La Russie participera-t-elle aux Jeux olympiques de Paris en 2024 ?
Politico rapporte que les gouvernements de plus de 30 pays, dont la France, pays hôte, ont demandé au Comité international olympique d'interdire aux athlètes russes et biélorusses de participer aux Jeux de Paris 2024.
Cependant, le Comité international olympique a annoncé que l'interdiction faite à tous les athlètes russes de participer aux Jeux olympiques de 2024 à Paris serait considérée comme une discrimination.
Pour la maire de Paris, Anne Hidalgo, en raison de l'implication du pays dans la guerre en Ukraine, aucun athlète russe ou biélorusse ne devrait être autorisé à concourir. Elle a déclaré : "Il n'est pas possible de faire comme si rien ne s'était passé, d'avoir une délégation qui vient à Paris alors que les bombes continuent de pleuvoir sur l'Ukraine."
Les athlètes russes qui s'opposent à Poutine peuvent concourir aux Jeux olympiques, propose Hidalgo. Mais ils devront le faire au sein de l'équipe olympique des réfugiés, qui participe aux compétitions depuis les jeux de Rio en 2016.
"CNN" rapporte que le Royaume-Uni s'oppose également à la présence des athlètes russes et biélorusses aux Jeux olympiques. C'est ce que souhaite le Premier ministre du Royaume-Uni, Rishi Sunak.
Parmi les 35 pays qui ont demandé cette discrimination à l'égard des athlètes russes et biélorusses, on retrouve également l'Allemagne.
Pour empêcher la France d'accepter toute délégation russe ou biélorusse, le président ukrainien Volodymyr Zelensky tente de faire pression sur le Président français Emmanuel Macron.
Pour manifester leur solidarité avec l'Ukraine, les comités olympiques de Scandinavie, des pays baltes et de toute l'Europe de l'Est menacent de boycotter les Jeux olympiques de Paris en 2024.
Il n'est pas encore temps de parler de mesures aussi extrêmes, affirme Kamil Bortniczuk, le ministre polonais des Sports. Il a déclaré à la chaîne de télévision allemande "DW" que plus de 30 pays envisagent de boycotter les prochains Jeux olympiques.
Le Comité International Olympique a déclaré à l’Agence de Presse Mondiale : "il n'est pas prévu qu'une délégation russe ou biélorusse ou que les drapeaux de ces pays soient présents aux Jeux olympiques de Paris 2024".
"La seule option envisageable est celle d'athlètes individuels et neutres," explique le Comité Olympique.
En 1992, malgré les sanctions de l’ONU, des athlètes de la République fédérale de Yougoslavie ont été autorisés à concourir aux JO de Barcelone.
Depuis Rio 2016, en raison des nombreuses polémiques liées au dopage, les athlètes russes ne sont plus autorisés à participer aux Jeux olympiques sous leur bannière.
Au lieu de cela, ils concourraient sous le drapeau et le logo du Comité olympique russe (COR), avec un morceau de Tchaïkovski à la place de l'hymne national du pays.
Toutefois, le plan proposé par le CIO prévoit que les athlètes russes n'arboreront aucun symbole national, tel qu'un drapeau ou même un hymne.
Lors de l'Open d'Australie, une compétition de tennis, la même discrimination a été appliquée aux Russes. Mais ça n'a pas empêché les fans de venir avec leurs maillots et drapeaux à l'effigie de leur pays !
Aucun symbole russe ne doit être utilisé par les athlètes russes participants, ont déclaré les États-Unis, soutenant la proposition d'un drapeau neutre.
C'est une proposition "indécente", selon la maire de Paris, car "aucun drapeau n'est neutre".
"On ne peut pas essayer d'être neutre lorsque les fondements d'une vie pacifique sont détruits et que les valeurs humaines universelles sont ignorées", a ajouté Zelensky, tout en rejetant aussi cette idée.
Le président ukrainien précise : "Nous ne pouvons dire qu'une chose : un drapeau blanc ou neutre est impossible pour les athlètes russes, car tous leurs drapeaux sont tachés de sang."
Un communiqué de presse signé par 34 pays et publié en février affirme que le lien entre le sport et la politique dans les anciens pays soviétiques est très difficile à dissocier.
"En Russie et en Biélorussie, le sport et la politique sont étroitement liés. Nous sommes très inquiets quant à la possibilité pour les athlètes olympiques russes et biélorusses de concourir en tant que 'neutres'", peut-on lire dans le texte publié sur le site officiel du gouvernement britannique.
La légende du football ukrainien, Andriy Shevchenko, a fait valoir que le fait d'autoriser les Russes à participer enverrait le message que les actions de leur gouvernement ont été pardonnées.
Shevchenko a affirmé sur sa page Facebook : "Il n'y a pas de politique dans le sport. Mais cette guerre va au-delà du sport".
Mais cette guerre, ce n'est pas la faute des athlètes. La plupart d'entre eux ne peuvent pas s'exprimer librement, déclare le joueur de tennis russe Evgueni Kafelnikov dans une interview accordée à la chaîne de télévision allemande "DW".
L'Assemblée générale des Nations unies a pris une résolution, en décembre 2022, approuvée par la Russie et l'Ukraine, explique Tomas Bach, président du Comité olympique, nous rapporte "DW".
La résolution des Nations unies déclare que : "Les grandes manifestations sportives internationales devraient être organisées dans un esprit de paix, de compréhension mutuelle et de coopération internationale, d'amitié et de tolérance, et sans discrimination d'aucune sorte."
Une réunion extraordinaire est prévue en mars pour trouver une solution. En effet, la décision d'autoriser ou non les athlètes russes à participer aux Jeux olympiques de Paris en 2024 dépend des instances dirigeantes des différents sports.
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