Une troisième guerre mondiale est-elle imminente ? C'est ce que prévoit l'armée allemande dès 2025
La deuxième guerre mondiale s'est achevée en 1945 et, depuis lors, le monde n'a pas connu d'autre conflit mondial de cette ampleur. Cependant, les choses pourraient changer plus rapidement que nous ne voulons le croire.
En janvier de cette année, le tabloïd allemand Bild a divulgué un rapport confidentiel de l'armée allemande révélant que la Russie pourrait se préparer à une guerre directe contre les États membres de l'OTAN.
Le document divulgué révèle plusieurs scénarios spéculatifs, mais le plus inquiétant de ces plans hypothétiques s'intitule "Alliance Defense 2025".
Une traduction anglaise du New York Post en explique les détails : l'armée russe commencerait par une grande offensive au printemps 2024, se sentant confiante en raison de la diminution de l'aide financière occidentale à l'Ukraine.
De fait, très vite, la Russie pourrait mobiliser jusqu'à 200 000 nouveaux soldats en Ukraine.
Le scénario hypothétique prévoit que Moscou ne se concentrera pas uniquement sur l'Ukraine. Le document suppose que d'ici juillet 2024, la Russie ciblera l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie avec de "graves cyberattaques".
Dans le même temps, la Russie chercherait à attiser les tensions entre ses citoyens et la population locale des pays baltes afin de préparer le terrain pour l'étape suivante.
Sous le couvert d'exercices militaires, provisoirement appelés "Zapad 2024", le document suppose que la Russie pourrait réunir environ 50 000 soldats dans l'ouest du pays et en Biélorussie.
Plus important encore, Moscou mobiliserait des troupes à Kaliningrad, une enclave russe de la mer Baltique située entre la Pologne et la Lituanie, toutes deux membres de l'OTAN.
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Le document suppose qu'à partir de ce moment, le Kremlin pourrait utiliser l'excuse d'une attaque imminente de l'OTAN pour envoyer des troupes en Pologne et en Lituanie.
Le résultat final serait la prise de contrôle de la trouée de Suwałki, une bande de territoire entre la Pologne et la Lituanie qui relierait la Biélorussie (et son allié, la Russie) à Kaliningrad.
Le journal britannique The Independent souligne que, selon le rapport qui a fait l'objet d'une fuite, le Kremlin essaierait de profiter de la période de transition après l'élection présidentielle américaine de 2024 pour avoir une marge de manœuvre dans la région de la Baltique.
À l'issue d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU en janvier 2025, Poutine pourrait accuser à tort les pays occidentaux de comploter en vue de le renverser.
Sous ce prétexte, Poutine pourrait rallier des troupes en Biélorussie, puis se diriger vers la Baltique d'ici mars 2025.
Dans ce contexte, 30 000 soldats allemands seraient alors déployés pour contrer les quelque 70 000 soldats russes en Biélorussie.
L'OTAN, préoccupée par la possibilité de futures incursions russes, s'engagerait alors directement dans une confrontation entre les troupes occidentales et les militaires russes.
Bien entendu, il est important de rappeler que ce scénario n'est qu'hypothétique et qu'il n'est qu'une des nombreuses pistes spéculatives que les forces armées allemandes et l'OTAN en général sont en train d'étudier, pour mieux se préparer à n'importe quelle éventualité.
Selon le New York Post, le journal Bild a contacté des sources du ministère allemand de la Défense et a obtenu la réponse suivante : "envisager différents scénarios, même s'ils sont extrêmement improbables, fait partie des activités militaires quotidiennes, en particulier dans le cadre de l'entraînement".
L'Allemagne n'est pas la seule nation concernée en Europe. Le ministre suédois de la Défense civile, Carl-Oskar Bohlin, a prévenu qu'"il pourrait y avoir une guerre en Suède" et que son intention n'était pas d'effrayer la population mais de la préparer à toute éventualité.
Par ailleurs, selon des propos rapportés par l'agence de presse russe TASS, un représentant du ministère russe des Affaires étrangères a déclaré ironiquement que les documents divulgués par Bild étaient aussi importants et pertinents que "l'horoscope de l'année dernière".
"Je ne commenterai pas ce rapport de Bild", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, en soulignant que "ces derniers temps, ce journal s'est régulièrement abaissé à publier diverses fausses nouvelles".