Découverte sensationnelle ! Des empreintes humaines de 300 000 ans retrouvées en Allemagne
Des scientifiques allemands viennent de faire une découverte sensationnelle : des empreintes humaines vieilles de 300 000 ans, les plus anciennes jamais retrouvées dans le pays. Elles appartiendraient à des individus de l'espèce disparue "Homo heidelbergensis".
La découverte a été annoncée par l'institut de recherche et musée d'histoire naturelle Senckenberg de Francfort. Situé à Schöningen, dans la région de Basse-Saxe, le site "est unique au monde par la qualité de ses fossiles", selon le journal 'Frankfurter Allgemeine Zeitung' (FAZ).
Sur le même site, près des empreintes qui viennent d'être découvertes, des chercheurs avaient déjà retrouvé ces dernières années les restes presque entiers d'un éléphant de forêt eurasiatique, ainsi que des ossements d'un chat à dents de sabre.
Ce site d'exploration s'était rendu célèbre pour la découverte des "lances de Schöningen" entre 1994 et 1998, à savoir les armes humaines en bois les plus anciennes jamais découvertes jusqu'ici. Les lances sont conservées avec d'autres vestiges au musée de Schöningen.
Ce sont maintenant trois traces de pas qui viennent d'être découvertes près d'un ancien lac, dont deux appartenant à des enfants ou adolescents. Les chercheurs supposent que ces individus faisaient partie d'un petit groupe de personnes d'âge variable.
Photo : Senckenberg
Les trois traces découvertes correspondent à des pointures de 37, 33 et 27. Les Homo heidelbergensis pouvaient mesurer jusqu'à 1 mètre 70 pour un poids compris entre 50 et 60 kilos.
Photo : Senckenberg
Homo heidelbergensis est un ancêtre du Néandertal. Cette espèce préhistorique provenait à l'origine d'Afrique. Elle a reçu ce nom latin car les premiers ossements en ont été découverts en 1907 dans une carrière de sable de la ville allemande de Heidelberg.
Le groupe dont les traces de pieds ont été découvertes à Schöningen a probablement vécu au bord du lac, se nourrissant de plantes, de fruits, de pousses, de champignons et de feuilles.
Photo : Senckenberg / aquarelle de Benoît Clarys
Les découvertes faites par les chercheurs ont montré que ce groupe humain vivait sur les rives peu profondes de lacs et de rivières.
Photo : capture d'écran Youtube, Senckenberg
Toujours selon ces chercheurs, les traces découvertes sont celles d'un moment du quotidien d'une famille. "Compte tenu de la présence de traces d'enfants et d'adolescents, il s'agit plus probablement d'une excursion familiale que d'un groupe de chasseurs adultes", d'après Flavio Altamura (sur la photo), l'un des archéologues qui a dirigé l'équipe de Schöningen.
Photo : capture d'écran Youtube, Senckenberg
Les traces de pas humains sont entourées d'autres empreintes, comme celles d'éléphants des forêts et de rhinocéros. Pour les chercheurs, il s'agit d'une image fidèle de l'écosystème de l'époque.
Photo : capture d'écran Youtube, Senckenberg
Les éléphants dont les traces ont été retrouvées à proximité des empreintes humaines auraient appartenu à l'espèce disparue des Palaeoloxodon antiquus. Il s'agit de l'animal terrestre le plus gros de l'époque, qui pouvait peser jusqu'à 13 tonnes.
Photo : Senckenberg
Jordi Serangeli, qui a dirigé l'exploration de Schöningen, a déclaré ceci : "L'une des traces est celle d'un rhinocéros - un Stephanorhinus kirchbergensis ou un Stephanorhinus hemitoechus - et il s'agit de la première trace de pas de ce type du Pléistocène jamais retrouvée en Europe.
Photo : Senckenberg
Falko Mohrs, un autre scientifique allemand, a déclaré que ce site d'exploration était un "trésor pour la science" et qu'il offrait un aperçu privilégié du quotidien des hommes de la Préhistoire.
Ces trouvailles pourraient aboutir à des découvertes sur l'organisation sociale de ce groupe humain, mais aussi sur ses interactions avec les autres espèces vivantes à cet endroit.
À noter que les traces de bipède les plus anciennes dans le monde entier ont été retrouvées à Trachilos, en Crète. Elles auraient plus de 6 millions d'années. Mais on ne sait pas qui les a laissées. Les chercheurs parlent d'une espèce marchant sur deux jambes : il pourrait donc s'agir d'un ancêtre encore inconnu de l'homme.
Photo : Pixabay / fietzfotos