Joe Biden vs Donald Trump : comparaison des deux premières années de mandat de chaque président
Beaucoup de succès et beaucoup d'échecs. C'est ainsi que l'on pourrait qualifier les deux premières années à la maison blanche de Joe Biden, l’actuel président des États-Unis.
Pourtant, après Trump, tous les espoirs étaient permis. Biden s'en sort-il mieux que son prédécesseur à la tête du pays de l'oncle Sam ? Pour tenter d'y voir plus clair, nous vous proposons de comparer les deux premières années de chacun d'entre eux.
Le président Biden entame sa troisième année de mandat sur fond de controverse après la découverte d'une série de documents classifiés datant de l'ère Obama qui ont terni sa réputation. Comme son prédécesseur, ces révélations interviennent à un moment où il peut le moins se le permettre.
Le sénateur D. Durbin déclarait aux animateurs de l'émission “State of the Union” (talk-show américain du dimanche diffusé sur CNN) : "Lorsque ces informations sont découvertes, cela diminue la stature de toute personne qui les détient, car cela n'est pas censé se produire".
Le démocrate de l'Illinois poursuit : "Que ce soit la faute d'un membre du personnel ou d'un avocat, cela ne fait aucune différence. L'élu porte la responsabilité ultime."
L’Administration américaine des archives nationales et des dossiers a formulé la même critique, fin 2022, au précédent président, Donald Trump. Ces critiques publiques portaient sur le fait qu’il n’a pas rendu un certain nombre de dossiers sensibles après avoir quitté ses fonctions.
Trump, lui, a dû faire face à un scandale bien plus complexe que la mauvaise gestion de documents confidentiels : il a été confronté à la plus longue fermeture du gouvernement dans l'histoire moderne des États-Unis, deux ans à peine après le début de son mandat.
Selon un rapport de 2019 de Politico (média politique américain basé à Washington, D.C), plus de 800 000 employés du gouvernement ont été privés de salaire pendant plus d'un mois.
Le chaos n'a pris fin que lorsque Trump a fait marche arrière et renoncé à sa demande adressée au Congrès d'allouer des fonds supplémentaires pour son projet de mur frontalier.
La passation de pouvoir de Trump avait attiré la plus grande foule de l'histoire américaine, selon le président. Mais c'était faux, et les mensonges se sont multipliés et accumulés depuis lors.
Interdiction de voyager vers des pays musulmans et introduction d’un ensemble de lois fiscales favorisant les personnes extrêmement riches. Au cours de ses 100 premiers jours, Trump a signé un certain nombre de décrets qui ont annulé plusieurs réglementations de l'ère Obama, s'attirant tout un tas de critiques.
Michael Flynn a également démissionné dans les 100 premiers jours après la révélation de ses relations avec la Russie, une controverse qui a contribué à déclencher l'enquête spéciale de Robert Muller plus tard durant la présidence de Trump.
Trump semblait être mêlé à un nouveau scandale lié à ses actes ou à ses prises de paroles chaque semaine au cours des deux années qui ont suivi.
"La première année de Trump a été un désastre pour l'opinion publique, il a presque toujours été le président le moins bien classé", écrit le journaliste de Bloomberg, Jonathan Bernstein, dans un article de 2019.
"Sa deuxième année a été meilleure. Il a rallié les moins de 40 ans pendant la majeure partie de l'année, remontant même parfois un peu plus haut dans les sondages, alors que nous arrivions à un point de leurs présidences où l'un des prédécesseurs de Trump s'était effondré", ajoute Bernstein.
Bernstein a poursuivi en soulignant que pendant les deux premières années de sa présidence, le déficit américain s'est aggravé, le déficit commercial de l'Amérique a augmenté et les marchés financiers ont chuté de manière significative.
La réglementation aux États-Unis a en fait augmenté, la création d'emplois dans le secteur manufacturier s'est accélérée et les niveaux d'immigration illégale à la frontière sud ont commencé à diminuer. Tout n'a pas été mauvais sous Trump !
Il a fait "8 158 déclarations fausses ou trompeuses" au cours de ses deux premières années de mandat, ce qui n'a pas plu à la plupart des Américains. Trump reste Trump, selon le Washington Post.
Si elles ont permis de tester ce que le peuple américain était prêt à accepter de la part de son commandant en chef, les deux premières années du mandat de Biden n'ont pas été aussi chaotiques que celles de Trump.
Biden a été populaire chez les Américains durant ces 100 premiers jours, car il a pu se mettre au travail sans tous les scandales qui avaient émaillés les quatre années précédentes.
Selon Politico, "Biden est entré à la Maison Blanche avec un programme très complet qui comprend la maîtrise du coronavirus, la refonte de la reprise économique, la refonte de la politique climatique et la remise en question du pouvoir des entreprises technologiques".
Faux pas après faux pas, les Américains ont perdu confiance dans son administration. La popularité de Biden s'est effondrée.
Le retrait de son administration de l'Afghanistan, une politique de maintien compliquée convenue pendant l'ère Trump, qui s'est transformée en un désastre complet pour l'administration Biden, a été le point de départ de sa chute dans l'opinion publique.
La lune de miel de Biden avec le peuple américain a pris fin lorsque les images du chaos à l'aéroport de Kaboul sont apparues. Elles rappelaient la chute de Saïgon et la mort de 13 militaires américains.
"Après le retrait d'Afghanistan, la cote de popularité de Biden est passée sous la barre des 50 %, écrit Ewan Palmer de Newsweek (magazine d'actualité généraliste américain), et elle n'a jamais dépassé ce niveau depuis."
La cote de Biden dans les sondages est tombée à seulement 38 %, car une économie peu performante et des rappels constants sur son âge avancé ont fait de lui une cible facile pour les Américains en colère depuis juillet 2022.
Dans un élan de rejet de la politique à la Trump, Biden a pu miraculeusement se remettre du désastre en Afghanistan. Son parti a fini par "gagner" les élections du Congrès de novembre 2022, mais cela n'a pas fait remonter sa cote de popularité pour autant.
Palmer ajoute : "Même dans le sillage des résultats positifs de mi-mandat. La cote de popularité de Biden est restée dans les 40 % inférieurs jusqu'à l'anniversaire de ses deux ans de présidence".
Finalement, il semble que Trump et Biden ont tous deux connu deux premières années de mandat difficiles, mais pour des raisons radicalement différentes.
Il sera intéressant de voir comment les choses se dérouleront si Trump parvient à obtenir l'investiture républicaine pour la présidentielle de 2024. Biden a peut-être encore le temps de remonter la pente...