Des centaines d'éléphants sont morts en Afrique, et on sait enfin pourquoi
Les défenseurs de l'environnement ont été stupéfaits par la mort mystérieuse de centaines d'éléphants du delta de l'Okavango, au Botswana, en mai et juin 2020... Mystérieuse, du moins jusqu'à aujourd'hui…
Le département de l'information du réseau de télévision et de radio américain "CBS News" nous informe que les 169 premiers éléphants décédés ont été découverts lors de survols. Certains rapports expliquent que la mort des éléphants aurait pu commencer dès le mois de mars 2022, mais les premiers animaux n'ont été découverts qu'en mai.
Le Dr Niall McCann, directeur de la conservation pour l'organisation "National Park Rescue", explique que "C'est un désastre". En juin, le nombre d'éléphants décédés était de 350, et les autorités s'inquiétaient de plus en plus des causes de cette mortalité et de la possibilité qu'elle affecte le reste des troupeaux d'éléphants.
Photo : Twitter @NiallPMcCann
"Jusqu'à ce que nous sachions qu'il n'y a plus de danger pour le troupeau", explique le Dr McCann, "l'ensemble du troupeau du Botswana est considéré comme menacé de décimation". Mais ce n'est pas la seule préoccupation du National Park Rescue : il craint également que ce qui tue les éléphants n'affecte aussi les humains !
Dans sa déclaration à "CBS News", le chercheur poursuit : "S'il s'agit d'un poison ou d'une maladie, la possibilité qu'il se répande dans la population humaine est très réelle". Finalement, les chercheurs n'ont jamais découvert la source du mal. Mais ils ont pu découvrir quelques indices.
Sur la photo : Delta de l'Okavango / Photo : Facebook @elephantswithoutborders
C'est une toxine cyanobactérienne inconnue qui serait la responsable de cette catastrophe, selon le gouvernement du Botswana. Cette toxine attaque directement le système nerveux des éléphants.
Photo : David Clode / Unsplash
Mmadi Reuben, vétérinaire principal du département de la faune et des parcs nationaux du Botswana, a déclaré, lors d'une conférence de presse citée par "BBC News" : "Nos derniers tests ont révélé que les neurotoxines cyanobactériennes en étaient la cause."
Photo : LinkedIn @mmadi-reuben
De nombreuses questions restent sans réponse : pourquoi les seuls animaux touchés sont les éléphants et pourquoi ils ne l'étaient que dans une zone spécifique ? Reuben a expliqué que les neurotoxines cyanobactériennes sont des bactéries présentes dans l'eau.
Photo : Felix M. Dorn / Unsplash
La cause de la mort n'a pas été établie : "De nombreuses questions restent en suspens : pourquoi les éléphants seulement et pourquoi cette zone seulement ? Nous avons un certain nombre d'hypothèses que nous étudions."
Photo : Facebook @elephantswithoutborders
Les résultats des tests effectués sur des éléphants du Zimbabwe, morts dans les mêmes circonstances, ont finalement résolu le mystère. En effet, 35 autres éléphants avaient en effet été retrouvés morts au Zimbabwe deux mois après la découverte initiale des carcasses d'éléphants au Botswana.
Selon le journal britannique "The Guardian", des éléphants du Zimbabwe sont morts d'un empoisonnement du sang, également appelé septicémie, causé par une infection due à une bactérie connue sous le nom de Bisgaard taxon 45 s, organisme non classifié de la famille bactérienne Pasteurella.
Photo : Wiki Commons / Centers for Disease Control and Prevention
La cause de la mort des éléphants du Zimbabwe est la même que celle des éléphants dans les pays voisins, a conclu la publication des scientifiques dans la revue "Nature Communications".
Photo : Facebook @elephantswithoutborders
Le Dr. Foggin a déclaré que le travail pour comprendre ce qui s'est passé a été très difficile. Il est vétérinaire spécialiste de la faune sauvage au Victoria Falls Wildlife Trust et a été le principal enquêteur de l'étude qui a permis de découvrir ce qui est arrivé aux éléphants.
Photo : LinkedIn @chris-foggin
Le cas des éléphants du Zimbabwe a été particulièrement difficile pour Foggin, car les autorités craignaient que ce qui se passait puisse affecter les humains. L'identification et l'accès aux animaux pour obtenir des échantillons est souvent un problème auquel se heurte le travail de Foggin.
Le Dr Foggin a expliqué, dans un communiqué de presse : "Nous ne savions pas à quelle maladie nous avions affaire, bien que nous ayons d'abord soupçonné qu'il pouvait s'agir de l'anthrax, dont on sait qu'il est présent dans la région, ou peut-être d'une autre maladie susceptible de présenter un risque pour la santé humaine."
Le Dr Foggin a conclu : "Nous avons donc dû faire preuve de prudence lors des examens post-mortem des éléphants, ce qui, en soi, est une tâche difficile avec un animal de cette taille, en particulier sur le terrain."
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