Yannick Jadot : portrait du représentant de l’écologie à l’élection présidentielle
Contrairement à la précédente élection présidentielle, Europe-Écologie présente son propre candidat cette année en la personne de Yannick Jadot, victorieux de Sandrine Rousseau lors de la primaire organisée par le parti. Un portrait en images de celui qui porte la voix de l’écologie dans la campagne actuelle.
Né en 1967, Yannick Jadot est tombé très tôt dans le bain du militantisme en participant au mouvement étudiant contre la loi Devaquet en 1986. Après ses études d’économie, il commence à travailler dans différentes ONG écologistes comme Solagral, et participe au mouvement altermondialiste.
Jadot rejoint Les Verts lors de la campagne pour les élections européennes de 1999, dirigée par Daniel Cohn-Bendit, leader emblématique du mouvement de Mai 68 et européen convaincu.
De 2002 à 2008, Jadot dirige les campagnes françaises de Greenpeace, la célèbre ONG écologiste internationale. C’est dans ce cadre qu’il pénètre illégalement dans la rade de Brest où stationnent des sous-marins nucléaires français : une action qui lui vaudra d’être condamné en justice.
Son engagement chez Greenpeace a valu à Yannick Jadot d’être espionné par EDF. Rendue publique par ‘Mediapart’, l’affaire a donné lieu à un procès à l’issue duquel la direction de la sécurité de l’entreprise a été condamnée.
Yannick Jadot a aussi été l’un des fondateurs de l’Alliance pour la planète, un regroupement d’ONG et d’acteurs de la société civile pro-environnement, comme Les Amis de la Terre ou le Réseau Action Climat. Il a participé au nom de l’Alliance au Grenelle de l’environnement organisé par Nicolas Sarkozy en 2007.
L’écologiste est un opposant de toujours à l’énergie nucléaire, à cause des risques d’accident et de l’accumulation de déchets dont la durée de vie est très longue. Il a critiqué la décision prise par Emmanuel Macron de construire de nouveaux réacteurs.
Élu au Parlement européen en 2009, Yannick Jadot a été réélu deux fois et continue de siéger au sein du groupe écologiste. Vice-président de la commission du commerce international, il s’est fait connaître en 2016 en interpellant l’ancien président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, au sujet du traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada.
Après avoir lancé un appel pour une primaire de toute la gauche en vue de la présidentielle de 2017, Yannick Jadot a finalement remporté celle des Verts. Investi par son parti, il était donc qualifié pour se présenter une première fois il y a cinq ans.
Mais la victoire de Benoît Hamon, au programme très axé sur l’écologie, à la primaire socialiste début 2017, a conduit Jadot à retirer sa candidature en sa faveur. Les sondages faibles des deux candidats de gauche, pris en étau entre Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron, ont probablement contribué à son retrait.
Le député européen est investi tête de liste nationale pour les européennes de 2019. Poussés par une inquiétude croissante au sujet du climat dans la société, les Verts réalisent le score inespéré de 13,5% des voix et parviennent troisièmes de l’élection au niveau national.
Yannick Jadot est le compagnon de la journaliste et éditrice Isabelle Saporta, avec laquelle il forme un couple médiatisé et très en vue. Leur liaison ayant été révélée par la presse, sa compagne a quitté la matinale qu’elle présentait sur RTL pour ne pas être accusée de partialité.
De nouveau candidat à la primaire écologiste, Jadot a remporté une seconde fois le scrutin, cette fois contre Sandrine Rousseau au second tour. Son positionnement est jugé plus modéré que celui de ses concurrents, comme le maire de Grenoble Éric Piolle.
Après son investiture, de nombreux appels ont été lancés pour mettre en place une candidature unique à gauche – un processus qui a débouché sur la primaire populaire et la candidature avortée de Christiane Taubira. Mais après l’expérience de 2017, Jadot a refusé de se retirer cette fois.
Yannick Jadot défend un programme ambitieux pour la préservation de l’environnement, avec des mesures comme le développement de l’électricité renouvelable, le soutien à la filière bio et l’arrêt de la commercialisation des véhicules à moteur thermique.
Contrairement à certains de ses concurrents à gauche, l’eurodéputé défend une position de fermeté face à la Russie et à la Chine, qu’il juge responsables de la montée des tensions dans les relations internationales. Il a appelé à la création d’une armée européenne.
Après avoir bénéficié d’une certaine dynamique, la candidature Jadot s’est tassée dans les sondages autour de 6-7% des intentions de vote. L’effet « vote utile » semble jouer en faveur de Jean-Luc Mélenchon parmi les électeurs de gauche, mais l’écologiste ne désespère pas de créer la surprise au premier tour.