véritable fléau qui touche notre société. Des recherches antérieures publiées dans la revue médicale 'The Lancet' en 2018, avant que la Covid ne frappe, indiquaient qu'au moins une personne sur douze était touchée par la solitude dans les pays industrialisés.
La solitude ne dépend ni du genre, du revenu, de l'origine ethnique ou du niveau d'éducation, mais peut toucher n'importe qui. Elle peut augmenter la mortalité prématurée ou avoir de graves conséquences sur la santé mentale, selon l'étude.
S'attaquer à ce fléau constitue un véritable défi pour les dirigeants politiques et il leur faut comprendre comment les personnes seules perçoivent leur monde.
C'est pourquoi un groupe de chercheurs de l'université de Californie du Sud a entrepris de découvrir ce qui se passe dans le cerveau des personnes solitaires, en examinant plus particulièrement les raisons pour lesquelles certaines d'entre elles déclarent ne pas se sentir comprises par les autres.
"Qu'est-ce qui contribue à l'émergence de tels sentiments chez les personnes seules ?" s'interrogent les auteurs de l'étude, une question à laquelle les experts trouveront une réponse très intéressante.
Dans le cadre de l'étude, 66 étudiants ont passé des scanners cérébraux fonctionnels non invasifs, et les résultats ont révélé que les personnes solitaires traitent le monde qui les entoure de manière idiosyncrasique. En d'autres termes, ces individus interprètent leurs expériences de vie d'une manière qui leur est propre, et qui diffère de celles de leurs camarades.
"Nos résultats suggèrent que ces personnes perçoivent le monde de manière idiosyncrasique", écrivent les auteurs de l'étude, dirigés par la psychologue Elisa Baek, "ce qui pourrait contribuer au sentiment de ne pas être compris et qui accompagne souvent la solitude".
"En d'autres termes, nous avons constaté que les réponses neuronales des personnes sociables étaient très similaires entre elles. En revanche, les sujets dits "solitaires" étaient remarquablement différents les uns des autres", a déclaré Elisa Baek.
Des étudiants ont été invités à remplir un questionnaire détaillant ce qu'ils pensaient de leur vie sociale au sein de la communauté résidentielle de leur université. Les données recueillies ont permis de déterminer le niveau de déconnexion sociale des participants.
Cela a permis à Elisa Baek et son équipe de séparer les participants à l'étude en deux groupes différents, dont l'un a été classé par les chercheurs comme solitaire.
Selon un communiqué de presse concernant l'étude, une imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) a été administrée pendant que les participants à l'étude regardaient une série de clips vidéo, ce qui a permis à Elisa Baek et son équipe de comparer les résultats entre les deux groupes.
Les personnes plus solitaires présentaient "des schémas de traitement cérébral idiosyncrasiques plus dissemblables" par rapport à leurs pairs dits "sociables". Cela suggère qu'ils perçoivent le monde d'une manière qui leur est propre, d'après le communiqué de presse des experts.
Cette découverte est importante, car elle pourrait expliquer pourquoi les personnes solitaires ont l'impression que leur entourage ne les comprend pas.
"Il a été surprenant de constater que les personnes seules étaient encore moins semblables les unes aux autres", a déclaré Elisa Baek dans le communiqué de presse relatif à ses recherches, et ce n'est pas la seule découverte intéressante...
Les chercheurs ont également observé que les personnes qui présentaient des niveaux élevés de solitude étaient également plus susceptibles de présenter davantage de réponses cérébrales idiosyncrasiques, quel que soit le nombre d'amis qu'elles avaient.
Cette découverte pourrait signifier que le fait de voir le monde différemment de ses pairs pourrait être un facteur de risque de développement de la solitude, même pour les personnes qui ont des relations sociales régulières. Le communiqué de presse indique que la scientifique Elisa Baek souhaite explorer davantage ce lien à l'avenir.