Étoiles de David taguées à Paris : une ingérence russe ?
Quelques semaines après le début des attaques menées par le Hamas sur le territoire israélien, des étoiles de David taguées sur des façades parisiennes ont été découvertes le 31 octobre.
Dans un contexte de résurgence des actes antisémites en France, ces pochoirs ont éveillé les soupçons quant à une potentielle action hostile à la communauté juive.
Mais qui est derrière ces tags ? Si la piste de partisans du Hamas a pu être envisagée, la vérité derrière cette affaire semble plus complexe.
En réalité, c’est la piste d’une ingérence russe qui est désormais privilégiée. Ces dernières années, Moscou s’est déjà signalé par diverses actions d’influence sur le territoire français.
Tout a commencé avec l’interpellation d’un couple de Moldaves en train de peindre des étoiles de David bleues sur des façades. Durant leur garde à vue, ils ont affirmé avoir agi sur commande d’une personne de nationalité russe, selon ‘France Info’.
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D’abord classée, l’affaire a pris une tout autre ampleur avec la découverte, début novembre, de plus de 200 pochoirs semblables dans le sud de la capitale. Une « opération commando », comme l’a décrit un policier, cité par ‘France Info’.
La radio publique a indiqué que, pour les enquêteurs, les deux affaires sont indiscutablement liées et relèvent d’une tentative de déstabilisation de Moscou, indépendamment de la nature antisémite ou non des graffitis.
Le ministère français des Affaires étrangères a d’ailleurs publié un communiqué le 9 novembre pour dénoncer « l'amplification artificielle et la primo-diffusion sur les réseaux sociaux des photos des tags représentant des étoiles de David ».
Accusant le réseau russe Recent Reliable News, le communiqué fustige une « nouvelle opération d'ingérence numérique russe contre la France », qui « témoigne de la persistance d'une stratégie opportuniste et irresponsable visant à exploiter les crises internationales pour semer la confusion et à créer des tensions. »
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Ces événements présentent une ressemblance troublante avec l’épidémie de croix gammées en Allemagne de l’Ouest vers 1960. L’URSS avait alors été soupçonnée de vouloir diviser ce pays occidental et de faire croire qu’il serait resté nazi derrière sa forme démocratique.
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Quoi qu’il en soit, Anatoli Prizenko, un homme d’affaires moldave, a affirmé à ‘BFMTV’ être le commanditaire de ces actions en France. Il en nie le caractère antisémite, affirmant au contraire avoir voulu soutenir les Juifs de France et d’Europe.
Chacun apportera le crédit qu’il souhaite à ces propos tenus sans preuve solide. En attendant, entre soupçons d’ingérence russe et antisémitisme larvé, l’affaire des étoiles de David taguées à Paris reste à éclaircir.