Voici combien va coûter le déminage de l'Ukraine
En avril 2023, le Premier ministre ukrainien Denys Chmyhal a cité des chiffres de la Banque mondiale évaluant à 397 milliards de dollars le coût de la reconstruction de l'Ukraine (déminage compris), avant d'en appeler à l'aide de la communauté internationale.
"Nous appelons nos partenaires à coopérer activement. L'aide des pays du G7 est particulièrement précieuse concernant les régions ukrainiennes minées. En effet, les opérations de déminage vont permettre aux territoires libérés de revenir à une situation normale.", a déclaré Chmyhal.
"Cela nous permettra également de reconstruire ces régions, notamment avec des projets d'infrastructures essentielles et de transports.", a ajouté le Premier ministre ukrainien.
En plus de 14 mois d'une guerre brutale menée sur le sol ukrainien, la Russie a fait de ce pays le plus vaste champ de mines au monde, selon le chef de son gouvernement.
Dans une interview exclusive avec le média sud-coréen 'Yonhap', Chmyhal a évoqué les futurs partenariats économiques de son pays avec la Corée du Sud et la possibilité de recevoir de l'aide au déminage de la part de son allié asiatique.
"Nous sommes intéressés par la construction d'un site de production de voitures électriques en Ukraine, et nous aimerions développer ce projet en partenariat avec la Corée du Sud", a déclaré Chmyhal.
"Les Ukrainiens souhaitent acheter des voitures électriques de qualité et nous nous efforçons de répondre à la hausse de la demande.", a poursuivi le Premier ministre.
Mais Chmyhal a également rappelé que l'Ukraine avait besoin de l'aide sud-coréenne pour déminer son territoire une fois la guerre terminée.
"J'ai également hâte de recevoir l'aide de la Corée du Sud qui dispose d'une riche expérience, de compétences et d'équipements dans le domaine du déminage.", a déclaré Chmyhal à 'Yonhap'.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, plus de 250 000 kilomètres carrés ont été minés, selon le chef du gouvernement ukrainien.
"C'est actuellement le champ de mines le plus étendu au monde", a indiqué Chmyhal aux journalistes de 'Yonhap'.
"Cette situation ne rend pas seulement difficile les déplacements dans le pays. Elle cause par ailleurs des perturbations majeures dans l'agriculture qui est un secteur-clé de notre économie", a ajouté Chmyhal.
La Russie et l'Ukraine ont toutes les deux fait un usage intensif des mines anti-véhicules dans au moins six régions ukrainiennes, selon l'ONG Human Rights Watch. Mais seul un de ces deux pays a utilisé des mines anti-personnel.
"Les forces russes ont utilisé au minimum sept types de mines anti-personnel dans au moins 4 régions ukrainiennes : Donestk, Kharkiv, Kiev et Soumy.", selon une note d'information de Human Rights Watch parue en juillet dernier.
L'ONG a déclaré qu'il n'existait aucune preuve de l'utilisation de mines anti-personnel par les forces ukrainiennes.
La production et l'utilisation de mines anti-personnel sont interdites depuis la signature en 1997 de la Convention d'Ottawa qui proscrit ce type d'armes. Un traité que la Russie n'a pas ratifié.
"Il s'agit donc d'une situation inhabituelle dans laquelle un État qui n'a pas signé la Convention sur l'interdiction des mines antipersonnel de 1997 utilise ces armes sur le territoire d'un État qui a ratifié le traité.", a indiqué Human Rights Watch dans le résumé de sa note d'information.
Malheureusement, il est peu probable que l'armée russe renonce à l'utilisation de mines alors qu'elle est désormais sur la défensive sur l'ensemble du front.
"Nous ne savons pas quand la guerre va se terminer, mais il est certain que nous allons récupérer l'intégralité de notre territoire.", a déclaré Chmyhal, ajoutant qu'il était "profondément reconnaissant" pour l'aide humanitaire fournie par la Corée du Sud à l'Ukraine.
Selon 'Yonhap', la Corée du Sud a fourni plus de 100 millions de dollars d'aide humanitaire à l'Ukraine en 2022.