Chute de la Silicon Valley Bank : se dirige-t-on vers un nouveau krach mondial ?

La chute qui a créé la panique
Chute des bourses du monde entier
Biden a dû appeler au calme
Un effet de contagion dans le secteur bancaire mondial ?
Et le Crédit Suisse ?
Les Saoudiens ont abandonné le Crédit Suisse
Existe-t-il un lien entre la Silicon Valley Bank et le Crédit Suisse ?
Les analystes confirment que quelque chose ne va pas
Le problème Jimmy Stewart
Comme dans le film
Cette situation ressemble-t-elle à celle qui a conduit à la grande crise de Lehman Brothers ?
Des différences existent
La banque de la Silicon Valley et la crise technologique
Les banques du reste du monde sont donc en parfaite santé ?
L'économie est loin d'être une science exacte
La chute qui a créé la panique

L'économie mondiale retient son souffle après l'onde de choc provoquée par l'effondrement de la Silicon Valley Bank, une banque américaine dont la faillite a bouleversé et affolé les marchés internationaux en l'espace de quelques heures.

Chute des bourses du monde entier

Les soupçons selon lesquels la faillite de la Silicon Valley Bank de Californie serait symptomatique d'un manque de solidité de l'ensemble du système bancaire ont durement frappé Wall Street, Londres et de nombreux marchés boursiers européens.

Photo : Roberto Júnior / Unsplash

Biden a dû appeler au calme

Joe Biden s'est présenté devant la presse et a été ferme dans ses déclarations : "Rassurez-vous : le système bancaire est solide, vos fonds sont en sécurité".

Un effet de contagion dans le secteur bancaire mondial ?

L'effondrement de la Silicon Valley Bank peut-il provoquer une sorte d'effet de contagion ? Dans une certaine mesure seulement. Il est vrai qu'après la faillite de la banque californienne, une autre institution américaine, la Signature Bank, a vu ses clients retirer massivement leurs dépôts et a également été acculée à la faillite. Mais il s'agit là de deux cas très spécifiques.

Et le Crédit Suisse ?

En pleine tempête (avec la faillite de la Silicon Valley Bank le vendredi 10 mars et de la Signature Bank le dimanche 12 mars), on a appris le mercredi 15 que le Crédit Suisse, une grande institution financière, était en difficulté.

Les Saoudiens ont abandonné le Crédit Suisse

Lorsque la Banque nationale saoudienne a annoncé qu'elle cesserait d'injecter de l'argent dans le Crédit Suisse, la valeur de l'institution s'est effondrée.

Existe-t-il un lien entre la Silicon Valley Bank et le Crédit Suisse ?

En réalité, la faillite de la Silicon Valley Bank et la mauvaise situation du Crédit Suisse ont des origines complexes et différentes. Mais il y a un lien commun : tout s'aggrave très vite lorsque la crédibilité de la solvabilité des institutions bancaires est remise en question. Et c'est ce qui se passe actuellement.

Les analystes confirment que quelque chose ne va pas

Dans le New York Times, Joe Reninson et Jason Karaian ont rapporté que l'une des plus grandes agences de notation au monde, Standard & Poor's Global Ratings, avait admis que les banques européennes étaient sûres, mais qu'elle avait aussi ajouté : "Cela dit, nous sommes conscients que la faillite de la Silicon Valley Bank a ébranlé la confiance". Ce dernier ajout n'est pas très rassurant.

 

Le problème Jimmy Stewart

Par ailleurs, le New York Times a cité Sheila Bair, ancienne présidente de la Federal Deposit Insurance Corporation, qui a expliqué comment la perte de confiance peut entraîner l'effondrement d'une institution bancaire. Elle a parlé du "problème Jimmy Stewart".

Comme dans le film "La vie est belle" (1946)

Sheila Blair a expliqué au New York Times : "C'est le problème classique de Jimmy Stewart (...) Si tout le monde commence à retirer de l'argent en même temps, la banque doit commencer à vendre certains de ses actifs pour rendre l'argent aux déposants". C'est en effet ce qui se passe dans le classique de 1946 "La vie est belle" avec James Stewart. C'est ainsi que se produisent les faillites.

Cette situation ressemble-t-elle à celle qui a conduit à la grande crise de Lehman Brothers ?

Le 15 septembre 2008, la banque d'investissement Lehman Brothers a déposé le bilan. La Silicon Valley Bank aurait-elle pu être à l'origine d'une autre crise majeure du même type ?

Des différences existent

La crise de 2008 a eu plusieurs causes mais, avant tout, elle a été plombée par l'existence d'une immense quantité d'actifs dits toxiques qui ont inondé le système bancaire : essentiellement des crédits hypothécaires qui n'allaient pas être remboursés. Ce facteur de risque, en principe, n'existe plus aujourd'hui, mais... et les autres ? Qu'en est-il ?

La banque de la Silicon Valley et la crise technologique

Linette Lopez a écrit un article percutant dans Business Insider pour expliquer la faillite de la Silicon Valley Bank (SVB) en ces termes : "SVB a contribué à alimenter la bulle technologique, et la bulle technologique a contribué à alimenter SVB, mais désormais la bulle a éclaté."

Les banques du reste du monde sont donc en parfaite santé ?

Si ce qui est arrivé à la Silicon Valley Bank a une explication concrète (la crise technologique), sa faillite ne devrait pas affecter d'autres banques dont les activités sont plus diversifiées. Mais tout de même...

L'économie est loin d'être une science exacte

Le plus logique serait que la panique économique s'estompe dans les prochains jours et que le calme revienne. Mais tout ce qui touche l'argent fait peur, et le précédent de 2008, lorsque des analystes prestigieux affirmaient qu'il n'y aurait pas de crise quelques heures avant l'hécatombe, est trop proche. À qui peut-on faire confiance ?

"Ce qui a primé c'est la peur"

Dans les situations critiques, les investisseurs ont tendance à se précipiter. L'un des investisseurs qui a retiré ses dépôts de la Silicon Valley Bank et provoqué sa faillite a déclaré au New York Times : "Malgré tout l'amour et le dévouement que nous avions pour la SVB, ce qui a primé (face à la crise), c'est la peur". Voyons si la peur ne crée pas d'autres problèmes économiques mondiaux.

Photo : Tonik / Unsplash

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