Inquiétant rapport des Nations Unies sur le changement climatique : si rien n'est fait d'ici 7 ans, nous sommes fichus
Le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat des Nations unies a publié son rapport 2023 sur l'état actuel du réchauffement climatique. Il met en garde contre l'augmentation importante de la température de 1,1 °C et contre les conséquences d'un manque d'action rapide pour assurer "un avenir vivable".
L'objectif est d'éviter une augmentation de la température de 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels. Avec un tel réchauffement, les conséquences pour les populations et les écosystèmes seraient dévastatrices, explique le rapport.
Le GIEC a également calculé que nous devons réduire les émissions de moitié d'ici 2030 pour éviter de dépasser la température limite. Les experts ont appelé à "des réductions profondes, rapides et durables des émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs".
Le principal problème est qu'au cours des cinq dernières années, entre 2018 et 2023, les émissions ont augmenté au lieu de diminuer, malgré les avertissements de la communauté scientifique. "Le rythme et l'ampleur des mesures prises jusqu'à présent, ainsi que les projets actuels, sont insuffisants pour lutter contre le changement climatique", ont-ils déclaré.
Le rapport réaffirme également les preuves scientifiques qui démontrent sans équivoque que le changement climatique résulte d'un réchauffement planétaire d'origine humaine dû aux émissions de gaz à effet de serre.
Le rapport explique également que les conséquences sont déjà visibles. Il montre par ailleurs que certains impacts climatiques sont déjà si graves que nous ne pouvons pas y faire face, ce qui entraîne des pertes et des dommages.
L'une des conséquences les plus évidentes du changement climatique est l'apparition de phénomènes météorologiques extrêmes : inondations, incendies, pluies torrentielles, etc. Le niveau et la vitesse de recul des glaciers sont inégalés depuis au moins 2 000 ans.
Les conditions météorologiques extrêmes augmentent les risques pour la santé humaine et les écosystèmes. Selon le GIEC, "dans toutes les régions, des personnes meurent à cause de la chaleur extrême". La pollution est également préoccupante, car la concentration de CO2 dans l'air est inégalée depuis au moins 2 millions d'années.
Le rapport avertit que le réchauffement peut accroître la précarité alimentaire et la pénurie d'eau liées au climat. Dans les zones côtières, les récifs coralliens qui soutenaient les écosystèmes permettant aux communautés de vivre et de se nourrir meurent aujourd'hui en raison de l'augmentation de la température des océans.
Le rapport, entériné lors d'une session d'une semaine à Interlaken, en Suisse, indique que les effets du changement climatique sont également difficiles à gérer lorsqu'ils sont combinés à d'autres problèmes tels que les pandémies, les conflits ou les guerres.
"La justice climatique est essentielle car ceux qui ont le moins contribué au changement climatique sont affectés de manière disproportionnée", a déclaré Aditi Mukherji, l'un des 93 auteurs de ce rapport de synthèse, dans un communiqué de presse du GIEC.
Les décès liés au changement climatique sont plus fréquents dans les zones vulnérables : "Au cours de la dernière décennie, les décès dus aux inondations, aux sécheresses et aux tempêtes ont été 15 fois plus nombreux dans les régions très vulnérables", a ajouté Mukherji.
Le GIEC a conclu que l'élimination du carbone est nécessaire pour éviter de limiter le réchauffement : la réduction des émissions ne suffit plus. Il y a plus de 50 % de chances que l'augmentation de la température mondiale atteigne ou dépasse les 1,5° C au cours de cette décennie ou de la suivante.
Cependant, tout n'est pas perdu. Le rapport met également l'accent sur les solutions au problème : la première, et la plus simple, consiste à renoncer à la combustion de combustibles fossiles, première cause du réchauffement de la planète.
Selon le GIEC, l'adaptation au changement climatique sera essentielle pour un avenir durable. "La solution réside dans un développement résistant au climat", explique le rapport : à savoir une combinaison de mesures d'adaptation et d'actions visant à réduire ou à éviter les émissions de gaz à effet de serre.
Pour ce faire, poursuit le rapport, le financement doit augmenter de manière significative au cours de la prochaine décennie. Les experts ont conclu qu'il y a "suffisamment de capitaux mondiaux pour réduire les émissions de gaz à effet de serre si les obstacles existants sont rapidement levés".
Les auteurs affirment également qu'il existe des politiques testées et éprouvées qui ont permis de réduire considérablement les émissions et de s'adapter durablement au changement climatique. Elles doivent être appliquées plus largement, et l'engagement politique est pour cela essentiel.
Le message le plus important délivré par le groupe d'experts est qu'il est crucial d'agir immédiatement. Les spécialistes ont expliqué que "la résistance au climat devient de plus en plus difficile". C'est pourquoi les changements et les choix que nous ferons au cours des prochaines années seront déterminants pour notre avenir en tant qu'espèce.