La diplomatie française au Moyen-Orient : postures et politiques, du général De Gaulle à Emmanuel Macron

Le conflit israélo-palestinien n'en finit pas
Qu'en pense la France ?
Général De Gaulle : une approche équilibrée
Statut de Jérusalem
Guerre de Six Jours
Conférence de presse de novembre 1967
Une phrase devenue célèbre
Georges Pompidou : poursuivre la même doctrine
Les vedettes de Cherbourg
Valéry Giscard d’Estaing : reconnaissance de l'OLP
Déclaration de Venise
François Mitterrand : un rôle plus actif
Discours devant la Knesset
Jacques Chirac : considéré comme pro-arabe par les Israéliens
Le dernier président français à porter une politique active
Tentatives de médiation
Nicolas Sarkozy : proximité avec Israël
Mais pas d'avancée dans la résolution du conflit
François Hollande : une politique de neutralité
Une promesse non tenue
Emmanuel Macron : neutralité et promotion de la paix
Après l'attaque terroriste d'octobre 2023
Le conflit israélo-palestinien n'en finit pas

Depuis l'assassinat du leader du Hezbollah Hassan Nasrallah et les incidents actuels entre le Liban, l'Iran et Israël, le conflit israélo-palestinien a pris une nouvelle dimension. Plus de 70 ans après son commencement, cette guerre reste au centre de l'actualité, et divise plus que jamais la France. Mais comment le pays s'est-il historiquement positionné ?

Qu'en pense la France ?

Officiellement, tous les présidents français élus sous la Vᵉ République ont été partisans d'une solution politique à deux États. Mais chacun s'est impliqué différemment dans le processus de paix.

Général De Gaulle : une approche équilibrée

Le général De Gaulle est le premier président français à avoir officiellement reconnu l'État d'Israël en 1949, peu de temps après sa création. Toutefois, il a également toujours maintenu de bons rapports avec les États arabes.

Photo : Le président israélien Ben-Gourion est reçu par le Général De Gaulle à Paris, en 1960.

Statut de Jérusalem

De Gaulle était en faveur d'un statut international pour la ville sainte de Jérusalem. Une position qui a été maintenue par ses successeurs. Faute d'accord, la France ne reconnait aucune souveraineté sir Jérusalem, occupée par Israël.

Guerre de Six Jours

Lors de la guerre de Six Jours, en 1967, le président de la République a critiqué l'expansion israélienne en Cisjordanie et à Gaza. Il a soutenu une résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui demandait le retrait des troupes israélienne des territoires occupés, et a décrété un embargo sur la vente d’armes à Israël.

Conférence de presse de novembre 1967

Lors d'une conférence de presse organisée le 27 novembre 1967, le général De Gaulle déclare : "Israël ayant attaqué, s'est emparé, en six jours de combat, des objectifs qu'il voulait atteindre. Maintenant, il organise, sur les territoires qu'il a pris, l'occupation qui ne peut aller sans oppression, répression, expulsions, et il s'y manifeste contre lui une résistance, qu'à son tour, il qualifie de terrorisme."

Une phrase devenue célèbre

Durant cette conférence de presse, le dirigeant français va également qualifier les Juifs de " peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur". Une phrase qui mettra le feu aux poudres et entachera les relations franco-israéliennes.

Georges Pompidou : poursuivre la même doctrine

Comme son prédécesseur, Georges Pompidou a une position très équilibrée concernant le Moyen-Orient, et maintient des relations diplomatiques à la fois avec Israël et avec les États du monde arabe.

Les vedettes de Cherbourg

Les relations avec Israël se sont compliquées lorsque, en décembre 1969, une opération militaire israélienne a subtilisé cinq navires militaires non armés depuis le port français de Cherbourg. Ces vedettes avaient été payées par le gouvernement israélien, mais étaient retenues par l'embargo sur l'armement décrété par De Gaulle. La France est alors ridiculisée, et les relations avec Israël sont restées glaciales pendant plusieurs années.

Valéry Giscard d’Estaing : reconnaissance de l'OLP

Sous Valéry Giscard d’Estaing, la France reconnait l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Il s'agit d'une organisation présidée par Yasser Arafat composée de plusieurs mouvements palestiniens. La France a voté pour l’obtention de son statut d’observateur aux Nations unies.

Déclaration de Venise

En 1980, Giscard d'Estaing signe la Déclaration de Venise, qui reconnait les droits nationaux palestiniens et les droits de l'OLP à participer aux initiatives de paix.

François Mitterrand : un rôle plus actif

Élu en 1981, François Mitterrand s'est impliqué plus activement dans le processus de paix au Moyen-Orient. Il a été le premier président de la République à recevoir Yasser Arafat, président de l'OLP, en France.

Discours devant la Knesset

Il est aussi le premier à s'être rendu en Israël pour tenter de rapprocher les deux camps. En 1982, Mitterrand prononce un discours devant le Knesset, le parlement israélien, pour louer une solution à deux États.

Jacques Chirac : considéré comme pro-arabe par les Israéliens

Président de la République de 1995 à 2007, Jacques Chirac entretenait de bonnes relations avec Yasser Arafat et a plusieurs fois exprimé son soutien aux droits du peuple palestinien et en particulier, à leur droit à l'autodétermination et à un État indépendant. Une position qui crispait Israël.

Le dernier président français à porter une politique active

Jacques Chirac est le dernier chef d'État français à s'être activement impliqué dans le processus de paix entre Israël et la Palestine. Après l'échec du sommet de Camp David, en juillet 2000, entre Yasser Arafat et Ehud Barak, premier ministre israélien, Jacques Chirac a tenté, sans succès, de convaincre Arafat d'accepter un partage du complexe d'Al-Aqsa, à Jérusalem.

Tentatives de médiation

Le président Chirac a également organisé des pourparlers à Paris entre les deux parties, cinq jours après le début de la Seconde intifada. Mais là encore, ce fut un échec : les tentatives de médiation ont été tendues, et Israël à accuser le chef d'État français de prendre le parti des Palestiniens. 

Nicolas Sarkozy : proximité avec Israël

Nicolas Sarkozy réchauffe les relations franco-israéliennes et exprime à plusieurs reprises le soutien de la France à l'État Hébreu face aux attaques dont il est victime, notamment via des tirs de roquette provenant de la bande de Gaza.

Mais pas d'avancée dans la résolution du conflit

En parallèle, il œuvre pour un processus de paix en tentant d'influer le gouvernement de Benyamin Netanyahou, sans succès.

François Hollande : une politique de neutralité

La position de François Hollande dans le conflit israelo-palestinien a été de toujours rester le plus neutre possible. En 2014, lors d'un regain des tensions dans la région, il apporte d'abord son soutien à Israël, avant de réajuster son discours et d'avoir une pensée pour les victimes palestiniennes.

Une promesse non tenue

Contrairement à ce qu'il avait promis durant sa campagne présidentielle, François Hollande ne reconnaitra pas officiellement l'État de Palestine en tant que tel.

Emmanuel Macron : neutralité et promotion de la paix

Avant et pendant son mandat présidentiel, Emmanuel Macron a souvent affirmé sa position en faveur de deux États israélien et palestinien. Le président actuel a maintenu de bonnes relations avec Israël, malgré des tensions sur le dossier du nucléaire iranien, et a continué à apporter une aide financière aux territoires palestiniens, avec l'UE.

Après l'attaque terroriste d'octobre 2023

Après les attaques du Hamas le 7 octobre 2023, Emmanuel Macron a apporté son soutien à Israël lors d'un discours télévisé : "Nous avons assuré Israël et son peuple de notre solidarité sans faille et de notre soutien dans sa réponse légitime aux attaques terroristes." Il a également rappelé que "les conditions d’une paix durable sont connues : ce sont des garanties indispensables pour la sécurité d’Israël et un État pour les Palestiniens".

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