Île de la Réunion : bilan humain et matériel après le passage du cyclone Belal
La vie reprend peu à peu son cours sur l'Île de La Réunion, après le passage du cyclone Belal. Le mardi 16 janvier à midi (heure locale), les autorités locales ont levé l'alerte rouge, qui imposait aux habitants de rester chez eux.
L'île française a été secouée par le cyclone tropical Belal entre dimanche 14 janvier au soir et lundi 15 vers midi. Des vents violents ont balayé l'île pendant plusieurs heures, soufflant jusqu'à 217 km/h par endroits.
Lundi matin, au pic de l'intensité du cyclone, l'île a été placée pendant quelques heures en alerte violette, avant de repasser en alerte rouge. L'alerte violette est le plus haut niveau de vigilance, et implique que même les secours ne sont pas autorisés à intervenir.
Heureusement, les vents ont finalement été moins violents que ce qu'avait prévu Météo-France, et le département de l'Outre-Mer français a évité le pire. "Il a frappé durement, mais il n'y a pas eu de cataclysme", a déclaré Jérôme Filippini, préfet de La Réunion, tout en invitant les Réunionnais à la "plus grande vigilance".
Dans les premières heures du passage du cyclone, le corps d'une première victime a été retrouvé à Saint-Gilles, à l'ouest de l'île. Il s'agit d'une personne sans domicile fixe qui ne s'était pas mis à l'abri malgré les alertes, a précisé la préfecture.
Le bilan s'est alourdi le lendemain, lorsque deux autres SDF ont été retrouvés sans vie, comme l'a annoncé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. L'un d'eux serait mort par noyade dans le lit d'une rivière située dans le cirque de Salazie (centre de l'île) où il avait installé une tente. Le second a perdu la vie dans une cabane en tôles au Tampon (sud de l'île).
Après la levée du confinement, les 900 000 habitants de l'île de La Réunion ont constaté les nombreux dégâts matériels avec effroi. "C'est une déchetterie à ciel ouvert !", s'exclame une Réunionnaise citée par Le Point, en découvrant le littoral, où se sont accumulés du plastique, du bois et des objets métalliques en tout genre.
Le magazine français décrit également des jardins "lourdement endommagés", des maisons "ravagées" et même, des tombes "enfoncées et détruites par d'immenses troncs déracinés".
Les lignes électriques ont également subi des dommages, notamment causés par la chute des arbres : "Côté infrastructures, 42 % des habitants n’ont plus Internet, 40 % des antennes relais sont hors service, 32 % des foyers n’ont pas d’électricité, 17 % ont un accès compliqué ou impossible à l’eau, et 7 % ne reçoivent plus la TNT et la radio", a indiqué le préfet de La Réunion.
Par ailleurs, le réseau routier de l'île a été fortement impacté par les arbres déracinés, les éboulements et les coulées de boue. Des travaux de déblaiement ont commencé dès lundi pour que les grands axes puissent être rouverts le plus rapidement possible.
Sur son compte X (anciennement Twitter), Gérald Darmanin a expliqué que 150 personnes de la société civile, dont des gendarmes et des techniciens du réseau Enedis, se sont envolés dans la nuit de lundi à mardi vers La Réunion pour apporter leur aide aux équipes sur place.
L'agriculture a été le secteur le plus touché par le passage du cyclone Belal. "Nous espérons qu’un arrêté de reconnaissance de l’état de catastrophe naturel sera pris très vite", a déclaré le président de la chambre d’agriculture de La Réunion, Frédéric Vienne.
"J’adresse aux agriculteurs de l’île de la Réunion tout mon soutien après le passage de Belal. Je sais combien les conséquences de ces événements climatiques sont lourdes à porter pour les chefs d’exploitation. Je sais la force de nos agriculteurs, leur résilience pour surmonter ces événements. Et je souhaite les assurer de la pleine mobilisation des agents de mon ministère pour les accompagner dans les jours qui viennent", a écrit le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau sur son compte X.
Le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin est arrivé ce mardi soir sur l'île de La Réunion, et passera toute la journée de ce mercredi 17 janvier aux côtés des victimes et des équipes de secours.
Plus à l'est, dans l'océan Indien, l'île Maurice a également été balayée par le cyclone Belal, lundi 15 janvier. Des pluies torrentielles et des vents relevés à plus de 100 km/h ont touché ce petit pays, privant de nombreux foyers d'électricité et causant de lourds dégâts.
En quelques heures seulement, les rues de sa capitale, Port-Louis, se sont transformées en rivetés en crue. La police mauricienne a indiqué avoir retrouvé le corps d'un motocycliste sur une autoroute inondée, victime d'un accident de la route.
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