La hausse inquiétante des actes antisémites en France
Une jeune femme de confession juive a été récemment poignardée à son domicile à Lyon. Le parquet a jugé possible le caractère antisémite de ce meurtre, comme le rappelle ‘France Info’.
Si cette affaire est d’une particulière gravité, elle s’inscrit dans un contexte d’explosion des actes antisémites en France depuis le 7 octobre. Sur ‘France 2’, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a fait état de 1 046 actes de cette nature entre cette date et le 5 novembre.
Le ministre a rappelé que 486 personnes avaient été interpellées pour des actes antisémites sur la même période.
« Le nombre d’actes antisémites a explosé ces dernières semaines », a conclu le ministre, toujours sur le plateau de ‘France 2’.
Au 31 octobre, les autorités avaient indiqué que le nombre d’actes de ce type commis durant les trois dernières semaines était supérieur à celui enregistré sur l’ensemble de l’année précédente.
Selon un décompte fourni par le Conseil des institutions juives de France (Crif), cité par ‘L’Express’, le nombre d’actes antisémites était de 436 en France en 2022, soit une baisse marquée par rapport à 2021 (589).
Cité par ‘L’Express’, le préfet de police de Paris, Laurent Nunez (sur la photo), a rappelé qu’il n’y avait pas de « profil type » : les auteurs de ces actes peuvent être « de jeunes gamins qui disent des choses très graves » comme des « personnes plus ancrées dans la défense de la cause propalestinienne ».
Cependant, comme l’a indiqué ‘Public Sénat’, le ministre a évoqué devant le Parlement la moyenne d’âge « très jeune » des auteurs d’actes antisémites, qui sont « souvent des mineurs ».
Menaces, insultes, graffitis, violences : différents types d’agissements antisémites existent et sont recensés dans les statistiques officielles.
Par ailleurs, 726 signalements de haine antisémite en ligne ont été adressés à la plateforme Pharos, comme le souligne ‘BFMTV’. 296 personnes parmi leurs auteurs ont été identifiées.
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Mais il est probable qu’un plus grand nombre encore ne soit pas comptabilisé, soit parce que les victimes ne les dénoncent pas, soit parce que certaines paroles diffusées en ligne ne sont pas signalées.
Face à la remontée fulgurante de ce phénomène, l’État a engagé des moyens importants. Plusieurs milliers de policiers, gendarmes et militaires ont été déployés pour protéger la communauté juive de France.
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Parmi les 486 individus interpellés, 102 étaient de nationalité étrangère. Les autorités ont d’ores et déjà annoncé qu’ils se verraient retirer leurs titres de séjour.
Quelle est la réaction de la classe politique française face à cette menace ? Hormis les polémiques autour du parti La France insoumise, la quasi-totalité des élus condamne résolument la montée des actes antisémites.
« Cette réalité-là nous scandalise, l’antisémitisme n’a jamais disparu de la société française, redouble d’acuité, il s’étale sans complexe. Il menace, il sévit », a déclaré le sénateur socialiste Hussein Bourgi, cité par ‘Public Sénat’.
Dimanche 12 novembre, une grande manifestation contre l’antisémitisme a de fait rassemblé plus de 200 000 personnes à Paris. Les principaux responsables politiques anciens et actuels y ont participé, à l’appel des présidents des deux assemblées parlementaires.