Crise ou réconciliation ? Ce qu'il faut retenir de la rencontre entre Xi Jinping et Joe Biden à l'APEC
Le sommet de novembre entre les présidents américains et chinois, Joe Biden et Xi Jinping, en Californie, était très attendu, dans un contexte international sous haute tension.
Les représentants de Joe Biden ont clairement indiqué qu'ils souhaitaient maintenir ouverts les canaux de communication avec le pays asiatique. La réunion du 15 novembre, qui s'est tenue à San Francisco, a permis d'aborder des questions allant du réchauffement climatique aux échanges économiques entre les deux pays et avait pour but de ramener un certain niveau de stabilité dans le contexte dégradé de la relation sino-américaine.
Le 'New York Times' a également précisé que les dirigeants ont accepté de relancer les communications militaires, suspendues en 2022 après la visite de Nancy Pelosi, alors porte-parole de la Chambre des représentants, à Taïwan.
La réunion est intervenue à un moment critique de la politique internationale, les guerres en Ukraine et à Gaza ayant accru les tensions dans le monde entier.
Juste après la visite, lors d'un point de presse, un journaliste a demandé à Joe Biden s'il qualifiait toujours Xi Jinping d'oppresseur. Bien entendu, le "oui" catégorique du président américain a fait froncer les sourcils de son secrétaire d'État.
Anthony Blinken avait une excellente raison de réagir ainsi : depuis des mois, il s'efforçait d'améliorer les relations entre les deux dirigeants.
En juin, Anthony Blinken s'était rendu en Chine pour discuter avec le président. Une rencontre essentielle avec Xi Jinping qui s'est achevée par un engagement à rétablir les relations, un immense bond en avant après des mois de tension entre les deux puissances internationales.
La réunion a été précédée par l'une de ces crises : le 'Wall Street Journal' a révélé que la Chine avait versé des millions au gouvernement cubain pour une base d'espionnage destinée aux États-Unis.
Lors d'une conférence de presse, le porte-parole de la Maison-Blanche, John Kirby, a déclaré que ces informations étaient inexactes et que les États-Unis étaient au courant depuis de nombreux mois des efforts déployés par la Chine à Cuba.
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Anthony Blinken a reporté la visite initiale prévue en février en raison de l'incident du ballon espion chinois, nouvelle pierre à l'édifice des relations tendues entre les deux pays.
Toutefois, l'incident de février n'a fait qu'accentuer la tension qui s'est installée entre les deux pays depuis des années.
La guerre commerciale de Donald Trump avec la Chine, lorsqu'il a interdit aux entreprises américaines de faire affaire avec des géants comme Huawei, a compliqué la position des États-Unis dans le pays asiatique.
Cependant, deux coups d'éclat du gouvernement de Joe Biden ont fait évoluer les choses, en dehors de la visite de Nancy Pelosi à Taïwan en 2022 ou du retrait des pandas des zoos américains.
En 2021, la possession par la Chine de terres agricoles américaines a déclenché la sonnette d'alarme au Congrès, alors que le gouvernement de Joe Biden s'efforçait de moins dépendre de ce pays pour les industries stratégiques.
Photo : Dan Meyers / Unsplash
L'achat d'un terrain près d'une base de l'armée de l'air à Grand Forks, dans le Dakota du Nord a suscité l'inquiétude des législateurs quant à l'usage que les entreprises chinoises peuvent faire de leurs propriétés situées aux États-Unis.
La rencontre entre Joe Biden et Xi Jinping témoigne de la volonté des deux dirigeants de se rapprocher. La Chine se trouve dans une position vulnérable, avec une économie en chute libre. Toutefois, les tensions entre les deux puissances internationales sont loin d'être terminées.
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