Une vague populiste d'extrême droite déferle sur l'Europe
Le "Parti pour la liberté" (PVV) de Geert Wilders, qui est hostile à l'Union européenne, aux musulmans et à l'immigration, a obtenu 37 sièges lors du scrutin de la semaine dernière, soit plus du double de son total de 2021.
"Nous résisterons aux idées folles des bureaucrates de Bruxelles, à l'invasion des migrants, à la propagande sexiste, et nous résisterons aux illusions sur la guerre et l'adhésion non préparée de l'Ukraine à l'UE", a déclaré Viktor Orbán à son parti, selon l'agence Reuters.
Giorgia Meloni, dont le parti a des racines néofascistes, dirige le gouvernement italien le plus à droite depuis la Seconde Guerre mondiale, selon Reuters.
En août, Giorgia Meloni a demandé aux municipalités de n'enregistrer que les parents biologiques sur les certificats de naissance, laissant les parents de même s e x e dans l'incertitude juridique, ont rapporté plusieurs médias.
Photo : une pancarte indique "Expliquez à mon fils que je ne suis pas sa mère".
En Grèce, trois partis d'extrême droite ont remporté 12 % des sièges lors des élections de juin. L'un d'entre eux, Spartans, est soutenu par l'ancien chef de file d'"Aube dorée", Ilias Kasidiaris, a rapporté Al Jazeera. Kasidiaris est actuellement en prison et le parti néonazi "Aube dorée" est désormais considéré comme une organisation criminelle.
En France, la situation n'est pas loin d'être la même. En effet, selon un récent sondage réalisé par le groupe Elabe pour la chaîne BFM TV, la candidate d'extrême droite Marine Le Pen obtiendrait une victoire de 55 % sur le président Macron s'ils s'affrontaient aujourd'hui.
Alors que Marine Le Pen se prépare à se présenter pour la quatrième fois à l'élection présidentielle de 2027, profitant du conflit au Moyen-Orient, son parti anti-immigration promet de protéger les Juifs français de ce qu'elle définit comme "le plus grand danger" : l'islamisme.
Plusieurs analystes soulignent également que la Grande-Bretagne est sous l'influence du populisme et de l'extrême droite depuis un certain temps, comme en témoignent les slogans nationalistes extrêmes lors de la campagne du Brexit, la "guerre envers les femmes" menée par les conservateurs et le projet illégal de Rishi Sunak d'envoyer des immigrants au Rwanda.
De même, au Portugal, Chega, le troisième plus grand parti du pays, nie fermement être d'extrême droite, malgré ses propos racistes et anti-migrants. Il préfère être considéré comme populiste, selon Euronews.
La vidéo montre également les jeunes membres du parti participant à des processions aux flambeaux et se tenant sous le balcon de Vienne où Adolf Hitler a prononcé son discours emblématique lorsqu'il est rentré triomphal dans son pays après l'annexion de l'Autriche par les nazis en 1938.
Selon le sondage de Politico, le parti d'extrême droite Vlaams Belang, qui souhaite faire de la Flandre un État indépendant et dissident, est désormais la plus grande force politique du pays.
Aujourd'hui, les tensions entre la Flandre néerlandophone, au nord, et la Wallonie francophone, au sud du pays, menacent de provoquer une crise bien plus grave.
"Nous pensons que la Belgique est le fruit d'un mariage forcé", a déclaré Tom Van Grieken (photo de droite), le président du parti, à Politico. "Si l'un des membres veut divorcer, nous en discuterons entre adultes. S'ils ne veulent pas s'asseoir à la table avec nous, nous le ferons unilatéralement."
Après la réélection du socialiste Pedro Sanchez au poste de premier ministre espagnol, environ 4 000 personnes se sont rassemblées devant le siège du parti socialiste espagnol à Madrid pour protester, selon les médias locaux.
Les manifestations, soutenues par le parti d'extrême droite Vox, se sont soldées par de violents affrontements avec la police, des poubelles brûlées et sept arrestations, selon les autorités gouvernementales.
L'un des manifestants a brandi un drapeau nazi et un chœur d'autres personnes a chanté "Cara al Sol", l'hymne du parti fasciste espagnol phalangiste, qui est devenu l'hymne national de l'Espagne sous la dictature de Francisco Franco, selon des images diffusées par les médias espagnols.
Au même moment, à Dublin, une foule d'environ 500 personnes s'est déchaînée dans le centre-ville après que trois enfants ont été hospitalisés à la suite d'une attaque au couteau, suite à des informations non confirmées sur les médias sociaux selon lesquelles les attaques ont été menées par un "immigrant en situation irrégulière", ont rapporté les médias locaux.
Des travailleurs sociaux ont déclaré à l'AFP que l'émeute qui a duré des heures, au cours de laquelle des pillards ont brûlé des véhicules, brisé des vitrines et attaqué la police dans "la pire violence que Dublin ait connue depuis des décennies", n'était pas une surprise, compte tenu d'une montée de la désinformation et du sentiment anti-immigrés diffusés sur les médias sociaux.
On en a eu un exemple en mai, lorsque des manifestants anti-immigrés ont mis le feu à un camp de tentes à Dublin où vivaient des réfugiés sans-abri, selon le Irish Times.
Le Premier ministre irlandais Leo Varadkar a déclaré que les émeutiers "faisaient honte à l'Irlande" et que la violence "ne correspondait pas à ce que nous sommes". Cependant, en juin, il a déclaré que l'Irlande traversait une crise des réfugiés "jamais connue auparavant", selon l'AFP.
Le "trait le plus évident" que partagent les gouvernements d'extrême droite européens est "une puissante hostilité à l'égard de l'immigration, en particulier des musulmans, et une volonté d'envisager des mesures qui étaient auparavant considérées comme impraticables, intolérables ou illégales", écrit Gideon Rachman, chef du service des affaires étrangères du Financial Times.