Ursula von der Leyen reconduite pour cinq ans à la tête de la Commission européenne
Présidente sortante de la Commission européenne et membre du Parti populaire européen (PPE, droite modérée), Ursula von der Leyen a vu sa reconduction à la tête de l’exécutif continental être validée par le Parlement européen ce jeudi 18 juillet.
« Adepte d'une communication millimétrée, l'ancienne ministre de la Défense d'Angela Merkel a su s'imposer pendant un premier mandat secoué par des turbulences, du Covid à la guerre en Ukraine, et incarner la politique de l'UE », indique L’Express.
La femme politique allemande a obtenu 401 voix en sa faveur (soit plus que lors de sa première nomination, en 2019), pour une majorité fixée à 361 membres. 284 eurodéputés ont voté contre elle, pour 15 abstentions et 7 votes nuls.
Les députés européens ont voté à bulletin secret. Il est donc impossible de savoir dans le détail lesquels ont soutenu von der Leyen, mais celle-ci a pu compter sur un grand nombre de partisans.
En principe, la présidente de la Commission européenne bénéficie du soutien d’une large coalition allant du PPE (188 sièges) aux sociaux-démocrates du groupe S&D (136), en passant par les centristes de Renew Europe (76). Un grand nombre des 53 eurodéputés écologistes a également voté pour elle.
Le nombre total de sièges de ces quatre formations est largement supérieur aux 401 voix reçues par Ursula von der Leyen. En effet, certains membres du PPE, comme les Républicains français et la délégation slovène, ont refusé de voter une nouvelle fois pour elle.
Comme l’écrit Jean Quatremer, le correspondant de Libération à Bruxelles, la présidente sortante a indiqué aux socialistes que, si elle n’était pas reconduite, son remplaçant serait encore plus à droite qu’elle.
« Autrement dit, elle était la candidate la plus centriste possible dans un contexte politique marqué par un glissement vers l’extrême droite de la vie politique européenne », ajoute Jean Quatremer.
Dans le discours qu’elle a tenu avant le vote, la présidente reconduite de la Commission a donné des gages à l’ensemble des forces qui la soutiennent en annonçant un programme présenté comme équilibré.
Elle s’est ainsi engagée « à renforcer Frontex (l’agence chargée de la surveillance des frontières extérieures), à tripler à 30 000 le nombre de gardes-frontières et de garde-côtes européens et à appliquer strictement le paquet Asile et immigration récemment adopté », indique Libération.
Contrairement au souhait de son propre parti, elle n’a pas évoqué de pause dans la mise en œuvre du Pacte vert, annonçant par ailleurs un objectif contraignant de baisse de 90 % des émissions de CO2 d’ici à 2040 et un plan de protection des ressources en eau.
Tenant compte des revendications récentes des acteurs économiques, l’Allemande a concédé que l’application du Pacte serait « pragmatique », notamment vis-à-vis des agriculteurs, et annoncé que les carburants synthétiques non polluants pourraient toujours être utilisés dans le secteur automobile après 2035, date théorique de la fin de la vente des voitures thermiques.
L’ouverture de la nouvelle mandature est marquée par le renouvellement des autres postes-clé de l’Union européenne. Avec un casting très féminin cette année !
Première ministre démissionnaire de l’Estonie, un État balte aux premières loges face à la menace russe, Kaja Kallas doit succéder à l’Espagnol Josep Borrell à la tête de la diplomatie européenne. Sa nomination devrait être validée par un vote du Parlement européen à l’automne.
Présidente du Parlement européen depuis 2022, la Maltaise Roberta Metsola a été reconduite dans ses fonctions pour deux ans et demi. Soutien actif de l’Ukraine mais controversée pour ses positions anti-avortement, elle est la troisième femme à diriger l’institution de Strasbourg.
L’ancien Premier ministre portugais, Antonio Costa, a été élu fin juin président du Conseil européen, où siègent les chefs d’États et de gouvernement des pays membres. Il succédera au Belge Charles Michel dans cette instance qui définit les priorités politiques de l’UE.
Enfin, la Française Christine Lagarde continuera de diriger la Banque centrale européenne et d’assurer la pérennité de l’euro. Débuté en 2019, son mandat de huit ans court jusqu’en 2027, malgré les critiques dont elle a fait l’objet dans le milieu des banquiers centraux.