Une série inquiétante de violences contre les candidats aux élections législatives en France
Le ministre de l’Intérieur français, Gérald Darmanin, a annoncé avoir recensé 51 cas de violences physiques ou verbales contre des candidats aux élections législatives en un mois de campagne électorale.
Sur le plateau de BFM TV, le ministre a évoqué des agressions « parfois extrêmement graves qui emmènent les gens à l'hôpital ». Une trentaine d’interpellations de « profils extrêmement variés » ont déjà eu lieu, a-t-il précisé.
Sans donner de profil-type d’agresseur, les autorités ont indiqué que les violences pouvaient être spontanées ou provenir de militants, notamment d’extrême-gauche et d’extrême-droite.
Les violences ont touché « tous les côtés » du spectre politique, selon Gérald Darmanin. « Il y a eu des candidats RN qui ont été violemment agressés, des candidats de gauche qui ont été violemment agressés, une ministre, Prisca Thevenot, violemment agressée donc je pense malheureusement que c’est très partagé », a-t-il regretté.
La fin de campagne a été marquée par l’attaque contre la porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot. Une vingtaine de personnes ont porté des coups de poings, de pieds et se sont même servis d’une trottinette, blessant la suppléante de la ministre et un autre militant.
« Je suis dans un état de choc total. J'ai vu dans ces personnes qui nous agressaient une déferlante de haine. Et une brutalité féroce. J’ai la mâchoire droite cassée. Je serai opéré demain sous anesthésie générale », a raconté à BFM TV Ousmane Madiba Guirassy, le militant blessé.
L’adjoint au maire de La Tronche, en Isère, âgé de 77 ans et soutien de l’ancien ministre de la Santé, Olivier Véran, a aussi été agressé. Il a reçu un coup de poing dans l’œil de la part d’un individu qui lui a dérobé ses affiches avant de s’enfuir.
Candidate dissidente de la France insoumise à Paris, Danielle Simonnet, a raconté au Point que ses colleurs d’affiches ont été « roués de coups » par des individus plus nombreux, et que l’un d’entre eux a été « aspergé par un pistolet au poivre ». Les agresseurs sont toujours en fuite.
Mais ces actes ne se limitent pas à la violence physique. Le député LFI de Paris réélu, Aymeric Caron, a remarqué des insultes écrites sur les bâtiments de sa circonscription pendant la campagne. Sa permanence a été régulièrement dégradée et des stickers insultants ont aussi été collés, détaille Le Point.
En Loire-Atlantique, des militants de gauche ont déclaré avoir subi une agression homophobe lors d’un porte-à-porte. L’auteur des faits les aurait poursuivis, « avant de pousser une femme dans le dos et d'asséner un coup à un autre homme », précise l’hebdomadaire.
Alors que de tels actes sont condamnés par l’ensemble des responsables politiques, le Premier ministre, Gabriel Attal, a appelé à l’apaisement. « Il y a un climat de grande violence vis-à-vis de la politique et vis-à-vis de ce qu’elle représente », a conclu Gérald Darmanin. Inquiétant pour l’avenir de la démocratie en France !