Vers des hausses d’impôts en France en 2024 ?
Dette publique supérieure à 3 000 milliards d’euros, déficit élevé et remontée des taux d’intérêt sur fond de ralentissement économique… autant d’indicateurs d’une dégradation des finances publiques en France.
« Nous avons tous des efforts à faire, une responsabilité vis-à-vis de nos comptes publics. J’appelle tout le monde au sérieux budgétaire », a récemment déclaré le ministre délégué à l’Industrie, Roland Lescure (photo), sur ‘Europe 1’.
De quoi provoquer des hausses d’impôts dès l’année prochaine ? Officiellement, l’exécutif souhaite stabiliser, voire réduire la pression fiscale. Mais la réponse n’est peut-être pas aussi simple. Explication en images.
Présente à l’université d’été du Medef, le syndicat des patrons français, la Première ministre Élisabeth Borne a assuré qu’il n’était « pas question » de taxer davantage les entreprises.
Cependant, le gouvernement a étalé sur plusieurs années la baisse des impôts de production qui devait intervenir dès 2024. La suppression de ces impositions qui pénalisent les entreprises, notamment industrielles, est une revendication ancienne du Medef.
De quoi provoquer une mini-crise entre l’exécutif et le patronat. Cité par ‘France 24’, le président du Medef, Patrick Martin, a insisté sur la nécessité d’une « suppression immédiate » de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE).
Du côté des particuliers, les impositions sur le revenu ne doivent en principe pas augmenter. Ce qui ne signifie pas que la charge fiscale des ménages va rester inchangée.
En effet, la taxe foncière acquittée par les propriétaires de biens immobiliers augmente. L’inflation étant élevée, la hausse mécanique est de 7,1% cette année, contre 3,4% en 2022.
Selon l’Union nationale des propriétaires immobiliers (Unpi), citée par ‘France Info’, il s’agit de la hausse la plus élevée de cette imposition depuis 1986.
À l’augmentation mécanique s’ajoute la hausse du taux voté par certaines mairies. Selon l’Association des maires de France, 19% des communes de plus de 40 000 habitants ont décidé de relever la taxe foncière cette année.
Et les augmentations sont bien plus élevées dans certaines collectivités, avec, par exemple, une hausse de 25% à Grenoble ou de 16% à Limoges.
Mais la palme revient à Paris : le taux de la taxe foncière a été augmenté de 52% par la Ville, à un an des Jeux Olympiques organisés dans la capitale.
Par ailleurs, la fin du bouclier tarifaire sur l’énergie mis en place l’an dernier devrait permettre à l’État de récupérer 14 milliards d’euros.
Afin d’accroître les recettes fiscales, le gouvernement envisage aussi de créer une nouvelle taxe sur les sociétés d’autoroutes. Un sujet inflammable sur fond de hausse des prix et de polémique sur la privatisation du réseau autoroutier.
Un relèvement de la taxe existante sur les billets d’avion est également envisagé par l’exécutif : de quoi concilier augmentation des recettes et action en faveur de l’environnement.
Si l’année 2024 devrait être celle d’une relative stabilité fiscale, les propriétaires de biens immobiliers devront s’acquitter d’un montant plus élevé de taxe foncière. Les détails des impôts pour l’année prochaine seront connus après le vote du budget à l’automne.